Блейк Пирс - Avant qu’il ne pèche стр 11.

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McGrath hocha la tête. C’était une idée, bien sûr, mais il était clair que ça prendrait pas mal de temps.

« Et vous, White ? » demanda-t-il.

« J’irai voir les familles et les collègues, » dit-elle. « Dans une église de la taille de la Parole Vivante, il doit bien y avoir quelqu’un qui ait une idée de la raison pour laquelle une telle chose ait pu arriver à Woodall. »

McGrath frappa bruyamment des mains et se pencha en avant. « Bonne idée, » dit-il. « Alors, mettez-vous au travail. Et appelez-moi toutes les heures, compris ? »

Yardley et Harrison hochèrent de la tête. Harrison ferma son ordinateur portable et se leva. Au moment où ils se dirigeaient vers la sortie, Mackenzie resta un peu en retrait. Quand Yardley eut refermé la porte derrière eux, laissant Mackenzie et McGrath seuls dans la pièce, elle se retourna vers lui.

« Quoi d’autre ? » demanda McGrath.

« Simple curiosité, » dit-elle. « L’agent Ellington aurait été très utile sur cette affaire. Où a-t-il été envoyé ? »

McGrath bougea de manière inconfortable sur sa chaise et regarda brièvement par la fenêtre de son bureau, vers l’obscurité matinale qui s’étendait à l’extérieur.

« Et bien, avant que je ne l’envoie sur cette autre affaire, je n’avais bien entendu aucune idée que cette enquête allait aussi mal tourner. Quant à l’endroit où il se trouve actuellement, avec tout le respect que je vous dois, ce n’est pas vos affaires. »

« Avec le même respect que je vous dois, » répondit-elle, en faisant de son mieux pour ne pas avoir l’air sur la défensive, « vous m’avez retiré un partenaire avec lequel je travaille de manière vraiment très efficace, ce qui me laisse toute seule pour élucider cette affaire. »

« Vous n’êtes pas toute seule, » dit McGrath. « Harrison et Yardley sont des agents plus qu’efficaces. Maintenant… s’il vous plaît, agent White. Remettez-vous au boulot. »

Elle eut envie d’insister mais elle se ravisa. La dernière chose dont elle avait besoin, c’était que McGrath soit fâché sur elle. La pression était déjà à son paroxysme et il était bien trop tôt dans la journée pour devoir affronter un chef mécontent.

Elle hocha brièvement de la tête et sortit du bureau. Mais au moment de se diriger vers les ascenseurs, elle sortit son téléphone. Il était trop tôt pour appeler Ellington, alors elle opta pour un message.

J’espère que tout va bien, écrivit-elle. Appelle ou envoie un message quand tu peux.

Elle envoya le message au moment d’entrer dans l’ascenseur. Elle descendit jusqu’au garage où sa voiture l’attendait. Dehors, il faisait encore noir – le genre d’obscurité qui semblait capable de dissimuler n’importe quel secret.

CHAPITRE HUIT

Mackenzie prit un café en route et retourna en direction de l’église de la Parole Vivante. Elle savait qu’il s’agissait d’une importante église qui comptait beaucoup de membres et que ça pourrait prendre une éternité pour identifier une personne parmi son personnel ou parmi la congrégation qui pourrait avoir des informations à lui offrir. Mais elle se disait que si la nouvelle avait commencé à se propager, il y avait de grandes chances que les personnes les plus proches du pasteur Woodall soient déjà à l’église – peut-être déjà occupées à installer un petit monument commémoratif ou juste pour être plus près de Dieu dans leur deuil.

Son intuition avait vu juste. Quand elle arriva sur la scène de crime, Woodall avait été retiré des portes. Et bien qu’il y ait encore quelques policiers locaux et des membres du FBI sur place, il y avait aussi d’autres personnes qui s’étaient regroupées derrière la bande jaune délimitant la scène de crime, le long du bord de l’allée en béton qui menait aux portes d’entrée.

Quelques-uns d’entre eux pleuraient ouvertement. D’autres se tenaient dans les bras les uns des autres. Elle remarqua un homme seul, avec le regard détourné de la scène. Sa tête était baissée et ses lèvres bougeaient légèrement pendant qu’il priait. Mackenzie lui laissa le temps de terminer sa prière avant de s’approcher de lui. Au moment où elle se retrouva tout près de lui, elle remarqua un air de colère sur son visage.

