Жульетта Бенцони - L'Anneau d'Atlantide стр 6.

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Sa voix était courtoise mais définitive. El-Kouari le comprit et se leva enfin :

Croyez que je le regrette ! Merci de votre accueil !

Un instant plus tard il était parti, toujours escorté de son chien de garde, et Aldo rejoignait Guy. Celui-ci ne cacha pas sa méfiance :

Drôle dhistoire, nest-ce pas ? Et plus curieux personnage encore ! Je me demande sil est réellement le frère de la victime ? Ils nont peut-être même aucun lien de parenté. Vous pensez lavoir convaincu ?

Non, mais cest sans importance, il na récolté que ce quil mérite : sil avait montré plus de confiance, avoué la provenance de lanneau, jaurais pu réagir différemment, mais une bague dor, quelconque, garnie de turquoises, voulez-vous

me dire à quoi ça ressemble ?

Sans doute ! Espérons que nous nen entendrons plus parler.

On verra bien ! En attendant, vous devriez me dénicher quelques bouquins au sujet de lAtlantide. Je me sens lenvie de dépoussiérer mes souvenirs !

Le visage soucieux de lancien précepteur séclaira :

Voilà comme jaime vous entendre parler.

Et il regrimpa sur son échelle.

2

La dame du Caire

La lettre arriva quinze jours plus tard, au courrier du soir.

Frappé sur lépais vélin bleuté, le monogramme arabe couronné était des plus impressionnants. En termes quasi officiels, le texte priait le prince Morosini de vouloir bien se rendre au Caire afin de traiter une affaire très importante pour laquelle la plus grande discrétion était requise. Sil voulait choisir le jour de son arrivée, un appartement lui serait réservé à lhôtel Shepheards. Le tout signé « Selim Karem, secrétaire de Son Altesse »

En la présentant ouverte à son patron, Angelo Pisani, qui remplissait les mêmes fonctions auprès de Morosini, nétait pas sans inquiétude. Depuis le courrier du matin, laimable prince-antiquaire était dune humeur de dogue à cause dune autre missive en provenance de Vienne. Son épouse que le jeune Pisani vénérait en silence il avait déjà vénéré la première détentrice du titre, ce qui ne lui avait pas réussi non seulement ne lui annonçait pas son retour, mais, après lui avoir appris que « Grand-Mère » allait mieux, ajoutait que, sur le conseil de ses médecins, elle poursuivrait sa convalescence en montagne, dans sa propriété de Rudolfskrone à Ischl, et que, naturellement, Lisa et les enfants lui tiendraient compagnie quelque temps. Lair vif du Salzkammergut serait meilleur pour les petits que la grisaille humide enveloppant Venise au début de lannée. « En outre, expliquait la jeune femme, cela évitera un nouveau départ en février, si février ramène l aqua alta (2) comme cela arrive de plus en plus souvent »

À la suite de quoi, le « patron » sétait précipité dans le bureau de M. Buteau, en brandissant lépître dune main et en vociférant :

Lisa exagère, en vérité ! Avant notre mariage, elle ne rêvait que de vivre ici, maintenant on dirait quelle ne rate pas une occasion pour en filer dès quil se met à pleuvoir ou que la mer monte

Le secrétaire nen avait pas entendu davantage parce que, de sa main libre, Aldo avait claqué la porte, mais le plaidoyer auquel M. Guy avait eu recours navait pas dû être efficace, si lon en jugeait daprès lœil orageux et la mine sombre quil affichait à la sortie.

Le dialogue commença mal :

Quest-ce que cest encore que ça ?

Une invitation à vous rendre au Caire, Monsieur. Je je pense que ce pourrait être intéressant

Ah oui ?

Lecture faite, le résultat fut exactement identique à celui du matin. Morosini sauta de son fauteuil et se rua chez M. Buteau en sexclamant :

Regardez ça, Guy !

La porte claqua de nouveau et Angelo réintégra ses propres quartiers en soupirant, mais sans être vraiment inquiet. Selon lui, un peu dorage par-ci par-là était nécessaire dans le ciel bleu dun ménage

Cependant, Aldo demandait à son fondé de pouvoir :

Eh bien ? Quen pensez-vous ?

Le vieux monsieur se carra dans son fauteuil sans lâcher le papier quil contemplait dun air pensif :

À vrai dire, je nen sais trop rien. Sil ny avait pas eu laffaire de lanneau, je vous conseillerais de prendre le bateau. Dailleurs, vous ne mauriez même pas demandé mon avis. Mais une invitation en Égypte si tôt après mincite à penser quil conviendrait peut-être de se méfier.

Cest un peu mon sentiment, encore que je ne connaisse pas grand monde dans le coin. La princesse Shakiar, ça vous dit quelque chose ?

Pour son information, en effet, M. Buteau tenait à jour, autant que faire se pouvait, les généalogies des familles royales, princières, encore régnantes ou détrônées, sans compter les décès, à seule fin de savoir où migraient les joyaux de famille. Cette activité se révélait dune certaine utilité pour la maison. Il neut donc aucun mal à fournir le renseignement désiré après avoir consulté lun de ses dossiers :

La princesse Shakiar, à ce jour avant-dernière épouse du roi Fouad, répudiée en raison de ses folles dépenses en bijoux bien quelle soit très riche mais aussi bréhaigne, comme on disait au Moyen Âge. Très belle au temps de la couronne, elle

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