Giovanni Mongiovì - Le Ciel De Nadira стр 23.

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Sale gosse, quest ce que tu voudrais ?

Vous voulez menseigner à vivre comme vivait mon père , emmenez-moi également au combat. Mon père ma enseigné lépée depuis que je marche. Je sais le faire !

Tu men donneras une démonstration dès que cela sera possible. En ce qui concerne la guerre. eh bien, mon fils, tu dois dabord préparer ton cœur tu dois apprendre à haïr !

Je sais déjà haïr ! Mettez devant moi un infidèle et vous verrez comme je le réduirai en lambeaux.

cela ne suffit pas, tu nes pas assez fort.

Donnez-moi votre hache et jabattrai cet olivier en trois coups. Roul rit encore plus fort et répondit :

Tu ne saurais même pas soulever ma hache ! Tu viendras avec moi en bataille mais pas maintenant. Larmée régulière de Constantinople est composée dhommes qui ont au moins dix-huit ans. Nous ne sommes certes pas à leur niveau, mais attends au moins que quelques poils te naissent au menton avant de venir.

Lannée prochaine ? demanda naïvement Conrad.

Lannée prochaine cest daccord. dit Roul pour sen libérer. Je vengerai mon père !

Roul cette fois ne répondit pas, il posa plutôt une main sur lépaule de lautre et recommença à descendre.

Le camp était un essaim de personnes : avant ce moment, Conrad ne le voyait pas aussi grand. Cétait un air de fête et tout autour, les soldats riaient et blaguaient, cette fois sans montrer cette méfiance qui circulait parmi les différentes lignées. Un type à côté de la rue, auprès des grandes tentes, avait une caisse pleine détranges objets métalliques avec des pointes sur différents côtés. Roul en pris un, le montra à Conrad et lui expliqua :

Vois-tu cet outil, mon garçon ? Cest ainsi que Abd-Allah entendait nous battre, en disposant des centaines de ces outils sur le terrain. Mais nos chevaux sont chaussés avec de larges plaques et les aiguillons ne leur ont rien fait. Commence par apprendre quelque chose sur la guerre.

Des chars chargés du butin continuaient à arriver, escortés par des soldats réguliers et ils convergeaient vers le grand espace près de la tente du commandant, celle de Georges Maniakès ; naturellement les chars et les bœufs aussi faisaient partie du butin. Sur certains de ces chars il y avait également des hommes et des femmes devenus prisonniers lors des raids : il sagissait des malchanceux civils, morts qui nétaient pas parvenus à se cacher. Beaucoup de ces femmes auraient fait partie de la fête comme acte initial de servitude, avant dêtre envoyées sur la Terre ferme comme butin à envoyer aux familles des nouveaux patrons.

Les femmes auraient fait partie des cours dans les palais nobles et les hommes seraient devenus des servants de la glèbe, où, tant les hommes que les femmes auraient aboutis dans les mains des marchands desclaves juifs, qui les auraient répandus sur les marchés de toute la Méditerranée. Il était en effet théoriquement interdit aux chrétiens de faire du commerce directe dêtre humains réduits en esclavage, mais la vérité était que le trafic des prisonniers rapportait beaucoup à tous, chrétiens ou pas.

Une délégation des habitants de Rametta arrivaient avec des chars de provisions à destiner aux troupes. Rametta, nichée dans une formidable position sur les Nébrodes, était tombée dans les mains des sarrasins seule-ment en 965, la dernière parmi toutes les villes de la Sicile, et elle était considérée le bastion du christianisme sicilien et de lhéroïsme montré pour la défense de la foi. Georges Maniakès lavait récupérée peu après son passage outre le détroit, en engageant une sanglante bataille où les guerriers normands avaient payé le plus grand prix. Maintenant ses habitants soutenaient le reconquête chrétienne de toute leur force, en envoyant des hommes et des victuailles. Les citoyens faisaient de même de Rinacium49 nom de la ville dans les actes officiels à quelques miles à louest, étant le centre habité dune certaine consistance, le plus proche du camp.

Après peu de temps Tancred se présenta en portant une bouteille de vin.

Certains en ont déjà bu trois ! dirent-ils, en donnant à son compagnon darmes lobjet auquel il faisait référence.

Tiens, bois-en une source ! linvita Roul, en passant le vin à Conrad. Le jeune garçon le saisit et en but une gorgée, il fit la grimace et lavala difficilement. Les autres deux rirent de bon goût en voyant la difficulté quavait le fils de Rabel à se comporter en adulte.

Je crois que pour les femmes il faudra encore du temps ! exclama Roul, en soulignant le fait que si Conrad avait encore des difficultés avec le vin, on pouvait imaginer avec les femmes.

Quattends-tu ? Il na que neuf ans. souligna Tancred.

Moi, à neuf ans javais ma première aventure ! répondit Roul, même si cela semblait absurde.

Ce fut la dernière phrase que Conrad écouta avec lucidité. A la seconde gorgée de vin il commença à voir moins clair, et à ne plus décerner les voix de lénorme et bruyant fracas des milliers de bols parlants en langues différentes.

Poing Dur, je crois que nous avons perdu le jeune enfant commenta Geuffroi, un de leur ami, noble normand.

Cest le fils de frère Rabel, pas le mien le fils de Point Dur serait capable de boire le feu de cette montagne. se vanta Roul, en spéculant sur un héritier quil navait jamais eu et en indiquant Jebel.

Les femmes, les dés et le vin. hors de la tente des gardes, passent de bons moments ! intervint un autre, en arrivant tout excité et essoufflé.

Ils partirent vers le lieu de leur intérêt, et, une fois arrivés sur la place de la tente du commandant, ils durent renoncer à tout. Conrad était encore abasourdi et suivait les vieux amis de son père sans rien comprendre. Des dizaines et dizaines de personnes, soldats de tout genre, religieux et même certaines femmes encore dénudées là où elles avaient bien voulu se laisser découvrir, étaient là au centre de la place, avec lintention dassister à quelque chose, Le silence régnait et lappréhension était typique des moments où quelque chose de terrible doit arriver.

Même les hommes des différentes gardes, ceux qui auraient du se reposer, étaient attentifs et fixaient le centre de la scène. Roul, passa en déplaçant les hommes devant lui ; Tancred, Geuffroi et Conrad en profitèrent pour avancer.

Quatre hommes sortirent de la tente de Georges Maniakès, quatre stratiotes50 de Constantinople, on pouvait les reconnaître à leur armature et à leur aspect méditerranéen. Autour de la scène qui allait se concrétiser, dautres soldats romioi51 calabrais, macédoniens et pouillais, se mirent en position de protection, craignant la réaction de quelquun parmi la foule.

A ce point Tancred adressa la parole à un proche compagnon darmes, qui avait probablement assisté à la scène depuis le début.

mon ami, que se passe til ici ?

Et lui, à voix basse et en mettant une main sur sa bouche :

Maniakes52 et Arduin. Il semble quune discussion est née entre eux.

Et pour quoi ?

Ils parlaient en grec, je nai rien compris mais Mais quoi ?

Il semble que la discussion est née à cause dun cheval.

Les chars avec le butin avaient été vidés par les hommes de confiance et la marchandise avait été triée selon la typologie à laquelle elles appartenaient. Effectivement, un très beau pure sang arabe, noir comme le pétrole et au poil brillant, se trouvait devant les chars. A ce point les quatre soldats tirèrent rapidement la bête vers le lieu doù ils étaient sortis. Quelques lombards53 avancèrent également mais les piques des soldats de la protection les firent renoncer à intervenir.

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