Блейк Пирс - Avant qu’il ne convoite стр 11.

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Clements se tourna vers eux, avec un air renfrogné. « Des garde-forestiers, » dit-il. « Joe Andrews et Charlie Holt. Un truc du style arrive et voilà qu’ils se prennent pour des policiers. »

L’un des garde-forestiers jeta un regard foudroyant dans leur direction. Mackenzie était presque certaine que Clements avait fait un signe de tête en direction de cet homme lorsqu’il avait dit Joe Andrews. « Fais attention à toi, Clements. C’est un parc naturel d’État, » dit Andrews. « Tu as autant d’autorité ici qu’un moucheron. »

« C’est peut-être vrai, » dit Clements. « Mais tu sais aussi bien que moi que tout ce que j’ai à faire, c’est de passer un coup de fil au commissariat. Je peux te faire sortir d’ici en moins d’une heure, alors fais ce que tu as à faire et casse-toi. »

« Espèce de petit connard d’hypocrite… »

« Allons, » dit un troisième homme. C’était l’un des policiers d’État. Il était bâti comme une armoire à glace et portait des lunettes de soleil qui lui donnaient l’allure d’un méchant tout droit sorti d’un mauvais film d’action des années quatre-vingt. « J’ai l’autorité de vous jeter tous les deux d’ici. Alors, arrêtez de vous comporter comme des enfants et faites votre boulot. »

L’homme remarqua soudain la présence de Mackenzie et de Bryers. Il s’avança vers eux en secouant la tête d’un air désolé.

« Désolé que vous ayez à entendre toutes ces sottises, » dit-il, au moment où il s’approcha. « Je suis Roger Smith, de la police d’État. Une drôle de scène qu’on a là, n’est-ce pas ? »

« C’est ce qu’on est venu essayer de comprendre, » dit Bryers.

Smith se retourna en direction des sept autres hommes et dit d’une voix retentissante : « Écartez-vous un peu et laissez les fédéraux faire leur travail. »

« Et qu’en est-il de notre travail ? » demanda l’autre garde-forestier. Charlie Holt, se rappela Mackenzie. Il regardait Mackenzie et Bryers d’un air méfiant. Mackenzie trouva même qu’il avait l’air un peu intimidé et effrayé par leur présence. Lorsque Mackenzie regarda dans sa direction, il baissa les yeux au sol et se pencha pour ramasser un gland qui y traînait. Il passa le gland d’une main à l’autre, puis se mit à chipoter avec lui.

« Vous avez eu assez de temps, » dit Smith. « Écartez-vous durant un instant. »

Tout le monde obtempéra. Les garde-forestiers en particulier avaient l’air très mécontents. Faisant tout son possible afin de détendre l’atmosphère, Mackenzie se dit qu’il pourrait être utile d’essayer d’impliquer autant que possible les garde-forestiers afin d’éviter d’heurter toute sensibilité.

« Quel genre d’informations les garde-forestiers ont généralement besoin de retirer d’une situation telle que celle-là ? » demanda-t-elle aux garde-forestiers, au moment où elle se baissait pour passer en-dessous du ruban entourant la scène du crime et qu’elle commençait à observer ce qui l’entourait. Elle vit un jalon à l’endroit où la jambe avait été retrouvée et, à une bonne distance de là, elle vit un autre jalon où le reste du corps avait été découvert.

« D’une part, nous avons besoin de savoir pour combien de temps le parc devra être fermé, » dit Andrews. « Aussi égoïste que ça puisse paraître, ce parc ramène pas mal de revenus en terme de tourisme. »

« Tu as raison, » dit Clements. « C’est vraiment de l’égoïsme. »

« Et bien, je considère qu’on a bien le droit d’être égoïste de temps à autre, » dit Charlie Holt, sur un ton défensif. Puis il regarda fixement Mackenzie et Bryers d’un air dédaigneux.

« Pour quelle raison ? » demanda Mackenzie.

« Est-ce que l’un d’entre vous a une idée du genre de merde à laquelle nous devons faire face ici ? » demanda Holt.

« Non, pas vraiment, » répondit Bryers.

