Блейк Пирс - La Traque стр 9.

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Il veut vraiment travailler avec moi, réalisa-t-elle.

Il ne veut travailler avec personne d’autre.

Cela lui donna le sentiment réconfortant d’être appréciée ; peut-être même indispensable.

Mais lorsqu’elle se leva du canapé pour aller chercher son sac d’opération toujours prêt pour ses départs, quelque chose lui vint à l’esprit.

Ryan.

Elle devait l’appeler pour le prévenir. Et elle doutait qu’il le prenne bien. Elle se souvenait de leur dernière conversation, de la pression qu’il avait exercée sur elle pour qu’elle quitte l’UAC, et de ce qu’elle avait dit en réponse.

« Ryan, on doit vraiment parler de ça maintenant ? »

Ils n’avaient pas encore eu le temps de s’en occuper. En réalité ils ne s’étaient qu’à peine vus. Mais maintenant, Riley allait de toute façon travailler sur une nouvelle affaire.

Elle prit le téléphone fixe et composa nerveusement le numéro de Ryan. Il avait l’air joyeux quand il répondit.

— Hey, chérie, je suis content que tu appelles. J’ai des réservations pour ce soir dans ce restaurant qu’on adore tous les deux, Hugo’s Embers. C’est pas génial ? Tu sais comme c’est difficile d’obtenir une table là-bas.

Riley avala avec anxiété.

— Ouais, c’est super, Ryan, mais… on va devoir remettre ça à un autre soir.

— Hein ?

Riley poussa un long soupir avant de se lancer.

— L’agent Crivaro vient d’appeler, dit-elle. Il veut que je travaille avec lui sur une affaire dans le Tennessee. Je pars tout de suite pour prendre un train pour Quantico.

Un silence tendu tomba.

— Riley, je ne peux pas dire que j’aime cette idée, répondit Ryan. Es-tu prête à reprendre le travail ? Tu étais dans un sale état hier soir. Et en plus…

Il y eut une autre pause.

— Riley, on en a besoin, dit-il ensuite. Une soirée romantique ensemble, je veux dire. Ça fait longtemps qu’on n’a pas… tu sais.

Il fallut un moment à Riley pour comprendre exactement ce qu’il voulait dire.

Puis elle réalisa : Oh mon Dieu. Il parle de sexe.

Depuis combien de temps n’avaient-ils pas fait l’amour ? Elle ne savait plus, et réalisa qu’elle n’y avait pas du tout pensé ces derniers temps. Entre les deux affaires sur lesquelles elle avait déjà travaillé ce mois-ci, elle était épuisée. En plus de cela, elle était préoccupée par le procès Mullins à venir.

— Je vais me rattraper, dit-elle, je te le promets.

— Riley, ce n’est pas la question. Tu as décidé ça sans même m’en parler.

Riley ressentit une pointe de colère.

Est-ce que je vais devoir consulter Ryan chaque fois que j’enquête sur une affaire ?

Mais la dernière chose qu’elle voulait, c’était de se disputer avec lui à ce sujet maintenant. Elle n’avait tout simplement pas le temps.

— Je suis désolée pour tout ça, dit-elle, vraiment. On en reparlera quand je rentrerai à la maison.

— Je ne veux pas que tu partes, ajouta Ryan d’une voix suppliante.

— Je dois y aller, répéta Riley. C’est mon travail.

— Mais…

— Au revoir, Ryan. J’ai un train à prendre. Je t’aime.

Elle mit fin à l’appel et s’affala en poussant un soupir de désespoir.

Dois-je rappeler Crivaro ? se demanda-t-elle.

Dois-je lui dire que je ne peux pas m’occuper de l’affaire ?

Crivaro comprendrait sûrement. Il lui en avait déjà parlé.

Mais ensuite, Riley ressentit une poussée de ressentiment. Ryan n’avait pas à lui mettre la pression ainsi, surtout après ce qui s’était passé la veille. Elle avait du travail à faire, et elle ne pouvait pas passer le reste de sa vie à demander la permission à Ryan.

Elle se précipita dans sa chambre, prit son sac à dos et partit attraper son train.

CHAPITRE CINQ

Pour Riley, la vie commençait à ressembler à un long voyage en avion avec Jake Crivaro. Ils venaient de rentrer de New York la veille au soir. Ils étaient à nouveau à bord du jet de l’UAC, en direction de la frontière ouest du Tennessee.

C’était presque comme si je n’étais jamais rentrée à la maison, pensa-t-elle.

