Джек Марс - Notre Honneur Sacré стр 9.

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Luke ne désirait pas non plus toute cette attention pour lui-même. Il faisait mieux son travail s’il pouvait rester dans l’ombre. Il lui fallait toute liberté pour opérer, à la fois pour lui et pour son équipe.

Et il ne voulait pas que cette attention se porte sur Susan. Il ne le souhaitait pas, pour leur propre relation. La situation était chaude et pesante en ce moment, mais il n’imaginait pas que cela puisse durer sous le regard constant des médias.

Or il était impossible d’aborder ces questions avec elle. C’était une optimiste indécrottable, elle était déjà sous les feux des médias de toute façon, et elle était gorgée d’endorphines. Sa réponse était toujours une variante de « Oh, on va arranger ça ».

– Qu’est-ce qui vous inquiète, monsieur Luke ? demanda Susan.

– Ce qui m’inquiète… commença-t-il. (Il secoua de nouveau la tête.) Je crains de tomber amoureux.

Son sourire à mille watts illumina la chambre.

– Je sais, dit-elle. N’est-ce pas génial ?

Elle l’embrassa longuement, puis bondit hors du lit comme une adolescente. Il la regarda trottiner nue dans la pièce vers sa penderie. Elle avait toujours un corps d’adolescente.

Enfin, presque.

– J’aimerais te faire rencontrer mes filles, annonça-t-elle. Elles viennent en ville la semaine prochaine pour passer Noël.

– Super, répondit-il. (Cette idée lui retourna lentement l’estomac.) Qu’est-ce qu’on va leur dire à mon sujet ?

– Elles savent qui tu es : une sorte de superhéros. James Bond version mal rasé et sans costard. Je veux dire, tu as sauvé la vie de Michaela il y a quelques années à peine.

– On n’a jamais été vraiment présentés…

– Quand même. Tu es comme un oncle pour elles.

À cet instant, le téléphone sur la table de chevet se mit à sonner. Il émettait un drôle de bruit, moins une sonnerie qu’un bourdonnement. On aurait dit un moine enrhumé psalmodiant une méditation. De plus, il s’allumait en bleu à chaque sonnerie. Luke détestait ce téléphone.

– Tu veux que je décroche ? demanda-t-il.

Elle sourit et secoua la tête. Il la regarda retraverser la pièce, d’un pas plus vif cette fois. Un bref instant, il imagina un autre monde, dans lequel ils n’auraient pas leurs emplois. Merde, peut-être même un monde où tous deux seraient chômeurs. Dans ce monde, elle retournerait direct au lit avec lui.

Elle empoigna le téléphone.

– Bonjour…

Son expression changea tandis qu’elle écoutait la voix à l’autre bout de la ligne. Toute sa joie s’évanouit. L’éclat dans ses yeux se ternit, son sourire s’effaça. Elle prit un grand souffle et laissa échapper un long soupir.

– Okay, conclut-elle. Je serai en bas dans quinze minutes.

Elle raccrocha.

– Des ennuis ? s’enquit Luke.

Elle le regarda, ses yeux exprimant quelque chose – peut-être une vulnérabilité – que les masses n’avaient jamais vu à la télé.

– Quand est-ce qu’il n’y a pas d’ennuis ? rétorqua-t-elle.

CHAPITRE HUIT

07:30, heure normale de l’Est

Salle de crise

Maison-Blanche, Washington DC


L’ascenseur s’ouvrit et Luke pénétra dans l’ovoïde salle de crise.

Le grand Kurt Kimball, qui se tenait à l’autre bout de la salle, son crâne chauve tout luisant, le repéra aussitôt. D’habitude, Kurt menait ces réunions d’une main de fer. Il avait une telle maîtrise des affaires du monde, profonde, naturelle et encyclopédique, que les gens avaient tendance à le suivre.

– Agent Stone, dit-il. Content que vous puissiez vous joindre à nous de si bon matin.

Y avait-il un soupçon de sens caché, voire de sarcasme, dans sa déclaration ? Luke décida de ne pas relever. Il haussa les épaules.

– La présidente m’a appelé. Je suis venu aussi vite que possible.

Il promena son regard dans la salle.

