Конан-Дойль Артур - Nouveaux mystères et aventures стр 2.

Шрифт
Фон

Et il me donna une poignée de main que je sentis jusquà lépaule.

 Je crains bien que vous ne me trouviez un compagnon désagréable maintenant que me voilà, répondis-je. Je suis plongé jusque par dessus les yeux dans ma besogne.

 Cest naturel, tout naturel, dit-il avec sa bonhomie ordinaire. Jen ai tenu compte, mais nous aurons quand même le temps de tirer un ou deux lapins. Nous avons une assez longue trotte à faire, et vous devez être complètement gelé, aussi nous allons repartir tout de suite pour la maison.

Et lon se mit à rouler sur la route poussiéreuse.

Je crois que votre chambre vous plaira, remarqua mon ami. Vous vous trouverez bientôt comme chez vous. Vous savez, il est fort rare que je séjourne à Dunkelthwaite, et je commence à peine à minstaller et à organiser mon laboratoire. Voici une quinzaine que jy suis. Cest un secret connu de tout le monde que je tiens une place prédominante dans le testament du vieil oncle Jérémie. Aussi mon père a-t-il cru que cétait un devoir élémentaire pour moi de venir et de me montrer poli. Étant donnée la situation, je ne puis guère me dispenser de me faire valoir un peu de temps en temps.

 Oh! certes, dis-je.

 En outre, cest un excellent vieux bonhomme. Cela vous divertira de voir notre ménage. Une princesse comme gouvernante, cela sonne bien, nest-ce pas? Je mimagine que notre imperturbable secrétaire sest hasardé quelque peu de ce côté-là. Relevez le collet de votre pardessus, car il fait un vent glacial.

La route franchit une série de collines faibles, pelées, dépourvues de toute végétation, à lexception dun petit nombre de bouquets de ronces, et dun mince tapis dune herbe coriace et fibreuse, où un troupeau épais de moutons décharnés, à lair affamé, cherchaient leur nourriture.

Nous descendions et montions tour à tour dans un creux, tantôt au sommet dune hauteur, doù nous pouvions voir les sinuosités de la route, comme un mince fil blanc passant dune colline à une autre plus éloignée.

Çà et là, la monotonie du paysage était diversifiée par des escarpements dentelés, formés par de rudes saillies du granit gris.

On eût dit que le sol avait subi une blessure effrayante par où les os fracturés avaient percé leur enveloppe.

Au loin se dressait une chaîne de montagnes que dominait un pic isolé surgissant parmi elles, et se drapant coquettement dune guirlande de nuages, où se réfléchissait la nuance rouge du couchant.

 Cest Ingleborough, dit mon compagnon en me désignant la montagne avec son fouet, et ici ce sont les Landes du Yorkshire. Nulle part en Angleterre, vous ne trouverez de région plus sauvage, plus désolée. Elle produit une bonne race dhommes. Les milices sans expérience qui battirent la chevalerie écossaise à la Journée de lÉtendard venaient de cette partie du pays. Maintenant, sautez à bas, vieux camarade, et ouvrez la porte.

Nous étions arrivés à un endroit où un long mur couvert de mousse sétendait parallèlement à la route.

Il était interrompu par une porte cochère en fer, à moitié disloquée, flanquée de deux piliers, au haut desquels des sculptures, taillées dans la pierre, paraissaient représenter quelque animal héraldique, bien que le vent et la pluie les eussent réduites à létat de blocs informes.

Un cottage en ruine qui avait peut-être, il y a longtemps, servi de loge, se dressait, à lun des côtés.

Jouvris la porte dune poussée, et nous parcourûmes une avenue longue et sinueuse, encombrée de hautes herbes, au sol inégal, mais bordée de chênes magnifiques, dont les branches, en sentremêlant au-dessus de nous, formaient une voûte si épaisse que le crépuscule du soir fit place soudain à une obscurité complète.

 Je crains que notre avenue ne vous impressionne pas beaucoup, dit Thurston, en riant. Cest une des idées du vieux bonhomme, de laisser la nature agir en tout à sa guise. Enfin, nous voici à Dunkelthwaite.

