Ingrao Sabine - Il Suffira D'Un Duc стр 7.

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Cela dit, on ne devrait pas non plus être ligoté aux montants des lits.

Curieusement, les actes de Margaret avaient semblé indiqués, mais elle fut envahie par une gratitude nouvelle pour lusage des escaliers et les raisons de leur incontestable popularité. Lescalade de façades nétait pas une activité courante, même pour les sportifs.

Margaret nétait pas sportive. Courir ne faisait quirriter sa généreuse poitrine, et sadonner à dautres exercices, qui consistaient à plier et contorsionner son corps dans détranges positions, la faisait se sentir ridicule.

Et pourtant, elle se tenait là, sur un balcon étroit.

Elle regarda en bas. Les invités ne faisaient plus la file à lextérieur de la résidence. La dernière chose dont Margaret avait besoin était que quelquun la remarque et crie « Au voleur ». Ou, encore pire, que quelquun la reconnaisse. Il ny avait aucune explication possible pour justifier quune débutante soit sur le balcon menant à la chambre à coucher dun duc. Après tout, aucun chaperon nétait à ses côtés. Pas même Grand-mère Agatha, quelle parvenait habituellement à inciter à laccompagner pour des visites qui présentaient moins dintérêt pour sa propre mère.

Margaret évalua la situation. Le problème dêtre cramponnée à un balcon était lair à présent frisquet. Des rafales de vent la frappaient continuellement, emportant sa robe couleur canari comme si elles étaient ravies davoir autant de tissu avec lequel jouer. Même si le vent décidait dêtre moins actif, lair glacial resterait tout de même piquant.

En-dessous delle, des calèches passaient, déposant parfois des passagers, ou emportant parfois ceux qui se contentaient de faire une brève apparition avant une longue nuit à errer de réception en réception.

La pluie éclaboussait Margaret, glissant le long de ses doigts. Elle avait déjà détruit ses gants de dentelle en essayant de rompre ses liens.

Margaret était contente de ne pas voir lexpression du duc mais même si elle ne voyait pas son visage, elle savait quil devait être horrifié.

Margaret remua les jambes. Des voix résonnèrent en dessous, et elle se tapit contre le balcon, souhaitant que larchitecte ait conçu la façade avec moins denthousiasme pour les colonnes. Personne navait à ce point besoin dun bâtiment ressemblant à un temple grec quand même en Grèce les gens avaient arrêté dadorer leurs dieux des siècles auparavant.

La voix de sa mère retentit. Elle allait fouiller le balcon.

Le cœur de Margaret saffola, se précipitant de-ci de-là, sans se préoccuper des autres vaisseaux sanguins du corps. Respirer devint de plus en plus difficile.

Elle devait se cacher.

Tout de suite.

Malheureusement, les balcons faisaient dhorribles cachettes.

Une idée lui vint. Margaret grimpa hâtivement par-dessus le rebord du balcon et plaça ses pieds sur le petit côté de la brique sur sa gauche.

Cela marchait, et Margaret rayonna. Dautres femmes auraient peut-être craint le manque de stabilité, mais Margaret avait réussi. Elle saccrocha à la balustrade en fer du balcon, et maintenant, si sa mère ouvrait la porte quand sa mère ouvrirait la porte Margaret serait cachée.

Cétait parfait.

La pluie continua à dégouliner sur son visage et ses mains ; elle continua à mouiller sa robe, mais cela navait pas dimportance. Une demi-heure plus tôt, elle avait été certaine quelle serait forcée dépouser le duc. Et, bien que lhomme nait montré aucun signe de cruauté, elle navait aucun désir dépouser un homme obligé de devenir son mari. Il saurait toujours quil était un duc, et quelle nétait quune jeune fille réservée introduite dans le beau monde par la seule force de la soudaine abondance dargent de son père.

Ohé ! Là-haut ! cria un homme.

