Морган Райс - Chevalier, Héritier, Prince стр 11.

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“Oh, ma chérie”, dit sa mère en posant une main sur la sienne. “J'aurais voulu pouvoir t'épargner un peu de cette douleur. J'aurais voulu pouvoir être là pour toi.”

“Pourquoi ne le pouvais-tu pas ?” demanda Ceres. “Es-tu restée ici tout ce temps ?”

“Oui”, dit Lycine. “Autrefois, cet endroit était un des lieux d'habitation de mon peuple. Les autres l'ont abandonné. Je l'ai moi aussi abandonné pendant un certain temps mais, ces dernières années, il est devenu une espèce de sanctuaire. Et un lieu d'attente, évidemment.”

“D'attente ?” demanda Ceres. “Tu veux dire que tu m'y as attendue ?”

Elle vit sa mère hocher la tête.

“On dit que voir l'avenir est un don”, dit Lycine, “mais c'est aussi une sorte de prison. Si tu comprends ce qui va se passer, tu perds les choix que tu as quand tu ne le sais pas et tes souhaits les plus profonds ne pèsent plus bien lourd …” Sa mère secoua la tête et Ceres vit sa tristesse. “Ce n'est pas le moment de regretter le passé. J'ai ma fille à mes côtés et tu as un temps limité pour apprendre ce que tu es venue apprendre.”

Elle sourit et prit la main à Ceres.

“Marche avec moi.”

***

Ceres eut l'impression de parcourir l'île magique avec sa mère pendant des jours. Ces vues, la présence de sa mère, c'était à couper le souffle. Tout cela ressemblait à un rêve.

Alors qu'elles marchaient, elles parlaient surtout de pouvoirs. Sa mère essaya de les expliquer à Ceres et cette dernière essaya de comprendre. Il arriva une chose des plus étranges : alors que sa mère parlait, Ceres avait l'impression que ses mots lui conféraient réellement ces pouvoirs.

Même maintenant, alors qu'elles marchaient, Ceres sentait ces pouvoirs monter en elle, tourbillonner comme de la fumée quand sa mère lui touchait l'épaule. Il fallait qu'elle apprenne à contrôler ces pouvoirs et c'était pour cette raison qu'elle était venue ici mais cela lui semblait moins important que la rencontre de sa mère.

“Notre sang t'a donné des pouvoirs”, dit Lycine. “Les insulaires ont essayé de t'aider à les libérer, n'est-ce pas ?”

Ceres pensa à Eoin et à tous les exercices étranges qu'il l'avait forcée à exécuter. “Oui.”

“Pour des gens qui ne sont pas de notre sang, ils comprennent bien le monde”, dit sa mère. “Cependant, il y a des choses que même eux ne peuvent pas te montrer. As-tu déjà transformé quelque chose en pierre ? Comme c'est un de mes talents, j'imagine que ce sera un des tiens.”

“Transformer des choses en pierre ?” demanda Ceres. Elle ne comprenait pas. “Jusqu'à présent, j'ai déplacé des choses. J'ai été plus rapide et plus forte. Ensuite —”

Elle voulait en dire plus. Elle ne voulait pas que sa mère ait une mauvaise opinion d'elle.

“Et tes pouvoirs ont-ils tué des choses qui ont essayé de te nuire ?” dit Lycine.

Ceres hocha la tête.

“Tu ne dois pas en avoir honte, ma fille. Je n'ai pas vu grand chose de toi mais je sais ce que te réserve ta destinée. Tu es quelqu'un de bien. Tout ce que je pouvais espérer. En ce qui concerne la transformation des choses en pierre …”

Elles s'arrêtèrent dans une prairie de fleurs violettes et jaunes et Ceres regarda sa mère cueillir une petite fleur aux pétales délicats et soyeux dans la prairie. Par l'intermédiaire du contact avec sa mère, elle sentit la façon dont les pouvoirs vacillaient en son for intérieur. Ils lui semblaient familiers mais bien plus contrôlés, élaborés, façonnés.

La pierre se répandit partout sur la fleur comme le gel sur une fenêtre, mais pas seulement à la surface. Tout fut fini au bout d'une seconde et la mère de Ceres tenait une des fleurs de pierre que Ceres avait vues dans les plaines de l'île.

“L'as-tu senti ?” demanda Lycine.

Ceres hocha la tête. “Mais comment l'as-tu fait ?”