Comme il parlait, nous contournâmes un détour de lavenue marqué par un chêne patriarcal qui dominait de beaucoup tous les autres, et nous nous trouvâmes devant une grande maison carrée, blanchie à la chaux, et précédée dune pelouse.

Tout le bas de lédifice était dans lombre, mais en haut une rangée de fenêtres, éclairées dun rouge de sang, scintillaient au soleil couchant.

Au bruit des roues, un vieux serviteur en livrée vint, tout courant, prendre la bride du cheval dès que nous avançâmes.

 Vous pouvez le rentrer à lécurie, Élie, dit mon ami, dès que nous eûmes sauté à bas Hugh, permettez-moi de vous présenter à mon oncle Jérémie.

 Comment allez-vous? Comment allez-vous? dit une voix chevrotante et fêlée.

Et, levant les yeux, japerçus un petit homme à figure rouge qui nous attendait debout sous le porche.

Il avait un morceau détoffe de coton roulée autour de la tête, comme dans les portraits de Pope et dautres personnages célèbres du XVIIIe siècle.

Il se distinguait en outre par une paire dimmenses pantoufles.

Cela faisait un contraste si étrange avec ses jambes grêles en forme de fuseaux quil avait lair dêtre chaussé de skis, et la ressemblance était dautant plus frappante quil était obligé, pour marcher, de traîner les pieds sur le sol, afin que ces appendices encombrants ne labandonnassent pas en route.

 Vous devez être las, Monsieur, et gelé aussi, Monsieur, dit-il dun ton étrange, saccadé, en me serrant la main. Nous devons être hospitaliers pour vous, nous le devons certainement. Lhospitalité est une de ces vertus de lancien monde que nous avons conservées. Voyons, ces vers, quels sont-ils:

Le bras de lhomme du Yorkshire est leste et fortMais ô! comme il est chaud, le cœur de lhomme du Yorkshire!

«Voilà qui est clair, précis, Monsieur. Cest pris dans un de mes poèmes. Quel est ce poème, Copperthorne?

 La Poursuite de Borrodaile, dit une voix derrière lui, en même temps quun homme de haute taille, à la longue figure, venait se placer dans le cercle de lumière que projetait la lampe suspendue en haut du porche.

John nous présenta, et je me souviens que le contact de sa main me parut visqueux et désagréable.

Cette cérémonie accomplie, mon ami me conduisit à ma chambre, en me faisant traverser bien des passages et des corridors reliés entre eux à la façon de lancien temps par des marches inégales.

Chemin faisant, je remarquai lépaisseur des murs, létrangeté et la variété des pentes du toit, qui faisait supposer lexistence despaces mystérieux dans les combles.

La chambre qui métait destinée était, ainsi que me lavait dit John, un charmant petit sanctuaire, où pétillait un bon feu, et où se trouvait une étagère bien garnie de livres.

Et, en mettant mes pantoufles, je me dis que jaurais eu tort sans doute de refuser cette invitation à venir dans le Yorkshire.

Chapitre II

Lorsque nous descendîmes à la salle à manger, le reste de la maisonnée était déjà réuni pour le dîner.

Le vieux Jérémie, toujours coiffé de sa singulière façon, occupait le haut bout de la table.

À côté de lui, et à droite, était une jeune dame très brune, à la chevelure et aux yeux noirs, qui me fut présentée sous le nom de miss Warrender.

À côté delle étaient assis deux jolis enfants, un garçon et une fille, ses élèves, évidemment.

Jétais placé vis-à-vis delle, ayant à ma gauche Copperthorne.

Ваша оценка очень важна

0
Шрифт
Фон

Помогите Вашим друзьям узнать о библиотеке

Скачать книгу

Если нет возможности читать онлайн, скачайте книгу файлом для электронной книжки и читайте офлайн.

fb2.zip txt txt.zip rtf.zip a4.pdf a6.pdf mobi.prc epub ios.epub fb3

Популярные книги автора