Giovanni Mongiovì - Le Ciel De Nadira стр 13.

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Nadira sorti alors définitivement de la pièce, tout en restant avec les autres femmes dans un endroit où elle aurait pu entendre tout, sans être vue.

Salim retourna sasseoir, humilié par ce refus. Se lissant la barbe, il dit lentement :

Un jour, quand mon fils était encore un enfant, je le vis jouer avec certains robāi33 en or ; il les utilisait comme sil sagissait de petits blocs de bois, en les empilant et en les laissant tomber. La servante, contrariée, le grondait follement, très intentionnée à les lui faire déposer. Enfin je mapprochai de lui et sortis de mes poches quelques monnaies en verre coloré, je les lui proposais en échange de celles en or. Lenfant accepta promptement léchange.

Voilà, toi, mon cher Umar, tu es comme cet enfant, disposé à renoncer à une offre en or, et tu te contentes de simples verres colorés.

Avec le verre coloré les personnes achètent le pain ! sexclama Umar, ennuyé par ce détour ayant lobjectif de le vexer.

Tu ne voudras quand même pas rester pour toujours un homme aux verres colorés Tu as chez toi quelque chose qui vaut plus que de lor et crois-moi si je te le dis, ton Qāid nest pas du tout en train de te respecter !

Ma sœur appartient déjà à Ali ibn al-awwās ! dit Umar en haussant le ton, se redressant et pointant le doigt sur Salim.

Le Démagogue, celui qui envoûte son peuple par de simples paroles a une grande qualité, cest certain et moi je ne pourrais faire mieux. Mais comprends-tu, mon frère, ibn al- awwās nest capable que doffrir des paroles ? Uniquement des pièces en verre coloré !

il paiera le prix de Nadira quand il pourra lavoir.

Moi je toffre bien plus, et sans même te demander de lavoir. Sincèrement lamour charnel me satisfait moins que lor et le plaisir de le dé-penser.

Umar fut déplacé ; était-il possible que cette personne ne comprenait pas ce quil pensait depuis le début de cette seconde proposition ?

Le dépenser comment, dans ce cas ? demanda t-il ?

Tu ne penses quand même pas que la beauté de Nadira se limite à ses yeux ? Et cela ton Qāid doit lavoir compris aussi, autrement il se serait limité à la regarder.

Ce que ta sœur cache sous son voile doit certainement être digne de ses yeux, jen suis sûr. Je te demande uniquement de la faire danser pour moi, ce soir, dans cette pièce.

Umar sentit un feu qui lui montait aux oreilles. Il défiait sa jalousie comme si son rôle de protecteur de la jeune fille ne valait rien.

Jamal, fait don du médaillon que tu portes au cou à mon ami ! com-manda Salim à un des siens, croyant encore pouvoir acheter Umar.

Celui-ci se leva et mit le gros médaillon au cou du patron de la maison.

Umar lapprocha donc de sa vue pour mieux lanalyser : il sagissait dun objet très coûteux, bien taillé, bien gravé et très lourd.

Ainsi tout le monde te remarquera, mon frère ! commenta Salim, en souriant.

Toutefois Umar enleva lhéritage et le laissa tomber sur le plat de pain. Dans cette maison on a jamais joué de la musique ou dansé ! conclut-il, catégorique.

Jamal a un mizud34 dans son bagage et sait très bien en jouer. Nadira, au delà de la porte, était désorientée par cette requête et imaginait déjà, tout comme limaginaient Jala et Ghadda, que très bientôt Umar serait sorti de ses gonds.

Jamal sera heureux de jouer en présence de tes concubines. répondit ce dernier.

Salim maintenant devint très sérieux et se leva.

Jai beaucoup voyagé jai connu beaucoup de monde et même les qāid ne mont jamais rien refusé !

Umar imita lautre et se leva à son tour.

Tu crois pouvoir tout acheter, mais lhonneur nest ni à acheter ni à vendre !

Moi, je suis le garant de toutes les femmes de cette maison, et je ne per-mets à personne de penser pouvoir traiter ma sœur comme une prostituée !

Et lautre, maintenant en faisant la grimace :

Si le Qāid navait pas entendu parler de Nadira, tôt ou tard il laurait vendue au premier offrant peut-être même à qui laurait traitée comme telle. Fais confiance à la parole de quelquun qui connaît le monde.

Et toi, fais -moi confiance car je me connais. Tu as profané mon hospitalité, je ne peux donc encore tolérer ta présence dans cette maison.

Et en regardant la même servante qui tenait la cruche, il continua : Fais livrer à ces hommes leurs affaires et leurs chevaux.

Umar les fixa durant tout le temps où, humiliés au delà de tout, ils re-cueillirent leurs affaires et quittèrent la maison. Toutefois le sourire de Sa-lim ne disparut jamais de son visage ; nerveusement, il semblait vouloir cacher son embarras.

Puis, sur la porte, il dit :

Écoute mon avertissement, Umar : tu as promis Nadira au Qāid, et justement devant le Qāid et devant ses invités, dans peu de temps, elle dansera sans aucune honte ! et il sen alla, disparaissant dans le noir de la nuit, ainsi que les deux autres.

Qui était lhomme avec lequel tu tes brouillé ? demanda Jala presque en colère.

Il était celui que je ne veux pas devenir ! coupa court Umar, en se retirant dans sa chambre et en invitant les autres à en faire autant.

Chapitre 7

Hiver 1060 (452 de lhégire), Raba de Qasr Yanna


Quand Idris termina de se prosterner pour la alāt du coucher du soleil, il put se rendre compte quApollonia, contrevenant à linterdiction, embrassait son frère. Sans que la jeune fille ne saperçoive de rien il la tira par son voile en lui découvrant les cheveux, et ensuite en agrippant ses cheveux déliés, il la traîna par terre, en arrière, tandis quelle se démenait des jambes. Idris en avait assez de cette présence qui rendait encore plus ennuyeuse une tâche déjà tellement désagréable, et donc, pour lui donner une leçon, une fois pour toute, il décida quil laurait battue avec la corde, de la même manière quil lavait fait le jour précédent avec Corrado. Il commença à frapper où il pouvait en visant surtout son visage. Apollonia en attendant, essayait de se couvrir avec ses bras tandis quelle hurlait.

Un peu plus loin Corrado tremblait, il fermait les yeux et les serrait fort, en proie aux douleurs de la fièvre. Il vit soudain limage dun homme un homme adulte, dénudé de la tête au pieds et lié au poteau dun mat. Cet homme toutefois, ne criait pas sous les coups de son bourreau, mais il supportait fièrement en serrant les poings.

Roul, que font-ils à cet homme ? demanda Corrado à personne.

La scène qui se consumait devant son regard avait réveillé un traumatisme denfance. Cependant, si Corrado avait été pleinement conscient, il aurait sans aucun doute tenté de déraciner le poteau où il était lié, dans lintention de se venger contre celui qui sacharnait en ce moment sur sa sœur.

Par hasard, Umar se chargea de le faire arrêter juste au moment où ceux-ci se préparaient à monter sur la terrasse.

Apollonia, ayant eu la permission de rester tranquillement dans un coin, saccroupit avec les épaules contre le mur, et versa des larmes entre ses genoux.

Quand Umar établit lhoraire de la libération du prisonnier, Apollonia pleura encore plus fort, se sentant soulagée pour quelque chose dont elle ne voyait pas la fin.

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