« Excusez-moi, monsieur, » dit-elle. « Est-ce que vous auriez un moment à me consacrer ? » Elle finit sa question en montrant son badge et en se présentant.

« Oui, » dit l’homme. Il cligna des yeux et se les frotta, comme s’il essayait de se débarrasser du manque de sommeil ou d’un mauvais rêve. Puis il offrit sa main et dit, « Je suis Dave Wylerman. Je dirige le département de musique de l’église. »

« Il y a un département de musique ? »

« Oui. Nous avons un ensemble alterné d’environ quatorze musiciens qui forment trois groupes de louange. »

« Alors vous avez travaillé étroitement avec le pasteur Woodall dans le passé ? »

« Oh oui, tout à fait. Je me réunis avec lui au moins deux fois par semaine. Et en-dehors de ça, il est devenu un ami de la famille, de ma femme, de mes enfants et de moi-même durant ces dix dernières années. »

« Est-ce que vous avez une idée de qui aurait pu être capable de faire une chose pareille ? Quelqu’un qui pourrait avoir une forme de grief ou de rancune à l’encontre du pasteur Woodall ? »

« Et bien, c’est une grande église. Et je ne pense pas qu’il y ait qui que ce soit qui travaille ici qui connaisse chacune des personnes qui assistent au service. Mais pour ma part, non, il n’y a personne qui me vienne en tête qui puisse être autant en colère sur lui pour faire quelque chose comme ça… »

L’obscurité matinale avait jusqu’alors dissimulé les larmes de Dave Wylerman mais quand il la regarda dans les yeux, elles devinrent bien visibles. Il avait l’air troublé, comme s’il avait envie d’ajouter quelque chose mais qu’il ne savait pas comment le faire.

« Est-ce qu’on pourrait parler un moment en privé ? » demanda Mackenzie.

« Oui. »

Elle lui fit signe de la suivre. Elle s’éloigna de l’entrée en béton de l’église et retourna en direction de sa voiture. Elle ouvrit la portière passager pour le laisser entrer, se disant que ça pourrait lui faire du bien de s’asseoir et de se relaxer. Elle prit place derrière le volant et quand elle ferma sa portière, elle remarqua que Wylerman luttait pour ne pas perdre ses moyens.

« Est-ce que le reste du personnel de l’église a été informé ? » demanda Mackenzie.

« Non, juste les doyens, moi-même, et quelques autre proches du pasteur Woodall. Mais la nouvelle se répand et j’imagine que tout le monde sera au courant d’ici une heure. »

Tant mieux, pensa Mackenzie. Au moins ils recevront personnellement la nouvelle d’une personne qu’ils connaissent au lieu d’en entendre parler par les médias.

« Et bien, j’ai peut-être tort, » dit-elle, « mais j’ai l’impression que vous étiez un peu troublé tout à l’heure quand nous étions près de l’église. Est-ce qu’il y a quelque chose que vous aviez envie de me dire mais dont vous ne vouliez pas parler devant les autres ? »

« Et bien, comme vous le savez, nous avons de nombreux fidèles. Chaque dimanche, en comptant les deux services, il y a environ entre cinq mille et sept mille personnes qui y assistent. Et avec un groupe aussi important, nous avons besoin que quelques doyens s’occupent des affaires de l’église. Et ici, à la Parole Vivante, nous en avons six – enfin, nous en avions six. L’un d’entre eux avait commencé à susciter quelques inquiétudes parmi les autres avant qu’il ne parte. Je ne pense pas que c’est le genre d’homme à faire une chose pareille mais… je ne sais pas. Certaines des choses qu’il insinuait… ça nous a tous pris au dépourvu. D’autres doyens… des employés… »

« Comment s’appelle-t-il ? »

« Eric Crouse. »

« Et quel genre de choses ? » demanda Mackenzie.

« Il n’arrêtait pas de débiter que les choses laissées dans l’ombre finiraient par sortir à la lumière et combien cette lumière pouvait être aveuglante. Qu’être brûlé par la lumière était peut-être exactement ce dont avait besoin l’église de la Parole Vivante. »

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