T. M. Bilderback - Si Tu Pouvais Lire Dans Mes Pensées - Un Roman De Nicholas Turner стр 2.

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Durant la deuxième semaine de son sixième mois de grossesse, Jane fit une fausse-couche. Nicholas était de service et eut le message alors quil travaillait. Quand il arriva à lhôpital, la fausse-couche était déjà terminée. Le docteur vint le trouver dans la salle dattente avec dautres mauvaises nouvelles.

Le bébé naurait pas survécu même sil était né à terme. Jane avait un cancer ovarien à souche virulente qui progressait rapidement. Elle ne quitterait pas lhôpital. Elle mourut trois semaines plus tard.

Nicholas était dévasté. Après les funérailles, Mélissa voulut quil passe quelques jours chez elle, mais il refusa. Marcus offrit de rester avec Nicholas pendant quelque temps, mais il refusa aussi. Il rentra chez lui seul.

Une fois à la maison, il se dirigea vers le placard où étaient rangées les bouteilles dalcool, en sortit celle de Jack Daniels et alla dans la chambre denfant. Il sassied dans le fauteuil à bascule qui ne bercerait jamais son enfant, à côté du berceau qui ne serait jamais utilisé, et se soûla jusquà tomber inconscient, les larmes coulant sur ses joues. Il resta ainsi durant trois jours, ivre et en pleurs, alternant entre la chambre denfant et ce qui avait été sa chambre et celle de Jane.

Le quatrième jour, ressentant encore les effets de ses souleries, il retourna au travail. Chaque policier lui présenta ses condoléances. Il les remercia tous puis sinstalla à son bureau. Tandis quil passait en revue ses dossiers, il prenait de temps en temps une gorgée de la flasque quil avait apporté de chez lui. De temps à autre, il écrivait quelque chose dans lun des dossiers ou passait un appel de relance.

Beaucoup des policiers avec qui il travaillait remarquèrent ce quil faisait... mais tout le monde pensait que Nicholas passerait vite à autre chose.

Après une semaine derrière son bureau, il fut appelé sur une affaire. Deux agents de police avaient répondu à un appel pour violence domestique, et il avait été désigné pour mener lenquête. Quand il arriva sur les lieux, une jeune femme avait été sévèrement frappée par son petit ami, avec qui elle habitait. Son fils de six mois avait aussi deux gros hématomes sur le visage.

La femme raconta à Nicholas que son petit ami était le père de lenfant. Il sétait soûlé et était devenu de plus en plus agressif au fur et à mesure quil buvait. Quand leur fils sétait réveillé de sa sieste et avait commencé à pleurer, le petit ami avait frappé le garçon deux fois avant quelle ne puisse intervenir. Quand elle sétait interposée, il avait commencé à la frapper. Puis il était parti.

Nicholas lui demanda où il aurait pu aller. La femme indiqua un bar du quartier et lui donna une description de lhomme.

Il ordonna à lun des policiers de rester avec la femme et de lemmener où elle le souhaitait, et prit lautre policier avec lui pour aller au bar.

Le petit ami était assis au comptoir, en train de boire. Nicholas se dirigea vers lui, lui montra son badge et lui déclara quil était en état darrestation. Tandis quil menottait lhomme, il lui lut ses droits. Lhomme avait un sourire narquois.

- Cette pute a eu ce quelle méritait, lança-t-il.

Nicholas et le policier lescortèrent en dehors du bar.

- Jaurais dû la frapper encore plus, relança-t-il tandis quil était escorté. Cette connasse va comprendre qui porte la culotte à la maison. Jaurais dû noyer ce petit merdeux quand il est né. Lui et sa pute de mère !

Durant cette tirade, Nicholas ne fit aucun commentaire. Mais au lieu demmener lhomme à la voiture de patrouille, il le dirigea vers la ruelle à côté du bar.

- Où est-ce que tu memmènes, putain de flic ? demanda lhomme.

