Блейк Пирс - Avant qu’il ne pèche стр 12.

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« Et ça faisait combien de temps qu’il se comportait de cette façon ? »

« Je dirais pendant un mois environ. D’après ce que j’ai compris, il est parti de son propre chef il y a environ deux semaines mais les autres doyens et le pasteur Woodall avait déjà envisagé avant ça de lui demander de partir. Le fait est que tout ce qu’Eric disait était correct du point de vue des écritures. Des paroles dites par Jésus, des choses auxquelles la plupart des gens qui assistent à notre service croient. Mais… et je sais que ça va vous paraître stupide… c’était la manière dont il disait ces choses. Vous savez ? Comme s’il avait une idée en tête. En outre, il n’avait jamais parlé de cette manière auparavant. Bien sûr, c’était un doyen mais pas du genre à débiter les écritures ou commencer à faire des discours sur l’enfer et la damnation. »

« Alors, si vous ne pensez pas qu’il soit capable d’un meurtre, pourquoi le mentionnez-vous ? Était-ce juste le changement soudain de personnalité qui a inquiété tout le monde ? »

Wylerman haussa les épaules. « Non. Certaines personnes ont commencé à remarquer qu’Eric faisait tout son possible pour éviter les réunions ou les petits groupes quand le pasteur Woodall allait en faire partie. Ils n’avaient jamais été les meilleurs amis du monde mais ils avaient toujours eu de bons rapports. Puis, tout d’un coup, quand il a commencé à parler de cette lumière brillant dans l’obscurité, il a aussi commencé à prendre ses distances par rapport au pasteur Woodall. »

« Et vous dites qu’il a quitté l’église il y a deux semaines ? »

« Oui, à quelques jours près. Je ne sais pas s’il se rend maintenant dans une autre église ou ce qu’il fait. Et ce qui est bizarre, c’est qu’on dirait qu’Eric connaissait l’emploi du temps du pasteur Woodall. Il venait juste de rentrer d’une retraite il y a quelques jours. »

« Une retraite ? »

« Oui, c’est un petit voyage qu’il fait deux fois par an. Sur une île vraiment tranquille au large de la côte de Floride. »

« Et ça faisait combien de temps qu’il était rentré ? » demanda Mackenzie.

« Lui et sa femme sont rentrés il y a cinq jours. »

Mackenzie réfléchit pendant un instant à ce qu’il venait de dire, le répertoriant dans sa mémoire. Puis elle revint sur le sujet de l’homme que Wylerman avait mentionné – le doyen, Eric Crouse.

« Est-ce que vous savez où vit Eric Crouse ? » demanda-t-elle.

« Oui. J’ai été chez lui quelques fois pour des petits groupes de prière. »

Mackenzie n’était pas sûre de savoir pourquoi, mais il y avait quelque chose dans tout ça qui la mettait mal à l’aise. Le timing par rapport au moment où Eric Crouse a quitté la Parole Vivante était presque parfait pour le genre de suspect qu’elle recherchait. Imaginer cet homme en deuil prier à l’unisson avec un homme qui pourrait être responsable de trois meurtres en quelques jours était plutôt perturbant.

« Pourriez-vous m’indiquer comment m’y rendre ? »

« Bien sûr, » dit Wylerman, « mais je préférerais vraiment que vous ne lui disiez pas que c’est moi qui vous ai donné cette information… ou qui que ce soit d’autre de la Parole Vivante, d’ailleurs. »

« Bien sûr, » dit-elle.

Un peu à contrecœur, Wylerman lui donna les indications nécessaires pour arriver jusqu’à la maison d’Eric Crouse. Mackenzie les introduisit dans son téléphone, tout en remarquant que, bien que Wylerman ait été en conversation avec elle, ses pensées continuaient à être tournées vers ses amis en deuil qui se trouvaient près de l’église. Il regardait d’ailleurs dans leur direction à l’instant présent, essuyant des larmes de ses yeux en les regardant à travers la fenêtre du côté passager.

« Merci pour le temps que vous m’avez consacré, monsieur Wylerman, » dit Mackenzie.

Wylerman hocha la tête sans dire un mot de plus. Puis, il sortit de la voiture. Il baissa la tête avant même d’avoir rejoint la petite foule de personnes. Elle pouvait voir qu’il tremblait. Elle n’avait jamais compris comment les gens pouvaient avoir une foi profonde en un Dieu invisible, mais elle respectait le sens de la communauté qui était manifeste parmi ceux qui partageaient une même croyance. Elle était vraiment désolée pour Dave Wylerman en ce moment, ainsi que pour tous ceux qui assistaient au service de la Parole Vivante. Elle pensa au vide qu’ils allaient ressentir dimanche matin.

Motivée par ce sentiment de sympathie, Mackenzie sortit du parking de l’église et se dirigea vers l’Ouest, vers ce qui semblait être la première piste solide de cette affaire.

CHAPITRE NEUF

Il était 6h40 quand elle arriva devant la maison d’Eric Crouse. Elle se trouvait dans un quartier nanti où les maisons étaient plus importantes que les jardins, chaque maison étant collée l’une contre l’autre. Le garage était fermé, rendant impossible de savoir s’il y avait quelqu’un à la maison – mais vu l’heure matinale, elle supposa qu’il devrait y avoir quelqu’un pour lui ouvrir la porte.

Au moment où elle se dirigeait vers l’entrée, Mackenzie se dit qu’elle aurait dû s’arrêter quelque part pour prendre un autre café. Il était difficile de croire qu’il n’était pas encore sept heures du matin. Elle fit de son mieux pour effacer le manque de sommeil de son visage au moment où elle sonna à la porte de la résidence des Crouse. Elle entendit tout de suite des bruits de pas de l’autre côté de la porte. Quelques instants plus tard, la porte s’entrouvrit et une femme jeta un œil par l’embrasure.

« Puis-je vous aider ? » demanda la femme, sur un ton visiblement méfiant.

« Oui, » dit Mackenzie. « Et je vous prie de m’excuser pour l’heure matinale mais c’est urgent. Je suis l’agent Mackenzie White du FBI. Je voudrais parler à Eric Crouse. »

La femme ouvrit lentement la porte. « C’est mon mari. Il… et bien, il a reçu de terribles nouvelles ce matin. J’imagine que c’est la raison de votre présence ? Au sujet du meurtre de ce matin ? »

« Oui, » dit-elle. « Alors, si je pouvais lui parler… »

« Bien sûr, » dit la femme. « Venez, entrez. »

Mackenzie fut accueillie à l’intérieur de la maison par l’odeur de bacon et de café fraîchement infusé. La maison des Crouse était jolie mais pas de manière excessive. Elle avait de hauts plafonds, des moulures, des planchers en bois, des comptoirs en granit et un espace bar dans la cuisine. La femme l’accompagna jusqu’à une grande table dans la cuisine ; c’était le genre de cuisine qui servait également de salle à manger. Un homme et un garçon d’environ dix ans étaient assis à la table. Le garçon mangeait un bol de céréales tandis que l’homme sirotait un café en lisant quelque chose sur un ordinateur portable.

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