Naomi Bellina - Hors De L'Ordinaire стр 4.

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Une dame bien éduquée, mon cul ! Attendez que je me mette dans tous mes états et vous découvrirez le vrai visage d’une dame bien éduquée. Star savait qu’elle avait tendance à être grossière lorsqu’elle était effrayée et énervée, et pour l’instant les deux sentiments l’habitaient.

Elle jeta un coup d'œil rapide autour de la chambre mais ne traîna pas. Elle était convaincue que la femme bizarre reviendrait vite et l'emmènerait chez « Sa Majesté », quel que soit son état de préparation. La femme lutine était manifestement sous pression et stressée. Star remarqua également une trace de peur dans ses yeux.

Elle fit quelques respirations et se calma. Toute ce qui se passait était soit une hallucination ou un rêve, et dans les deux cas de figure, il n’y avait aucune raison de s’affoler car elle arrêterait de voir des choses ou se réveillerait sous peu.

L’affreuse idée selon laquelle elle faisait l’objet d’un enlèvement persistait au fond de son esprit, mais elle ignora cette idée de peur de succomber à la panique totale. Pourquoi quelqu’un l’enlèverait ? Et franchement, des tailleurs pour lutins ? Non, tout ceci était le fruit de son imagination débordante ou peut-être c’était l’un de ces souvenirs différés sur les médicaments qu’on lui déconseillait pendant son adolescence.

Elle découvrit une petite penderie et ce qui semblait être un pot de chambre caché derrière un rideau lorsqu’elle rôdait dans la chambre. Soulagée, Star utilisa le truc bizarre, puis renifla l’odeur de l’eau contenue dans la cruche qui était posée sur la table. Ça sentait bon et c’était bon de siroter. Elle vida donc sa tasse d’un trait. Ensuite elle se déshabilla, trempa un orteil pour essayer l’eau de bain et monta dans la baignoire. Elle utilisa l’éponge qu’elle avait trouvé et se frotta rapidement. Ensuite, elle se sécha et porta la robe juste au moment où la femme lutine entra.

« Oh génial ! Une tenue parfaite. Je vous trouve présentable. Asseyez-vous ici, je vais vous coiffer, » dit Vesta tout en désignant la coiffeuse.

Star se bougeait avec réticence sous sa robe. Elle avait rarement porté de longues jupes et avait peur de trébucher sous cette robe qui allait jusqu’au sol. Toutefois, ce vêtement était en tissu léger et aéré. Le tissu bougeait avec elle et après quelques pirouettes et tours d’essai, et elle n’avait pas peur de tomber. Je peux probablement courir sous cette robe, si nécessaire.

Vesta fronça les yeux et tapa du pied. « Venez-vous asseoir, nous n’avons pas le temps pour ces bêtises. »

Star s'essaya. « Pourriez-vous, s’il vous plaît, me dire ce qui se passe. J’ai été coopérative, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle d’une voix très douce, celle avec laquelle elle amadouait les enfants têtus et les parents furieux.

« Nous reprendrons cette conversation plus tard. Pour l’instant, vous devez être prête à temps pour le dîner. Dieux du ciel ! Vous êtes complètement décoiffée. À quand remonte votre dernière bonne coiffure ? »

La femme travailla vite et avec efficacité. Star fut ensuite émerveillée par le chignon raffiné que la femme réalisa en si peu de temps. Star ne lavait ses cheveux légèrement ondulés que la nuit. Ensuite, elles les mouillaient et les relevaient avec une barrette le matin. Elle taillait ses cheveux à un endroit sans prendre de rendez-vous, si nécessaire et à bien y réfléchir, c’est arrivé il y a longtemps. Elle n’avait pas du tout l’habitude de faire des choses en termes d’entretien personnel depuis l’Événement.

« Donnez-moi au moins votre nom. Moi c’est Vesta, d’accord ? Je vous donne le mien. Moi c’est Star. »

« Je connais votre nom, » dit la femme. Elle fit signe à Star de se retourner et sans tarder, elle commença à appliquer le maquillage. Elle se calma bien après. « Oui, je m’appelle Vesta. Vous devez toutefois vous adressez à moi en cas de besoin.