Ultramoderne, l’endroit était bien plus qu’une salle de conférence : il était aménagé pour une utilisation maximale de l’espace, avec de grands écrans encastrés dans les murs tous les soixante centimètres, et un écran de projection géant sur le mur du fond, au bout de la table. Des tablettes de fins micros sortaient de plots dans la table de conférence – ils pouvaient être renfoncés dans la table si les participants souhaitaient utiliser leur propre matériel.

Tous les moelleux fauteuils en cuir de la table étaient occupés – quelques uniformes militaires, plusieurs complets-vestons. La plupart des personnes étaient des fonctionnaires du gouvernement d’âge moyen et en surpoids qui passaient beaucoup de temps assis dans des chaises confortables à déjeuner. Ces fauteuils ressemblaient à celui du capitaine du poste de pilotage d’un vaisseau spatial traversant la galaxie. De grands bras, un cuir profond, un dossier haut, ergonomiquement correct avec un support lombaire.

Les sièges le long des murs – de petites chaises en lin rouge à dossier bas – étaient occupés par de jeunes assistants et des secrétaires encore plus jeunes, la plupart d’entre eux buvant des cafés dans des gobelets en polystyrène, tapant des messages sur des tablettes ou murmurant dans des téléphones.

Susan était assise dans un fauteuil en cuir au bout le plus proche de la table oblongue. Elle portait un tailleur bleu à rayures. Elle avait croisé sa jambe droite sur la gauche, et se penchait pour écouter ce que lui disait un jeune assistant. Luke s’efforça de ne pas la fixer.

Au bout d’un moment, elle leva les yeux et lui adressa un signe de tête.

– Agent Stone, merci d’être venu.

– Bien sûr, madame la présidente, opina Luke.

Kurt tapa dans ses grandes mains, comme si l’arrivée de Luke était le signal qu’il attendait. Cela produisit un bruit semblable à un gros livre tombant sur un sol de pierre.

– Mesdames et messieurs ! Votre attention, s’il vous plaît.

La salle devint silencieuse. Ou presque. Deux militaires assis à la table de conférence continuaient de parler entre eux, penchés l’un vers l’autre.

Kurt tapa de nouveau dans ses mains : CLAP, CLAP.

Tous deux le regardèrent. Il leva les mains, comme pour dire : « Vous avez fini ? »

Enfin la pièce plongea dans le silence.

Kurt fit un signe à une jeune femme assise sur sa gauche. Luke l’avait déjà vue bien des fois. Elle était l’indispensable assistante de Kurt, quasiment un appendice supplémentaire. Elle avait des cheveux auburn coupés court et au carré comme Susan – la coiffure au carré de Susan faisait fureur chez les jeunes femmes ces derniers temps. Elle n’était pas non plus passée inaperçue chez les rédacteurs de magazines et les émissions people. Les critiques l’appelaient la « coupe Hopkins » s’ils aimaient ça, le « casque Hopkins » s’ils n’aimaient pas. Cependant, ils semblaient tous s’entendre sur le nom à donner aux femmes qui se coiffaient ainsi : l’Armée de Susan.

Luke appréciait celle-ci. Il n’avait pas de coupe au carré, mais il supposait faire également partie de l’Armée de Susan.

– Amy, voyons ça, dit Kurt. Israël et le Liban, s’il te plaît.

À l’écran, des icônes jaunes et bleues représentant des explosions se mirent à apparaître sur tout le sud du Liban, s’éparpillant au nord jusqu’aux limites sud de Beyrouth, de plus en plus éparses à mesure qu’elles remontaient vers le nord.

– Il y a quelques heures, les forces aériennes israéliennes ont lancé une campagne de bombardements, attaquant les systèmes de tunnels et les fortifications du Hezbollah le long de la Ligne Bleue, ainsi que les quartiers au sud de Beyrouth aux mains du Hezbollah. Ce n’est pas une surprise, en fait le gouvernement de Yonatan Stern nous l’a télégraphié la nuit dernière.

À l’écran, de grandes icônes rouges, de la même forme que les premières, apparurent sur Israël, peut-être une quinzaine en tout. Un instant plus tard, d’autres icônes rouges plus petites, telles de minuscules étoiles, se dispersèrent au nord d’Israël. Il y en avait des dizaines.

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