« Des adolescents qui tirent un coup, » dit Holt. « Parfois, de véritables orgies. Des pratiques religieuses bizarres liées à la Wicca. J’ai même déjà attrapé un ivrogne qui se tapait une souche d’arbre – et je parle avec le pantalon baissé et tout ce qui s’en suit. Ça, c’est le genre d’histoire qui fait rire la police d’État et que la police locale utilise pour raconter des blagues durant le weekend. » Il se baissa et ramassa un autre gland, le chipotant de la même manière qu’il l’avait fait avec le premier.

« Oh, » ajouta Joe Andrews. « Il y a eu aussi cette fois où j’ai pris sur le fait un père qui agressait sexuellement sa fillette de huit ans. Ça se passait à quelques mètres d’un chemin de pêche et j’ai dû intervenir. Et quel genre de remerciement j’en reçois ? La fille qui me hurle de laisser son père tranquille et un avertissement de la part de la police locale et d’État me notifiant d’y aller un peu plus doucement la prochaine fois. Alors oui… ça nous arrive parfois d’être égoïste concernant notre autorité. »

Le silence envahit la forêt, seulement interrompu par l’un des policiers locaux qui laissa échapper un rire dédaigneux en disant : « Oui. Autorité. Bien sûr. »

Les deux garde-forestiers regardèrent l’homme avec une profonde haine dans les yeux. Andrews fit un pas en avant. On aurait dit qu’il allait exploser de rage. « Va te faire foutre, » dit-il simplement.

« Je vous ai dit de cesser ces idioties, » dit l’officier Smith. « Je dois encore vous faire une seule fois la remarque et je vous expulse tous d’ici. Vous m’avez bien compris ? »

Apparemment, ils avaient bien compris. Le silence envahit de nouveau la forêt. Bryers passa derrière le ruban qui délimitait la scène de crime et s’approcha de Mackenzie. Quand les hommes furent tous retournés à leurs occupations, il se pencha vers elle. Elle pouvait sentir le regard de Charlie Holt fixé sur elle et ça lui donna envie de le frapper.

« Ça pourrait mal tourner, » dit Bryers à voix basse. « Faisons en sorte de sortir d’ici le plus rapidement possible. Qu’est-ce que tu en penses ? »

Elle se mit au travail et passa l’endroit au peigne fin tout en prenant mentalement des notes. Bryers était ressorti de la scène de crime. Il était appuyé contre un arbre et toussait dans son bras. Mais elle fit de son mieux pour que ça ne la distraie pas. Elle garda les yeux rivés au sol, observant attentivement le feuillage, la terre et les arbres. La chose qui n’avait pas vraiment de sens à ses yeux, c’était comment un corps en si mauvais état avait été découvert ici. Il était difficile de savoir quand le meurtre avait été commis ou quand le cadavre avait été déposé car il n’y avait aucun signe au sol trahissant un acte brutal ou violent.

Elle concentra son attention sur les emplacements où se trouvaient les pancartes indiquant les endroits où les différentes parties du corps avaient été retrouvées. Elles étaient trop éloignées l’une de l’autre pour que ce soit accidentel. Celui qui a déposé ce corps mutilé en plaçant les différentes parties si loin l’une de l’autre, avait l’intention de le faire de cette manière.

« Officier Smith, savez-vous s’il y avait des marques de morsures d’animaux sauvages présentes sur le corps ? » demanda-t-elle.

« S’il y en avait, elles étaient tellement minuscules qu’un examen à l’oeil nu n’a pas permis de les remarquer. Bien entendu, nous en saurons davantage dès que l’autopsie sera terminée. »

« Et aucun membre de votre équipe ou de la police locale n’a bougé le corps ou les membres sectionnés ? »

« Non. »

« Même chose de mon côté, » dit Clements. « Et vous, les garde-forestiers ? »

« Non, » dit Holt, en ricanant sur un ton méchant. On aurait dit qu’il allait maintenant se vexer pour un tout ou pour un rien.

« Puis-je vous demander en quoi ça pourrait aider à trouver le responsable de ce carnage ? » lui demanda Smith.

« Et bien, si l’assassin avait agi ici, il y aurait du sang partout, » expliqua Mackenzie. « Même si ça s’était passé il y a longtemps, il y aurait au moins des traces aux alentours. Et je n’en vois aucune. L’autre possibilité est qu’il ait déposé le corps ici. Mais si c’est le cas, pourquoi une jambe tranchée se retrouverait-elle aussi éloignée du reste du corps ? »

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