Naomi Bellina - Hors De L'Ordinaire стр 3.

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Elle dut quand même le réprimander gentiment. Dans la salle de classe, il la regardait constamment, suivait tous ses gestes, même lorsqu’il était censé faire un devoir. Un jour, elle le prit à part et lui demanda s’il y avait un problème.

Il ria, un sourire qui faisait froid dans le dos, et hocha la tête. Elle le pria d’arrêter de la regarder fixement et lui fit savoir que c’était impoli de regarder une personne si attentivement. Il répondit simplement « Oui, madame » et ce fut la fin de la conversation. Il arrêta de trop la regarder et il déménagea peu de temps après. Elle n’avait pas pensé à lui depuis.

Pourquoi lui offrirait-il un cadeau ? L’avait-elle vraiment aidé ? Avec quoi ? Star ouvrit lentement le couvercle et sursauta lorsqu’elle entendit un coup de tonnerre. Un éclair de lumière tourbillonnait autour d’elle et elle se sentit soulevée de sa chaise et s’en éloigna.

Chapitre deux

Star cligna des yeux et fit tourner la tête, stupéfaite. Qu’est-ce qui venait de se passer ? Comment était-elle passée de la position assise à la table de sa cuisine à la position allongée sur le sol dans ce qui semblait être une cour extérieure ? Elle ne reconnut pas cet endroit. Des arbres, des plantes et des fleurs remplissaient la zone mais le feuillage n’était pas familier. Plusieurs fontaines glougloutaient et quelques oiseaux pépiaient, sinon c’était silencieux. Alors qu’elle se démenait pour se lever, un homme fit son apparition. Cet homme marchait à vive allure sur un chemin empierré.

« Ce n’était certainement pas un atterrissage élégant. J’espère vraiment que vous ne vous êtes pas blessée. Bon Dieu ! Qu’est ce qui est arrivé à votre main ? Vous êtes en feu ! »

Le monsieur bizarre l’attrapa et la tira vers la fontaine la plus proche, puis poussa la main de Star dans l’eau.

« Je ne suis pas en feu, espèce de crétin, c’était une cigarette et c’était aussi la dernière que je fumais. Où diable suis-je et que se passe-t-il ?

« Vous n’avez vraiment pas besoin de crier et de pester de cette manière. Ce comportement ne convient pas à une dame bien éduquée. Si vous me suivez, je vous expliquerais. »

Star observa le monsieur de près. Quelque chose clochait. Il était grand et mince. Il avait aussi les yeux en amande et les cheveux qui touchaient ses épaules. Ses jambes et ses bras paraissaient juste un peu plus longs que la normale. Ses oreilles ! C’était en fait ce qui n’allait pas. Elles étaient pointues. Lorsqu’elle regarda de plus près, elle remarqua que la couleur de sa peau était bizarre. Il avait soit un mauvais autobronzant ou il était violet. Star croisa ses mains et redressa son menton.

« Je ne vais nulle part avec vous tant que vous ne vous présentez pas et tant que vous ne me dites pas ce qui se passe. » Toutefois, elle feignait tant bien que mal à être courageuse, son cœur battait et ses paumes étaient moites.

« Vous devez me suivre. Oh, où est Vesta ? Elle est censée s’occuper des femmes. »

« J’arrive, j’arrive, » une voix se fit entendre et une femme se précipita sur un autre chemin. « Je suis désolée, Roven, j’ai été retenue. »

La femme ressemblait beaucoup à l’homme : des oreilles pointues et tout. Leur peau n’était pas vraiment violette, plus de couleur mauve très claire, qui met en valeur le vert de leurs yeux. Ils portaient tous les deux des pantalons et des chemises amples mais la femme avait des cheveux courts et roses. Star cligna des yeux et hocha la tête. Quelque chose clochait avec sa vision, se décida-t-elle. On dirait que ces gens étaient des lutins violets !

Tout à coup, un coup de tonnerre se fit entendre et un homme apparut au même endroit où Star venait d’apparaître. Il atterrit également à quatre pattes.

« Que se passe-t-il ? On n’est pas censé avoir deux livraisons à la fois. Et pourquoi ces humains atterrissent si violemment ? Ils vont se blesser. Les dieux nous protègent, » s'exclama Roven.