Genre, je veux avoir une longue et intime conversation avec votre cul grincheux. La femme ne voulait manifestement pas converser, mais Star arrachait des informations aux élèves de CMI. Elle se mit au boulot.

« Vesta, où suis-je et qui êtes-vous ? Allez, vous pouvez me répondre. Je le saurai assez vite de toute façon, n’est-ce pas ? Ce lutin... je veux dire, cet homme là-bas dans la cour, disait qu’il me donnerait des explications. J’aimerais vraiment savoir. J’ai peur. » Des vraies larmes montaient aux yeux de Star, elle avait peur.

« Oh, ne pleurez pas, Très bien. Vous êtes sur Porrima et nous sommes des fées. Et c’est tout ce que je peux dire pour l’instant. »

Star médita sur cette information. Serait-ce possible que son petit esprit stressé, en surdose de café et déprimé concocte quelque chose d’aussi bizarre ? En fait, avait-elle fait un tour chez le médecin ; avait-elle obtenu une ordonnance et avait-elle pris quelques antidépresseurs de trop ? C’était absolument absurde, mais elle se décida simplement à rester sympa et à suivre le programme. « Bon d’accord, Vesta, je suis sur une autre planète. Comment est-ce possible que je vous comprenne et vice versa ? Expliquez-moi ça. D’ailleurs, comment m’est-il possible de respirer de l’air ici et boire de l’eau ?

Soupira Vesta. « Nous disposons d’un programme de traduction qui fait correspondre nos paroles. C’est très technique, ne me demandez donc pas d’expliquer, ce n’est pas mon domaine. Nous nous trouvons dans un milieu réglementé, les techniciens ont créé un mélange d’air qui convient à toutes les personnes qui viennent ici. Nous avons également formulé une eau qui correspond à ce que vous avez l’habitude de boire. Trêve de bavardage, je dois vous mettre du rouge à lèvre. »

Une fois que la coiffure de Star satisfit Vesta, les deux femmes sortirent de la chambre, descendirent l’escalier en spirale et se dirigèrent vers la cour. Vesta jeta un coup d'œil autour d’elle, puis expira profondément.

« Où est ce Roven ? En retard, comme d’habitude. Patientez ici. » Vesta se mit à trottiner pour se rendre sur l’un des chemins.

Star contemplait la cour de plus près. Les fleurs et les plantes poussaient partout et un parfum d’agrume se répandait dans ses narines. Les fontaines glougloutaient à l’extérieur, tout en produisant un son agréable et mélodieux. Les bancs bordaient le périmètre du grand espace libre et les chemins de pierre conduisaient dans le feuillage dense au niveau des bords. Le jardin serait bien sûr un cadre paisible sans les gardes armés de lances très pointues postés non loin de là. En levant les yeux, Star remarqua un ciel rouge pâle avec deux objets flamboyant disposés au firmament. Elle reprit son souffle et sentit son cœur sauter un battement. Bon sang ! Serait-ce vraiment possible qu’elle soit sur une autre planète ? Non, je doute fort.

Des voix attirèrent son attention à l’un des chemins et elle aperçut l’homme humain escorté par des gardes, les armes à la main aussi. Ils l’emmenèrent près de moi, puis s’éloignèrent sans mot dire.

« Une fois de plus, bonjour. Est-ce que ça va ? Pourquoi avez-vous les mains ligotées ? Demanda Star, soulagée de voir cet étranger. Qui que ce soit, il semblait relativement calme et maintenant qu’elle était à mesure de la voir de plus près, sans aucun doute humain et vraiment canon.

« Je crois que ça va. Je ne sais pas ce qui se passe. Je m’étais bien comporté. Je portais cette tunique ridicule et collante lorsqu’un garde est venu dans ma chambre et a ligoté mes mains. »

« Je pourrais défaire les nœuds. Rapprochez-vous un peu et tournez le dos vers moi. Je ne pense pas que les gardes s’en apercevront si nous ne bougeons pas beaucoup. »

« Merci. Mais je crois que je les avais presque détachés. Continue de bloquer mon dos. En passant, je m’appelle Adam Henderson. Et comment pourrais-je vous appeler ? »

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