Margaret se figea. Sa robe navait aucune chance de se fondre dans le mur de briques, et elle maudit le fait que le duc de Jevington nait pas manies excentriques qui lauraient incité à ordonner que les briques soient peintes dune couleur assortie au soleil. Au lieu de cela, la maison ressemblait à toutes les autres résidences de la rue. Seule la composition exacte des colonnes et des fioritures différait.

Descendez, jeune fille. Cest dangereux, là-haut ! cria lhomme.

Oh, bon sang.

Le vent souffla en rafale, mais échoua à emporter la voix de lhomme. La mère de Margaret allait fouiller le balcon dun instant à lautre, et cet instant arriverait plus tôt que prévu si cet homme continuait à faire étalage des capacités de son diaphragme.

Margaret jeta un regard vers le bas. Il était facile à repérer. Il portait une cape et un haut-de-forme, la livrée habituelle des cochers.

Margaret tourna le buste de manière peu élégante vers lhomme, même si se retourner quand on devait garder le pied sur le bord dune brique au-dessus dune fenêtre et garder les mains agrippées à la balustrade dun balcon, comptait parmi les choses les plus stupides à faire. Si seulement Margaret avait accordé plus dintérêt à la pratique sportive. Elle sétait toujours moquée des femmes qui estimaient ces manœuvres comme étant le sommet de leur journée, leur préférant les joies de la mémorisation de nouveaux faits scientifiques.

Margaret posa un doigt sur ses lèvres, espérant que lhomme se tairait.

Attention, ma petite dame ! brailla-t-il.

Elle répéta son geste.

Vous avez vu cette jeune femme ? cria lhomme en tournant la tête.

Margaret grimaça dembarras.

Lhomme nétait pas la seule personne à lextérieur. Aucun doute, dans quelques minutes, il aurait ameuté tous les cochers pour la regarder. Pire, il pourrait attirer lattention du majordome se tenant à lentrée, pour la regarder.

Silence ! articula-t-elle silencieusement.

La porte du balcon souvrit, et Margaret se figea. Puis la porte fut refermée dun claquement, avant que lhomme ne puisse à nouveau crier, et le soulagement envahit Margaret.

Elle était sauvée.

Elle essaya dajuster sa position, pour quelle puisse remonter sur le balcon et attendre jusquà ce que sa mère ait quitté la chambre du duc. Une bourrasque de vent la renversa presque, semblant désireuse dagrandir la déchirure de sa robe pour augmenter son indécence.

Les doigts de Margaret glissèrent. Elle lutta pour conserver sa prise, mais de la pluie tomba encore, enveloppant sa main de liquide glacé.

Le cœur de Margaret tressauta dincertitude, mais elle serra les dents.

Je peux y arriver.

Je dois y arriver.

Margaret se concentra pour raffermir sa prise autour de la balustrade, ne se préoccupant pas de savoir si elle avait lair ridicule depuis la rue.

Elle ne pouvait pas lâcher.

Lâcher signifiait probablement des blessures.

Lâcher signifiait probablement la mort.

Accrochez-vous, ma petite, cria lhomme. Ne tombez pas. Vous navez pas envie de vous tuer.

Les braillements de lhomme nétaient pas rassurants.

Cette fille va mourir, dit-il dune voix sonore. Ici, à Grosvenor Square. Imaginez un peu. Ça ne vaut pas le coup dêtre une voleuse, ça non.

Le cœur de Margaret bondit dans sa poitrine, et la pluie froide continua à larroser. Des gouttes se glissèrent sous son col, dégoulinant dans son dos avec plus de force que le champagne navait réussi à montrer.

Margaret claqua des dents, mais elle tint bon.

Dautres voix se firent entendre en-dessous delle, les roues dune calèche grincèrent sourdement, et un cheval hennit, mais Margaret tint bon.

Le processus restait difficile. Lépuisement montait en elle, et une douleur lui parcourut le bras. Le vent souffla en rafale dans sa direction, fouettant des boucles de cheveux sur ses yeux.

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