Nicholas le plaqua de toutes ses forces contre le mur de briques du bar, interrompant lhomme en plein milieu de sa phrase. Puis il lui mit des coups de poing, encore et encore, alternant entre le visage, lestomac et les reins. Il sarrêta seulement quand lautre policier léloigna. Lhomme seffondra par terre, inconscient, saignant abondamment.

Lentrevue avec le chef des inspecteurs fut brève.

- Turner, vous avez de la chance. Lagent de police a appuyé votre histoire comme quoi lhomme résistait violemment à son arrestation, donc cest du deux contre un. Mais je ne peux pas tolérer ce genre de comportement chez mes inspecteurs.

Le chef enleva ses lunettes et regarda Nicholas.

- Mais vous et moi savons que les circonstances de laffaire vous ont mises en colère à cause de votre tragédie personnelle. Bon Dieu, Turner, vous lavez presque tué !

Il fit une pause.

- Ce que je vais vous dire, cest de vous à moi, de manière officieuse. Je ne vous en veux pas pour ce que vous avez fait. Ce type est un connard et il a eu ce quil méritait. Et ce que je dois vous donner comme sanction va à lencontre de tous mes principes, mais comprenez que je nai pas le choix, ça vient den haut.

Il remit ses lunettes et regarda Nicholas.

- Inspecteur Turner, rendez-moi votre plaque et votre arme sur le champ. Vous pouvez démissionner ou être renvoyé, mais à partir de maintenant, vous nêtes plus un membre des forces de police.

Nicholas choisit de démissionner.

Après avoir quitté le QG, il sarrêta au magasin de spiritueux et commença doucement à essayer de se soûler à mort.

Sans revenus, avec des économies réduites par les dépenses médicales et funéraires, et avec un esprit embrumé par lalcool, Nicholas oublia de rembourser le prêt immobilier et perdit la maison.

Il atterrit sur le pas de la porte de sa sœur avec deux valises et un carton rempli des peu daffaires personnelles auxquelles il tenait. Mélissa le fit entrer, mais être logé avait un prix.

- Nicky, je suis inquiète pour toi, lui dit-elle tandis quil sasseyait à la table de la cuisine. Je veux que mon frère revienne. Jai parlé à papa et maman, et aussi à Marcus. Papa et maman sont vraiment inquiets, et Marcus a proposé de te mettre un peu de plomb dans la cervelle. Tu ne peux pas continuer comme ça. Tu ne récupéreras pas Jane et le bébé en te tuant. Ils ne reviendront pas. Tout ce que tu fais maintenant, cest nous blesser, nous.

Nicholas baissa la tête. Il ne fit aucun commentaire, mais Mélissa voyait bien que ses mots laffectaient.

- Marcus a fait deux suggestions, reprit-elle. Avec ton passé dans la police, il pense quil peut te faire rentrer dans une nouvelle entreprise de sécurité engagée par le gouvernement, je crois que ça sappelle Justice Security. Il dit que le patron, Joey Justice, est un type bien et quil sait ce quil fait. Son autre suggestion est que tu travailles à ton compte en tant que détective privé. Si cest le cas, Marcus dit que tu travailleras uniquement pour toi-même, et seulement sur les affaires que tu veux traiter. Il pense pouvoir tenvoyer un peu de travail si tu choisis cette option.

Nicholas ne dit rien, mais des larmes coulaient le long de ses joues. Mélissa lui prit la main.

- Nicky, je taime. Peu importe ce que tu choisis, tu peux rester ici avec moi jusquà retomber sur tes pieds. Mais, Nicky, il faut que tu choisisses de vivre ! Je ne veux pas te perdre, et ça me fait mal de te voir comme ça.

- Je taime aussi, Mel, répondit-il.

Il la serra fort contre lui et commença à pleurer dans ses cheveux. Elle lui rendit son étreinte et ils restèrent ainsi pendant un petit moment.

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