Морган Райс - Un Baiser pour des Reines стр 11.

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Il y avait cent autres oiseaux qu'il envoya effectuer cent autres missions. Chacune de ces missions lui coûtait un tout petit peu de pouvoir mais c'était à chaque fois un investissement qui permettrait de récolter du chaos. Certains parlaient aux soldats, d'autres aux hommes et aux femmes qu'il avait envoyés pour ce moment et qui racontaient des horreurs sur Ishjemme à ceux qui acceptaient de les écouter ou proposaient de se révolter violemment contre les descendants de la Douairière ou les deux.

Avec une bataille qui aurait dû être facile à remporter par les envahisseurs, le Maître des Corbeaux fit quelque chose de plus complexe, de plus dangereux et de plus mortel.

Quand il revint à lui-même, il souriait de tout ce qu'il avait accompli. Les hommes admiraient les prouesses de la magie et pensaient à des symboles ou à des tomes anciens mais il avait créé quelque chose de beaucoup plus puissant avec beaucoup moins de moyens. Il regarda ses officiers, qui observaient encore les corbeaux qui picoraient les morts d'un air consciencieux.

“L'ennemi livrera la bataille d'Ashton demain”, dit-il. “Elle sera sanglante et il y aura beaucoup de morts dans tous les camps.”

Il ne put s'empêcher de montrer sa satisfaction à cette idée. Après tout, c'était surtout à cause de lui que tant de gens allaient mourir.

“Quand frapperons-nous, monseigneur ?” demanda un des commandants de sa flotte. “Avez-vous des ordres pour nous ?”

“Vous êtes impatients d'attaquer ?” demanda le Maître des Corbeaux.

“Je le suis, monseigneur”, dit l'homme. Il se frappa la paume d'un poing. “Je veux les écraser pour leur faire payer l'humiliation qu'ils nous ont infligée la dernière fois.”

“Moi aussi”, dit un général. “Je veux qu'ils sachent que la Nouvelle Armée est la plus forte.”

Un chœur d'acclamations s'ensuivit. Chaque homme semblait vouloir montrer plus fort que l'autre qu'il s'engageait à laver l'affront subi lorsqu'ils n’avaient pas réussi à conquérir le royaume de la Douairière. Peut-être était-ce leur but. Peut-être voulaient-ils tous montrer qu'ils pouvaient faire mieux. Peut-être pensaient-ils qu'ils risquaient leur peau s'ils échouaient une autre fois.

Ils n'avaient pas entièrement tort sur ce dernier point. Cela dit, le Maître des Corbeaux leva une main pour qu'ils se calment. “Soyez patients. Allez rejoindre vos hommes et vos navires. Vérifiez que tout soit prêt pour une attaque. Quand ce sera le moment, je vous le dirai.”

Ils partirent ensemble et se dépêchèrent d'aller se préparer. Le Maître des Corbeaux les laissa partir. Pour l'instant, il se concentrait sur le coucher du soleil rouge sang et sur ce qu'il présageait. Le sang coulerait à flots le lendemain matin, c'était certain. Grâce aux efforts de ses créatures, il y aurait un carnage d'une étendue qui rougirait l'eau du fleuve d'Ashton. Ses créatures s'en repaîtraient.

“Et quand elles auront fini”, dit-il, “nous ajouterons ce qui restera de cette ville à notre empire.”

CHAPITRE SEPT

L'assassin qui se faisait appeler Rose attendit qu'il fasse complètement noir avant de se diriger en barque vers les navires amarrés dans le port. Elle avait enveloppé les dames de nage de chiffons pour que ses rames ne fassent aucun bruit. Heureusement, la lune brillait et elle avait toujours bien vu dans le noir quand il l'avait fallu. Donc, elle n'eut pas besoin de risquer d'allumer ne serait-ce qu'une lanterne de voleur. Pourtant, la peur la hantait à chaque coup de rame et elle ne parvenait à la réprimer qu'en faisant des efforts.

“Tout ira bien”, dit-elle. “Tu as déjà fait ça cent fois.”

Peut-être pas cent. Même les meilleurs dans sa profession n'avaient jamais tué tant de gens. Elle n'était pas un hachoir de boucher que l'on envoyait tuer autant de gens que possible dans une guerre. Elle était un couteau de jardinier qui ne coupait que ce qu'il fallait de la tige d'une plante.

