Мопассан Ги Де - Boule de Suif / Пышка. Книга для чтения на французском языке стр 8.

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Au bout de quelques instants il dit enfin :

 Quest-ce que fous foulez ?

Le comte prit la parole :

 Nous désirons partir, Monsieur.

 Non.

 Oserai-je vous demander la cause de ce refus ?

 Parce que che ne feux pas.

 Je vous ferai respectueusement observer, Monsieur, que votre général en chef nous a délivré une permission de départ pour gagner Dieppe ; et je ne pense pas que nous ayons rien fait pour mériter vos rigueurs.

 Che ne feux pas foilà tout Fous poufez tescentre.

Sétant inclinés tous les trois, ils se retirèrent.

Laprès-midi fut lamentable. On ne comprenait rien à ce caprice dAllemand ; et les idées les plus singulières troublaient les têtes. Tout le monde se tenait dans la cuisine et lon discutait sans fin, imaginant des choses invraisemblables. On voulait peut-être les garder comme otages mais dans quel but ? ou les emmener prisonniers ? ou, plutôt, leur demander une rançon considérable ? À cette pensée, une panique les affola. Les plus riches étaient les plus épouvantés, se voyant déjà contraints, pour racheter leur vie, de verser des sacs pleins dor entre les mains de ce soldat insolent. Ils se creusaient la cervelle pour découvrir des mensonges acceptables, dissimuler leurs richesses, se faire passer pour pauvres, très pauvres. Loiseau enleva sa chaîne de montre et la cacha dans sa poche. La nuit qui tombait augmenta les appréhensions. La lampe fut allumée, et comme on avait encore deux heures avant le dîner, Mme Loiseau proposa une partie de trente-et-un. Ce serait une distraction. On accepta. Cornudet lui-même, ayant éteint sa pipe par politesse, y prit part.

Le comte battit les cartes donna Boule de Suif avait trente-et-un demblée[29] ; et bientôt lintérêt de la partie apaisa la crainte qui hantait les esprits. Mais Cornudet saperçut que le ménage Loiseau sentendait pour tricher.

Comme on allait se mettre à table, M. Follenvie reparut ; et, de sa voix graillonnante, il prononça : « Lofficier prussien fait demander à Mlle Élisabeth Rousset si elle na pas encore changé davis. »

Boule de Suif resta debout, toute pâle ; puis, devenant subitement cramoisie, elle eut un tel étouffement de colère quelle ne pouvait plus parler. Enfin elle éclata : « Vous lui direz à cette crapule, à ce saligaud, à cette Charogne de Prussien, que jamais je ne voudrai ; vous entendez bien, jamais, jamais, jamais. »

Le gros aubergiste sortit. Alors Boule de Suif fut entourée, interrogée, sollicitée par tout le monde de dévoiler le mystère de sa visite. Elle résista dabord ; mais lexaspération domina bientôt : « Ce quil veut ? ce quil veut ? Il veut coucher avec moi ! » cria-t-elle. Personne ne se choqua du mot, tant lindignation fut vive. Cornudet brisa sa chope en la reposant violemment sur la table. Cétait une clameur de réprobation contre ce soudard ignoble, un soufle de colère, une union de tous pour la résistance, comme si lon eût demandé à chacun une partie du sacrifice exigé delle. Le comte déclara avec dégoût que ces gens-là se conduisaient à la façon des anciens barbares. Les femmes surtout témoignèrent à Boule de Suif une commisération énergique et caressante. Les bonnes sœurs, qui ne se montraient quaux repas, avaient baissé la tête et ne disaient rien.

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