Грейс Фиона - Mûr pour le Meurtre стр 11.

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Soudain, ses deux semaines de vacances lui parurent trop courtes.

Elle alla à la porte d’entrée en bois, des deux côtés de laquelle trônaient des grands pots en céramique remplis de géraniums rose vif.

– Il y a quelqu’un ? appela-t-elle en frappant à la porte. Charlotte, tu es là ?

Elle essaya d’ouvrir la porte, mais elle était verrouillée.

Olivia fronça les sourcils en se demandant si elle s’était trompée de villa. Peut-être n’était-elle pas montée assez haut sur la colline.

Alors, un morceau de papier qui frémissait dans un pot de fleurs attira son regard.

Olivia le ramassa et le déplia.

– Je me suis réveillée en retard ! disait le message. Je suis partie nous chercher de quoi déjeuner ! La clé est dans ce pot !

Quand Olivia regarda le pot de plus près, elle trouva la clé à moitié cachée sous une feuille.

Ouvrant la porte, elle entra dans le hall agréablement frais. Le carrelage lisse lui donnait envie de se déchausser immédiatement et de marcher dessus pieds nus.

Dans le hall d’entrée, les plantes intérieures placées près des fenêtres en saillie ajoutaient une touche de verdure. Les tableaux accrochés aux murs devaient être l’œuvre d’un artiste local, se dit-elle, parce que les peintures vives et rustiques reflétaient la beauté du patchwork de champs et d’arbres qu’elle avait vu à l’extérieur. Ses yeux furent attirés vers le haut plafond en bois, où luisait un chandelier très orné.

Partant dans le couloir, Olivia ouvrit la première porte à droite et se retrouva dans la chambre vide occupée par Charlotte, selon cette dernière. Olivia posa sa valise au pied du grand lit à baldaquin et regarda par la fenêtre en plein cintre.

Elle promena le regard du potager clôturé à la pelouse herbeuse parsemée d’arbres fruitiers. Étaient-ce des poiriers ? Des grenadiers ? Elle était impatiente d’aller sous le soleil pour vérifier.

Se détournant non sans difficulté de la fenêtre, Olivia entra dans la salle de bains attenante. La baignoire à pattes de lion lui donna envie de se tremper longuement dans l’eau mais, comme elle savait que Charlotte reviendrait bientôt, elle décida plutôt de prendre une douche rapide et se mit des vêtements propres. Elle resta assise un moment en contemplant l’horizon distant. Cette vue illimitée l’aida à comprendre qu’elles étaient vraiment au cœur de la campagne.

Elle sortit son téléphone et prit une photo pour son compte Instagram.

– #destinationromantique #vacancesimprévues #territoiresvinicoles #loindechezsoi, précisa-t-elle.

Elle espéra que Matt verrait ça. Elle était sûre que, après l’humiliation qu’elle lui avait infligée au restaurant lors de leur rupture, il la suivait constamment sur son compte de médias sociaux. Il verrait tout seul où Olivia logeait, regretterait de l’avoir perdue, elle et ses habitudes désordonnées. Quand il verrait cette photo de la Toscane, elle imaginait qu’il pincerait les lèvres comme toujours et que ses yeux prendraient cet air étrangement pensif qui le caractérisait.

Quand Olivia pensa à Matt, elle se souvint de son dernier jour au travail et de l’audace dont elle avait fait preuve.

Brusquement, la réalité de sa situation lui revint.

Se détournant de la vue, Olivia inspira brusquement.

Qu’est-ce qui lui avait pris ?

Elle avait quitté son emploi sans préavis. Sur un coup de tête, elle avait réservé des vacances sans réfléchir à son avenir. Dans le monde de la publicité, les postes supérieurs étaient rares. C’était une industrie compétitive et elle avait toujours eu cette peur en tête à chaque fois qu’elle avait travaillé longtemps, fait des heures supplémentaires et sacrifié ses vacances et sa vie sociale.

