Грейс Фиона - Mûr pour le Meurtre стр 12.

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– J’ai acheté des en-cas pour le déjeuner et, bien sûr, du vin, dit Charlotte.

Pendant qu’elle aidait à disposer la nourriture sur le plateau, Olivia regarda avec ravissement les morceaux de viande enveloppés dans du papier marron, les flacons d’olives avec leurs étiquettes italiennes exotiques, le fromage pâle et crémeux et la miche de ciabatta croustillante. Quand tout fut en ordre, Olivia ne put pas résister à la tentation de sortir son téléphone et de tout photographier pour le poster sur Instagram.

– Où veux-tu qu’on s’installe ? Il y a une table à l’extérieur.

Charlotte ouvrit la porte de la cuisine. Au-delà, Olivia vit une cour pavée encadrée par des parterres d’herbes médicinales et de légumes. À l’autre bout de la cour, il y avait une petite table et des chaises dans l’ombre fournie par une branche d’olivier qui les surplombait.

– Dehors, décida Olivia.

Elle porta le plateau à la petite table et s’assit sur une des deux chaises en fer forgé. De ce côté de la maison, la vue était tout aussi fascinante. La cour donnait sur la route tranquille et, au-delà, il y avait un champ de blé doré. Remarquant un bosquet d’arbres au milieu du blé, Olivia se souvint avoir appris à l’école que, deux mille ans auparavant, les fermiers toscans avaient pratiqué la polyculture. Ils avaient fait pousser leurs cultures de base, en général le blé, les olives et les raisins, ensemble dans les mêmes champs.

Olivia avait adoré ce terme. Cela avait été un des rares faits historiques qu’elle avait retenus à l’école. De nos jours, on parlait d’agriculture mixte. Le terme était beaucoup plus froid et la chose se pratiquait beaucoup moins qu’avant.

Au-delà du champ de blé parsemé d’arbres, une ferme lointaine était nichée contre un fond de forêt vert foncé. Quand Olivia la regarda, elle se sentit jalouse du propriétaire. Savaient-ils la chance qu’ils avaient, eux qui vivaient dans un endroit aussi enchanteur ?

Elle soupçonna que ce ne serait que le premier des accès de jalousie qu’elle subirait pendant ces deux semaines. Elle se sentait jalouse de tout le monde, par ici, de tout le monde !

Charlotte versa le vin et elles échangèrent un toast.

– À l’amitié, dit Olivia.

Elle inspira le bouquet aux herbes du Sauvignon Blanc glacé et sourit quand elle en but une gorgée.

– Aux vacances imprévues, dit Charlotte, et elles burent à nouveau.

– Aux nouveaux départs, ajouta Olivia en guise de troisième toast.

– Et à la perte de poids, conclut Charlotte.

Olivia leva les sourcils en contemplant la nourriture étalée devant elles.

– J’ai perdu quatre-vingt-un kilos pendant les deux dernières semaines, expliqua Charlotte. C’est approximativement ce que pesait Patrick.

– Que s’est-il passé ? demanda Olivia. Vous alliez vous marier.

– J’ai annulé le mariage, dit Charlotte.

Elle choisit un morceau de ciabatta et le badigeonna de sauce de tomates séchées au soleil.

– Pourquoi ? demanda Olivia en se préparant un sandwich au jambon, au fromage et à la tapenade.

Elle était curieuse de savoir ce qui pouvait s’être mal passé entre Charlotte et son fiancé, qu’elle n’avait jamais rencontré, mais qui avait semblé, d’après sa présence constante sur le compte Instagram de Charlotte, avoir été beau et charmant.

Charlotte fit la grimace.

– C’était compliqué.

Elle commença à parler, s’arrêta, soupira puis but une gorgée de vin.

– C’est trop compliqué pour l’instant, conclut-elle en faisant un geste impatient avec un morceau de jambon de Parme. Je ne veux pas gâcher notre beau déjeuner en parlant d’un sujet aussi horrible.

Olivia hocha la tête avec compassion.

– L’avantage, c’est que ça t’a emmenée ici, dit-elle à son amie pour la consoler.

– Exactement, convint Charlotte, et ça t’a emmenée ici, toi aussi. Tu étais si occupée que je n’ai pas pensé à t’inviter. Vas-tu devoir travailler pendant tes vacances ?