D’une certaine manière, elle souhaitait que ce soit vrai. Ce serait bien de réaliser que sa dispute avec Ryan au téléphone ce matin n’était qu’un rêve et que tout allait bien entre eux.

Malheureusement, elle savait que tout cela était vraiment arrivé.

Et bien sûr, les terribles événements de la veille aussi.

Ma vie entière semble être un mauvais rêve en ce moment, pensa-t-elle. Comme un cauchemar de vols sans fin, de danger et de mort brutale.

Elle se débarrassa de ses pensées sombres et regarda Crivaro. Il était assis à côté d’elle, passant en revue des notes manuscrites qu’il avait prises au sujet de leur affaire à venir.

— Il y a environ une semaine, commença-t-il à expliquer, un corps a été retrouvé dans les bois près de Brattledale, dans le comté de Raffel, dans le Kentucky. La victime était une adolescente, Natalie Booker.

— Comment a-t-elle été tuée ? demanda Riley.

— Étranglée, dit Crivaro. Si ce n’était qu’un cas isolé dans un seul État, ça ne nous regarderait pas. Mais hier, un autre corps est apparu, celui d’une autre adolescente, Kimberly Dent, également étranglée, et probablement par le même tueur. Son corps était à l’orée d’un bois près de Dalhart, dans le Tennessee, de l’autre côté de la frontière de l’État.

— Ce qui en fait une affaire pour le FBI, conclut Riley. Si nous voulions la reprendre.

— C’est exact, confirma Crivaro. À part ça, le shérif du comté de Raffel, Ed Quayle, a demandé spécifiquement l’aide de l’UAC, donc nous sommes on ne peut plus impliqués.

Crivaro referma son carnet de notes.

— C’est à peu près tout ce que je sais jusqu’à présent. Le shérif Quayle nous rejoindra à l’aéroport, et je suis sûr qu’il aura d’autres choses à dire.

Riley acquiesça, et son partenaire et elle se turent pendant un moment. Alors qu’elle regardait par le hublot, son esprit commença à revenir sur l’horrible fusillade qui la hantait.

Riley entendit Crivaro lui dire d’une voix douce :

— Tu as l’air fatiguée.

Elle se tourna vers lui et vit qu’il la regardait avec inquiétude.

— Je suppose que je le suis un peu, reconnut Riley. Je n’ai pas beaucoup dormi la nuit dernière.

— Tu es sûre de pouvoir travailler sur cette affaire ?

— Certaine, répondit Riley.

Elle n’en était en réalité pas si sûre. Et elle pouvait dire à l’expression d’inquiétude de Crivaro qu’il devinait ses doutes.

— C’était difficile, reprit-il d’une voix douce, ce qui t’es arrivé hier.

— J’imagine que vous savez ce que ça fait, répondit Riley en haussant les épaules.

— Pas vraiment, non.

Riley fut surprise de l’entendre dire cela.

Il n’a jamais tué personne ? se demanda-t-elle.

Pendant toutes les affaires où Riley avait pu travailler avec Crivaro, il n’avait jamais eu besoin d’utiliser son arme d’une manière aussi extrême. Ce ne fut que lorsqu’un fou avait été sur le point d’injecter à Riley une dose mortelle d’amphétamine que Crivaro avait bien faillit faire usage de son arme pour tuer. Mais Mark McCune, son partenaire à l’époque, avait tiré le coup de feu qui avait tué son agresseur.

Néanmoins, Riley était persuadée que Crivaro avait dû tuer quelqu’un durant ses quelques vingt ans comme agent du FBI ; probablement à de nombreuses reprises.

Mais il devait y avoir une première fois, pensa-t-elle.

Peut-être que ça l’aiderait de l’entendre lui en parler.

Elle demanda d’un ton prudent :

— Agent Crivaro…pouvez-vous me parler de la première fois où vous avez dû abattre quelqu’un ?

Crivaro haussa les épaules. Il n’avait pas l’air particulièrement troublé par la question.

— Eh bien, c’est de l’histoire ancienne, répondit-il. Tu as déjà entendu parler du cambriolage de la banque Magrette en 1980 ?

Les yeux de Riley s’agrandirent.

— Bien sûr que j’en ai entendu parler, dit-elle. Notamment à l’Académie. J’en ai même joué des parties avec d’autres cadets. C’est toujours utilisé dans l’entraînement anti-terroriste et de survie. Vous y avez participé ?

Crivaro fit une sorte de sourire bizarre.

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