“La moitié des soldats présents là-bas ont sûrement tué plus de gens que moi”, murmura-t-elle comme si cela justifiait sa mission.

Au cours de l'action, elle avait toujours peur. Peur qu'on la découvre. Peur que quelque chose se passe mal. Peur d'acquérir le type de conscience morale qui l'empêcherait de faire ce qu'elle faisait le mieux.

“Jusque là, pas de problème”, murmura Rose.

Elle fit doucement passer son bateau entre les navires immobiles. Elle ne fut pas étonnée d'entendre une voix appeler dans la nuit.

“Hé, qui va là ? Que faites-vous ?”

Rose vit un soldat se pencher par-dessus la proue d'un navire proche, un arc en main. Peut-être une personne stupide aurait-elle essayé d'aller se mettre à l'abri, dans quel cas elle aurait été récompensée par une flèche dans le dos. Rose, elle, prit le temps de réfléchir. Les accents étaient une compétence sur laquelle elle avait pris le temps de travailler. Donc, Rose en choisit un bon, pas un accent d'Ishjemme même mais l'accent campagnard plus rude d'une des îles qui se trouvaient entre Ishjemme et la côte du royaume. C'était une meilleure idée. En effet, si les soldats d'Ishjemme pouvaient se connaître les uns les autres, ils ne pouvaient pas s'attendre à connaître tous leurs alliés.

“Je me prépare à livrer bataille, idiot. Qu'est-ce que tu fais, toi ? Tu essaies de réveiller toute la ville ?”

“Ouais, bon, tu pourrais être n'importe qui !” cria le soldat. “Pour autant que je sache, ton bateau aurait pu être plein d'ennemis.”

“Est-ce que je ressemble à un bateau plein d'ennemis ?” répliqua Rose. “Bon, maintenant, est-ce que je peux aller livrer mes rapports ? Ça fait des heures que j'explore cette prétendue ville et je n'arrive même pas à trouver le navire-amiral.”

Elle vit l'homme le montrer du doigt.

“C'est celui-là”, dit-il.

“Merci.”

Rose savait très bien se faire passer pour des gens qu'elle n'était pas. Certains s'imaginaient que les assassins devaient être des gens qui savaient traverser une armée à coups d'épée ou tirer une flèche d'une distance impossible à voir. Elle aimait les histoires comme celles-là. Cela signifiait que les gens ne cherchaient pas la personne apparemment innocente qui, juste à côté d'eux, venait d'empoisonner leur vin.

“Cela dit, cette fois-ci, je ne pourrai pas le faire”, se dit-elle.

Elle n'était pas sûre que Milady d’Angelica ait compris ce qu'elle lui demandait de faire quand elle lui avait confié cette mission-là. Franchement, elle ne pensait pas que cette femme noble s'en souciait. Pourtant, il y avait une grande différence entre empoisonner un rival à Ashton et se glisser à bord d'un navire au milieu d'une flotte de guerre.

Surtout quand ceux qui dirigeaient cette flotte avaient des pouvoirs magiques s'il fallait en croire les rumeurs.

C'était la partie du travail qui la terrifiait. Comment était-elle censée se glisser à bord d'un navire où les gens pourraient lire ses pensées de meurtre, sentir son arrivée et probablement envoyer des fantômes lui dévorer l'âme en hurlant ? Cela signifiait que sa stratégie habituelle, qui reposait sur le déguisement et le mensonge, ne pourrait pas fonctionner.

“Je devrais plutôt aller jusqu'au continent”, marmonna Rose. Ne fallait-il pas être idiot pour se glisser volontairement au milieu d'une bataille comme celle-là ? Cependant, elle continua d'avancer vers le navire-amiral pour trois raisons.

D'abord, on la payait bien pour ça, trop bien pour qu'elle renonce. Ensuite, Rose soupçonnait que, même si elle savait se défendre au couteau et avec des flèches empoisonnées, Milady d’Angelica serait un ennemi qu'il valait mieux ne pas avoir. Quant à la troisième raison … eh bien, la troisième raison était simple.

Elle savait très bien faire ce genre de chose.

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