Danny ouvre un tiroir et en retire deux tabliers, en lançant un vers moi.
Mav, voici Ryan. Cest mon co-pilote, ce soir.
Je déteste avoir à ladmettre, mais je naime pas la référence à Top Gun. Le co-pilote est supposé aider lautre personne à senvoyer en lair, mais plutôt crever que daider Danny à faire ça.
Maverick me regarde, remarquant mes vêtements.
Il est habillé assez chic. Tu es sûre quil peut se salir les mains ?
Avant que Danny puisse répondre, je dis :
Je suis sûr que je peux me salir les mains. Dites-moi quoi faire.
Mav se contente de grogner après moi, mais mindique une pile de pommes de terre sur le plan de travail. Jenlève ma veste et la pends sur le dossier dune chaise, retroussant les manches de ma chemise. Après avoir passé un tablier, je prends une patate et commence à léplucher. Danny vient se placer à côté de moi pour maider. On travaille dans un silence confortable, principalement parce que Maverick est là et parce que je suis sûr quil me découperait en rondelles si on nest pas assez rapide à la tâche.
Quand il quitte la cuisine en emportant la grande casserole qui était sur la cuisinière derrière lui, Danny sincline vers moi et me donne un petit coup dépaule.
Alors, comment tu ten sors ?
Fantastique. Jadore éplucher les patates. Cest une des activités que je préfère au monde.
Première fois, hein ?
Je ris.
Oui. Mais jaime toujours essayer de nouvelles choses, comme ça je peux les rayer de ma liste de choses à faire avant de mourir.
On se tait pendant une minute, puis je dis :
Tu sais, Danny mamener ici ne prouvera rien.
Elle me regarde et son visage montre combien elle est surprise que jaie deviné ses intentions. Elle commence à bégayer quelque chose à propos de ne pas essayer de prouver quoi que ce soit, mais jessuie mes mains sur un torchon et pose un doigt sur ses lèvres. Je me penche un peu et lui murmure doucement :
Ne nie pas. Ça nest pas digne de toi.
Elle a les yeux ronds et confus, pendant environ trois secondes, puis elle éclate de rire.
Je suppose que je ne vais pas pouvoir te rouler souvent.
Je vois clair dans ton jeu, je la rassure.
On échange des banalités tout en travaillant, parce quil ny a aucune occasion dentamer une conversation plus profonde. Je découvre tout de même que Danny est bénévole ici plusieurs fois par semaine depuis quelle a seize ans, ce qui lamène également à confirmer quelle est native de Boston, comme moi. Maverick saffaire entre la cuisine et la salle à manger, ramenant les casseroles sales et les plats de service. Même si les résidents et les dîneurs venant de la rue lavent, en fait, eux-mêmes leurs assiettes et leurs couverts à un poste de lavage dans le réfectoire, lagréable corvée de récurer les casseroles nous incombe à Danny et à moi.
Après deux heures à éplucher les pommes de terre, récurer les casseroles et à sortir les poubelles, je me rends compte que mon dos est un peu endolori. Ça me surprend parce que je suis plutôt sportif. Vous ne pouvez pas jouer au hockey à la NCAA et ne pas être en top forme. Je ne sais pas comment Danny y parvient deux fois par semaine, et je me surprends à éprouver du respect pour une fille pour quelque chose que je navais jamais vraiment rencontrée chez le sexe opposé auparavant.
Le dévouement.
Cest un job pourri et elle, elle est bénévole pour le faire. Ça me donne une leçon dhumilité.
Je passe un dernier coup de torchon sur le plan de travail et jette un œil vers Danny. Elle me tend mon veston.
Tu tes bien débrouillé, ce soir. Et si tu me laissais te payer une bière ?
Je pose le chiffon dans lévier et enlève mon tablier. Lui prenant ma veste, je la pose sur mon bras. Je tends lautre vers Danny et elle passe son bras au creux de mon coude.
Je penche la tête pour lui sourire, parce quelle est sacrément adorable, en ce moment, son bras accroché au mien.
Je tai invitée à sortir, alors la bière est pour moi.