Olivia se blottit le visage dans les mains et se rendit compte qu’elle avait jeté tout cela par la fenêtre. Maintenant, elle était dans un autre pays, de l’autre côté du monde, et elle ne pouvait ni limiter les dégâts ni même demander qu’on lui rende son travail.

Ce qu’elle avait fait en un moment d’ébriété et de folie avait peut-être compromis tout son avenir.

Quand Olivia entendit le cliquetis de la porte d’entrée, elle arrêta de se ronger les sangs. Charlotte était arrivée.

CHAPITRE SEPT

Sentant sa panique se calmer, Olivia se précipita vers la porte d’entrée, très heureuse de revoir Charlotte. C’était la première fois depuis quasiment trois ans qu’elle voyait sa meilleure amie de toujours.

– Tu es là ! cria Charlotte quand Olivia se précipita pour la prendre dans ses bras. Je n’arrive pas à croire que tu sois venue si loin pour me rejoindre.

– Je suis tellement heureuse de te voir !

Charlotte mesurait une tête de moins qu’Olivia. À dix ans, elles avaient eu exactement la même taille et elles n’avaient eu aucun mal à prétendre qu’elles étaient jumelles plutôt que meilleures amies. À onze ans, Olivia avait commencé à grandir très vite, alors que Charlotte avait presque gardé sa taille d’avant. Après, elles n’avaient plus pu prétendre qu’elles étaient jumelles, mais elles avaient continué à dire qu’elles étaient sœurs.

Avec son visage rond et ses longs cheveux illuminés par des mèches brun roux, Charlotte dégageait la bonne humeur. Sa présence semblait remplir la villa et son sourire joyeux illuminait les lieux. Dans l’éclat de sa personnalité solaire, Olivia se prit à croire que tout pourrait aller pour le mieux, après tout.

– As-tu visité la villa ? demanda Charlotte en soulevant les sacs en papier marron qu’elle avait amenés à l’intérieur. Je vais te présenter rapidement les lieux, et après, on pourra déjeuner.

Avant d’avoir son moment de panique, Olivia n’avait exploré que la chambre de Charlotte. Impatiente de visiter le reste de la maison, elle prit un des sacs et suivit Charlotte dans le couloir carrelé et aéré.

Avec son carrelage en terre cuite et ses murs chauds couleur crème, la villa lui semblait accueillante et douillette. En matière de décor, les préférences de Matt avaient été des formes géométriques noires et blanches. Au cours des quelques dernières années, dans l’appartement d’Olivia, tout avait peu à peu fini par devenir noir ou blanc. Des rideaux blancs, un tapis noir. Des couvre-lits noirs, des taies d’oreiller blanches. Des sofas en cuir noir, une table basse blanche. Noir, blanc, blanc, noir … Olivia avait eu l’impression de vivre sur un échiquier.

Maintenant, elle était fascinée par les détails et par la chaleur de ce qui l’entourait. Des pots en argile et des vases en terre cuite étaient disposés dans des alcôves voûtées le long du couloir. Sur les tapisseries pendues aux murs, on voyait des paysages, de la nourriture et du vin encadrés par des parchemins en fer forgé.

Les deux chambres étaient à droite. Sur la gauche, le couloir s’élargissait pour mener à un salon-salle manger ouvert. Il était somptueusement meublé avec de luxueux sofas en cuir beige. La table basse et la table de la salle à manger étaient en bois richement ouvragé.

La pièce maîtresse des lieux était la magnifique cheminée située à l’autre bout, intégrée à un haut mur à parement de pierre. Au-dessus, un chandelier très orné étincelait. Des lampes à base lourde et peinte à la main et à l’abat-jour aux teintes vives d’or et d’orange étaient disposées partout dans la pièce, sur les petites tables et sur des étagères. Olivia attendait impatiemment la soirée, moment où elle s’amuserait à les allumer et à apprécier le mélange de leurs lumières respectives.

À gauche, un porche voûté menait à la cuisine et Olivia plaça le sac sur le plan de travail, admirant les pots de romarin, de thym et de basilic qui, rangés sur le large rebord de fenêtre, remplissaient les lieux de leurs senteurs.

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