– Non, dit Olivia, qui sentit revenir toutes ses peurs. J’ai démissionné.

Charlotte faillit s’étrangler sur son vin.

– Tu as quitté ton travail ? Tu veux dire que tu es partie comme ça ?

– Je le détestais, dit Olivia, essayant de justifier sa décision pour lutter contre la culpabilité qui l’assaillait. Je faisais de la publicité pour du vin dégueulasse qui va contre tout ce en quoi je crois.

– N’aurais-tu pas pu changer de compte ? demanda Charlotte à voix basse et d’un air effrayé qui rendit Olivia encore plus coupable. Tu m’as dit que ta mère disait toujours que, si tu abandonnais la publicité, tu n’aurais de qualification que pour remplir des étagères.

– J’ai besoin de changer de carrière. Je ne veux pas remplir d’étagères, dit fermement Olivia. Ces vacances au pays du vin me donneront le temps d’y réfléchir. Un de mes rêves serait de produire mon propre cru artisanal.

– J’adore les chats, donc, un de mes rêves serait d’être dompteuse de lions.

Charlotte rit joyeusement mais, quand elle vit l’expression d’Olivia, son sourire disparut.

– Je croyais que tu plaisantais. Tu veux vraiment créer ton cru ?

– Oui. C’est un rêve personnel, insista Olivia.

Maintenant qu’elle était ici, ce rêve lui semblait encore plus attirant qu’à Chicago.

– Ouah. Bon, pour l’instant, veux-tu voir le jardin ? L’endroit est vraiment beau.

Impatiente d’explorer la propriété, Olivia se leva et elles sortirent.

Pendant qu’Olivia avait consulté le site web de la villa, elle avait lu que, autrefois, les deux hectares avaient servi à élever des poulets en plein air. Un vieux poulailler en bois, ingénieusement placé dans le jardin, aidait à s’en souvenir.

Ils passèrent devant un verger puis montèrent une pente abrupte et arrivèrent dans un champ herbeux parsemé d’arbustes et bordé d’arbres. Olivia se demanda si c’était là où les poulets élevés en plein air avaient vécu.

Le sentier suivait le bord du champ aux herbes folles et Olivia se rendit compte qu’elle reconnaissait les arbres grâce à leur écorce distinctive épaisse et fissurée. C’étaient des chênes-lièges. Leur présence ici, dans ce pays viticole, était tout à fait appropriée.

Elle les admira pendant quelques minutes en passant les mains sur l’écorce avant de retourner dans la cour aux herbes médicinales odorantes.

Olivia entra dans la fraîcheur de la cuisine en se sentant déchirée. Une moitié d’elle-même était émerveillée d’être venue dans ce paradis. L’autre moitié tremblait de terreur, craignant que ses actions irréfléchies n’aient compromis tout son avenir.

Charlotte lui tapota gentiment l’épaule et l’arracha ainsi à ses pensées.

– Tu ne paniquerais pas pour ton travail, par hasard ? demanda Charlotte.

– Juste un peu, admit Olivia.

Charlotte croisa sévèrement les bras.

– En vacances, c’est interdit, je le crains. Et si on allait se promener en ville ? Il y a un bar local que je voudrais découvrir. J’ai vu des tas d’hommes magnifiques y aller. Ça te dirait ?

Olivia se souvint du rêve qu’elle avait eu avant l’atterrissage de l’avion. OK, elle avait fini par se ridiculiser à cause de ça, mais c’était justement une bonne raison pour essayer à nouveau. L’amour l’attendait quelque part et il n’attendrait pas toujours.

– Je me mets du rouge à lèvres et je suis prête ! dit-elle joyeusement.

CHAPITRE HUIT

Quand elles partirent pour la petite ville de Collina, Olivia fut contente que Charlotte soit au volant. Elle était tellement fascinée par le paysage qu’elle les aurait probablement envoyées tout droit dans un des murs de pierre qui encadraient la route étroite.

Il y avait un château en ruine devant l’entrée de la ville, un vrai château avec des murs qui s’effondraient et des remparts sur sa tour. Il avait l’air sombre et imposant quand on en voyait la silhouette sur fond du soleil bas de l’après-midi tardif. Longtemps auparavant, cette tour avait peut-être protégé le village contre les invasions.

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