Le nouveau-venu bondit sur ses pieds et se tourna vers elle.

« Qu’est-ce qui se passe ? » La réaction de l’homme semblait bien correspondre à celle que Star s’imaginait avoir : consterné, troublé et en colère. Toutefois, il avait l’air entièrement humain et plutôt séduisant, ce qui réconforta un peu Star.

L’homme lutin se dirigea vers lui et prit sa main.

« Si vous me suivez… »

« Je ne vais nulle part avec vous et lâchez-moi avant que je vous donne un coup de poing. »

« Gardes ! » Cria Roven.

Vesta prit le bras de Star mais cette dernière se débarrassa de la main de la femme. « Madame, je pourrais tout aussi vous donner un coup de poing. Laissez-moi tranquille. »

Plusieurs lutins apparurent munis de lances. Ils encerclèrent l’homme humain et tirèrent ses bras dans son dos, puis ils l’amenèrent.

« S’il vous plaît, ne me poussez pas à appeler plus de soldats. Nous sommes à court d’effectif aujourd’hui et Sa Majesté sera très vexée si nous nous faisons accompagnés par les gardes de son palais. Suivez-moi tranquillement, » supplia la dame lutine.

Star évalua rapidement la situation et décida que la résistance pourrait être le pire des choix. Ils ont des armes, elle n’en a pas.

« Où me conduisez-vous ? Pourriez-vous, s’il vous plaît, me dire ce qui se passe ? »

« Plus tard. Je dois vous conduire dans votre chambre et vous préparer pour le banquet de ce soir. Sa Majesté insiste que tous les nouveaux-venus soient à l’heure et bien vêtus. »

La femme lutine conduisit Star sur un autre chemin de pierre. Elles passèrent par une gigantesque porte voûtée et pénétrèrent dans une énorme chambre ouverte. Star regardait autour d’elle avec émerveillement. Elle avait l’impression d’être au cœur d’une émission de Discovery Channel tournée dans un ancien palais. De grands meubles richement ornés remplissaient l’espace et les murs de pierre étaient décorés de peintures vives. La femme marcha aussi d’un bon pas afin de donner l’occasion à Star de voir les œuvres d’art de près, mais elle ne reconnut aucune de ces images.

Elles montèrent l’escalier en spirale et arrivèrent dans une chambre constituée d’un lit, d’une coiffeuse, d’un canapé et de quelques autres meubles mal assortis. Il n’y avait pas de fenêtres, observa-t-elle à son grand désarroi. Elle sentit la claustrophobie prendre de l’ampleur.

« Voici une robe pour vous. Voilà une cruche qui contient de l’eau potable sur votre table de nuit. La baignoire se trouve là-bas, l’eau doit encore être chaude. Je vais vous aider à vous déshabiller et à prendre votre bain.

« Je n’ai pas besoin qu’on m’aide à me déshabiller et je n’ai certainement pas besoin qu’on m’aide à me baigner, » expliqua Star à la femme, tout en enlaçant son corps. Elle frapperait cette femme si elle essayait de lui enlever les habits. Star n’avait pas l’habitude de montrer sa nudité à n’importe qui.

« On doit se dépêcher, Sa Majesté sera vexée si nous arrivons en retard. »

« Oui, je pige, il a horreur des retards. Si vous refusez de me dire où je me trouve, parlez-moi au moins de ce banquet. Pourquoi suis-je obligée de me baigner et qui est cette Majesté ? Vous m’avez arraché de chez moi et vous attendez que je suive vos ordres sans que vous ne me donniez aucune information. Que se passera-t-il si je m’oppose à vos ordres ? Allez-vous me faire du mal ? »

« Je vous prie juste de faire ce que je vous demande pour l’instant. On dégustera un délicieux repas et puis, on en discutera. C’est promis. On ne veut pas vous faire du mal. À présent, laissez-moi vous aider. »

« Je pense que je peux bien me laver et m’habiller toute seule. Franchement. »

« Très bien, je vais vous laisser. Ne cherchez pas à vous enfuir. Il y aura un garde à l’extérieur.

« Et au juste, où diable pourrais-je aller ? »

La femme fit une grimace. « Vous les humains, vous pestez bien trop. Ce comportement ne convient pas à une dame bien éduquée. Je vous rejoins d’ici peu. Soyez prête. »

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