“Regarde encore.” Elle cueillit une autre fleur et, cette fois-ci, ce fut à une lenteur incroyable qu'elle la transforma en un objet aux pétales de marbre et à la tige en granit. Ceres essaya de suivre le déroulement des pouvoirs en son for intérieur et c'était comme si ses propres pouvoirs réagissaient à ceux de sa mère en essayant de les imiter.

“Bien”, dit Lycine. “Ton sang connaît ce pouvoir. Maintenant, à toi d'essayer.”

Elle passa une fleur à Ceres. Ceres se pencha et se concentra en essayant de se saisir des pouvoirs qui l'habitaient et de les forcer à adopter la forme qu'elle avait senti prendre ceux de sa mère.

La fleur explosa.

“Eh bien”, dit Lycine en riant, “voilà quelque chose d'inattendu.”

C'était extrêmement différent de la façon dont la mère avec laquelle elle avait grandi aurait réagi. Elle avait battu Ceres à chaque échec. Lycine se contenta de lui passer une autre fleur.

“Détends-toi”, dit-elle. “Tu sais déjà quelles sensations cela devrait faire naître en toi. Prends ces sensations. Imagine-les. Rends-les vraies.”

Ceres essaya de le faire en pensant à ce qu'elle avait ressenti quand sa mère avait transformé sa fleur. Elle prit la sensation et la remplit de ses pouvoirs comme son père aurait pu remplir un moule de fer à la forge.

“Ouvre les yeux, Ceres”, dit Lycine.

Avant que sa mère ne prononce ces mots, Ceres ne s'était même pas rendue compte qu'elle les avait fermés. Elle se força à regarder, bien qu'à ce moment-ci cela lui fasse peur. Cela dit, quand elle eut regardé, elle eut peine à en croire ses yeux. Elle tenait une seule fleur parfaitement formée et pétrifiée, transformée par ses pouvoirs en une pierre ressemblant à du basalte.

“C'est moi qui ai fait ça ?” demanda Ceres. Malgré tout ce qu'elle pouvait faire d'autre, cela lui semblait quand même quasi-impossible.

“Oui”, dit sa mère, et Ceres entendit sa fierté. “Maintenant, il suffit que tu apprennes à le faire sans fermer les yeux.”

Cela prit plus longtemps et il fallut beaucoup plus de fleurs. Pourtant, Ceres se rendit compte qu'elle appréciait son entraînement. Plus encore, à chaque fois que sa mère souriait à ses efforts, Ceres sentait l'amour apparaître subitement en elle et s'y répandre. Les minutes devinrent des heures mais elle continua de progresser.

“Oui”, dit enfin sa mère, “c'est parfait.”

C'était plus que ça : c'était facile. Facile d'aller chercher les pouvoirs qui se trouvaient en elle. Facile de les canaliser. Facile d'obtenir une fleur en pierre parfaitement préservée. Ce ne fut que lorsque l'excitation de l'entraînement se calma que Ceres se rendit compte qu'elle était épuisée.

“C'est normal”, dit sa mère en lui prenant la main. “Tes pouvoirs consomment de l'énergie et des efforts. Même le plus fort d'entre nous ne pourrait pas en faire plus à la fois.” Elle sourit. “Cela dit, maintenant, tes pouvoirs se connaissent. Ils se déclencheront quand quelqu'un te menacera ou quand tu les invoqueras. Ils en feront également plus.”

Ceres sentit sa mère déclencher une minuscule partie de ses pouvoirs et comprit tout le potentiel de ses pouvoirs personnels. Elle vit les bâtiments et les jardins de pierre d'un nouvel œil, les envisagea comme des choses qui avaient été construites avec ces pouvoirs et façonnées d'une manière qu'aucun humain ne pouvait comprendre. D'une façon ou d'une autre, elle se sentit pleine, complète.

Une partie de la joie de sa mère sembla disparaître de son visage. Ceres l'entendit soupirer.

“Que se passe-t-il ?” demanda Ceres.

“J'aimerais seulement que nous ayons plus de temps à passer ensemble”, dit Lycine. “J'adorerais te faire visiter ces tours et te raconter l'histoire de mon peuple. J'adorerais tout savoir sur ce Thanos que tu aimais tant et te montrer les jardins où le soleil n'a jamais touché les arbres.”

“Alors, fais-le”, dit Ceres. Elle avait la sensation qu'elle aurait pu éternellement rester en ce lieu. “Montre-moi tout cela. Raconte-moi le passé. Parle-moi de mon père et de ce qui est arrivé quand je suis née.”

Cependant, sa mère secoua la tête.

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