T. M. Bilderback - Si Tu Pouvais Lire Dans Mes Pensées - Un Roman De Nicholas Turner стр 3.

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- Nicky, je taime. Peu importe ce que tu choisis, tu peux rester ici avec moi jusquà retomber sur tes pieds. Mais, Nicky, il faut que tu choisisses de vivre ! Je ne veux pas te perdre, et ça me fait mal de te voir comme ça.

- Je taime aussi, Mel, répondit-il.

Il la serra fort contre lui et commença à pleurer dans ses cheveux. Elle lui rendit son étreinte et ils restèrent ainsi pendant un petit moment.

Nicholas prit deux jours pour réfléchir à ses options. Il discuta avec Marcus et celui-ci lui arrangea un entretien avec Joey Justice. Le travail dont parlait Justice était un job de débutant.

- Mais seulement jusquà ce que vous me montriez que vous pouvez être digne de confiance pour plus de responsabilités, lui dit Justice. Je ne peux pas vous donner une affaire de haut niveau jusquà ce que je sois convaincu que vous ne craquerez pas sous la pression. Certains de nos clients demandent quelquun qui peut supporter de hauts niveaux de stress, et qui se contrôle en permanence. Ce nest pas personnel, Mr. Turner. Je vous confierais ma vie, et mon entreprise. Mais jusquà ce que vous me montriez que vous pouvez gérer, vos missions seront extrêmement basiques.

Nicholas apprécia lhomme, mais sa fierté ne le laissait pas accepter un travail pour débutant, même si le salaire était deux fois plus élevé que celui quil se faisait en étant policier. Il voulait être son propre patron, même si les perspectives de revenus étaient limitées à la clientèle quil pourrait attirer.

Il devint alors détective privé. Il trouva un bureau et le meubla avec laide de Mélissa.

Marcus tint parole. Il aida Nicholas à passer un contrat avec le FBI pour réaliser des vérifications dantécédents non classifiés. Nicholas fut engagé par deux compagnies dassurance pour enquêter sur des déclarations douteuses. Au fil des années, il fut aussi amené à seconder plusieurs enquêtes de police... et deux dentre elles étaient de haut vol, impliquant des enfants disparus. Joey Justice lappela et lui offrit un poste mieux placé dans lentreprise de sécurité. Nicholas refusa poliment loffre.

Il déménagea son bureau dans un plus grand bâtiment, et lendroit avait une pièce située au fond, équipée dune salle deau, dune kitchenette et de beaucoup despace pour les meubles. Il décida dy vivre plutôt que de louer un appartement ou dessayer dacheter une autre maison. Il pensa quil payait déjà le loyer pour le bureau et que cela lui ferait économiser de largent. Pour lui, la meilleure chose concernant ce nouveau bureau, bien quil ne lait dit ni à Mélissa ni à Marcus, était le verre dépoli sur la porte du bureau. Il laimait car cela lui donnait limpression dêtre dans un film noir des années 40. Humphrey Bogart navait quà bien se tenir. Il paya deux cents dollars pour que son nom soit peint discrètement sur le verre.

Il avait du succès en tant que détective privé.

Il se soûlait aussi toutes les semaines.

Ces souleries étaient supposées laider à oublier Jane et le bébé, mais elles étaient en réalité faites pour se souvenir. Quelque chose lui revenait à lesprit pour lui rappeler, et cela déclenchait la soûlerie. Il se sentait comme sil avait un énorme trou dans le cœur qui ne pourrait jamais être rempli, et les souleries ne le faisaient jamais se sentir mieux.

Cependant, avec le temps, il remarqua que parfois, les souvenirs nentraînaient pas de soûlerie. Elles sespacèrent de deux semaines, puis de deux autres, puis, finalement, juste occasionnellement... généralement quand une affaire impliquait des violences familiales graves. Il ne comprendrait jamais la mentalité des personnes qui pouvaient maltraiter ceux qui les aimaient.

Laffaire quil venait de terminer impliquait lenlèvement dun enfant par un parent nayant pas la garde. Le père avait enlevé sa fille de cinq ans et était parti dans un autre État. Puisque le père avait franchi la frontière de lÉtat, le FBI avait été appelé et Marcus avait été lagent en charge de laffaire. Quand Nicholas avait traqué le père, il avait appelé Marcus. Mais, avant que celui-ci ne puisse arriver, le père, utilisant lenfant comme bouclier, avait accidentellement tiré sur la petite fille. Nicholas avait accouru dans la maison, avait tiré sur le père trois fois et avait emmené la fillette à lhôpital le plus proche. Elle avait survécu, mais ce nétait pas passé loin.

Quand Nicholas était rentré chez lui la veille, il avait commencé à boire.

Mais bon Dieu, quest ce qui lavait réveillé ?

Nicholas regarda autour de lui, encore à moitié endormi. Une petite fille se tenait dans lencadrement de la porte qui menait à la zone dédiée au bureau.

Elle devait avoir dix ans, portait un jean, une blouse sans manches rose et des tennis aux pieds. Ses cheveux étaient bruns et lui arrivaient aux épaules, et elle avait des yeux bleus ornant un visage vraiment mignon. Elle lui sourit, le salua de la main et pointa un doigt vers le bureau.

- Salut ma grande, dit Nicholas. Comment tu es entrée ? Cest quoi ton nom ?

Elle ne répondit rien, mais pointa encore une fois son doigt vers le bureau.

- Daccord ma grande, donne-moi juste une minute, dit-il.

Il passa sa main sur son visage puis sassied. Mais quand il regarda en direction de la petite fille, elle était partie.

- Hé ?

Il se leva et se dirigea vers le bureau.

- Où est-ce que tu es partie, ma belle ? Où sont tes parents ?

Quand il atteignit le bureau, la petite fille ny était pas. Il regarda sous le bureau, à côté des armoires à classeurs, même derrière le ficus, mais elle était partie. Il vérifia la porte du bureau, mais elle était fermée, et la serrure avait besoin dune clé pour être déverrouillée.

- Cest quoi ce joyeux bordel ? marmonna-t-il dans sa barbe.

La fillette avait tout simplement disparu.

Il resta là, au milieu du bureau, les mains sur les hanches, se demandant si lalcool lui avait finalement donné des visions, quand quelquun frappa à la porte du bureau. Cela le surprit tellement quil mit sa main à sa hanche en quête de larme qui y était habituellement. Il se reprit et ricana. Ça devait être la petite fille.

Tandis quil déverrouillait et ouvrait la porte, il dit :

- Je me demandais où tu étais....

Il sarrêta, car ce nétait pas la fillette. Cétait une femme, et Nicholas pensa quelle était une des plus belles femmes quil nait jamais vues. Elle devait faire un mètre cinquante-cinq, avec de longs cheveux blonds et de grands yeux marron. Elle était mince mais pas maigre. Ses yeux étaient bouffis, soit davoir trop pleuré soit de navoir pas assez dormi, et elle avait des lèvres pleines et bien dessinées. Il devina quelle devait avoir près de trente ans.

- Pardon ? demanda la femme.

- Excusez-moi, répondit-il. Je me parlais à moi-même. Mauvaise habitude. Je vous en prie, entrez, madame... ?

- Richardson. Meredith Richardson.

Elle entra dans le bureau.

- Je cherche Nicholas Turner.

- Cest moi. Ou ce quil en reste. Excusez mon apparence. Jai bouclé une affaire hier soir et je me suis couché tard.

Il ferma la porte et guida la femme vers la chaise destinée aux clients, près du bureau.

- Laffaire impliquait une fabrique de whisky, Mr. Turner ?

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