Блейк Пирс - Qui va à la chasse стр 7.

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Riley réfléchit quelques instants. Quelque chose clochait. Elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus.

— Quelqu’un sait pourquoi ? demanda-t-elle.

— Pourquoi quoi ? fit Bill.

— Pourquoi il s’est évadé.

Bill et Meredith échangèrent un regard d’incompréhension.

— N’est-ce pas évident ? demanda Bill.

Evidemment, sa question semblait étrange, mais Bill était venu une fois avec elle à Sing Sing.

— Bill, tu l’as rencontré, dit-elle. Il t’a semblé agité ? Pas satisfait de sa condition ?

Bill fronça les sourcils.

— Non, en fait, il avait l’air…

Il hésita :

— Presque satisfait de son sort, non ? termina Riley. La prison lui convient bien. Je n’ai jamais eu l’impression que sa liberté lui manquait. Il a un côté zen. Il ne s’attache à rien. Il n’a envie de rien. La liberté n’a rien à lui offrir. Et maintenant, il est dehors. Il est recherché. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ?

Les doigts de Meredith tambourinèrent sur la table.

— Comment s’est déroulée votre dernière visite ? demanda-t-il. Vous vous êtes séparés en bons termes ?

Riley réprima un sourire amer.

— On ne se sépare jamais en bons termes, dit-elle.

Au bout d’un court silence, elle ajouta :

— Je comprends ce que vous me dites. Vous pensez que je pourrais être sa cible.

— C’est possible ? demanda Bill.

Riley ne répondit pas. Elle se rappela, une fois encore, ce que lui avait dit Hatcher.

« Vous n’en aurez peut-être pas besoin. »

Etait-ce une menace bien déguisée ? Riley n’en savait rien.

Meredith enchaîna :

— Agent Paige, je n’ai pas besoin de vous dire que c’est une affaire difficile et de la plus haute importance. Ça va sortir dans les médias. Les évasions font toujours beaucoup de bruit. Elles provoquent parfois la panique. Peu importe ce qu’il veut, on doit l’arrêter. Je regrette d’interrompre vos congés pour un tel dossier. Vous êtes prête ? Vous pouvez le faire ?

Un étrange picotement parcourut le corps de Riley. Elle avait rarement ressenti ça en acceptant une affaire. Elle eut besoin d’un instant pour comprendre que c’était de la peur, pure et simple.

Elle n’avait pas peur pour sa sécurité. C’était autre chose. Quelque chose d’irrationnel. Peut-être était-ce le fait que Hatcher la connaissait si bien. Bien sûr, tous les prisonniers réclamaient quelque chose en échange d’une information utile, mais Hatcher n’avait jamais voulu de cigarettes ou de bouteilles de whisky. Il avait passé un marché très simple et particulièrement troublant avec Riley.

Il voulait qu’elle lui révèle des secrets.

« Quelque chose sur vous que vous voudriez cacher. »

Riley avait obéi, avec un empressement coupable. Maintenant, Hatcher savait toutes sortes de choses sur elle – qu’elle était une mauvaise mère, qu’elle détestait son père et n’était pas allée à sa sépulture, qu’il y avait parfois une séduction entre elle et Bill, et qu’elle prenait parfois du plaisir dans la violence, tout comme Hatcher lui-même.

Que lui avait-il dit la dernière fois ?

« Je vous connais. D’une certaine manière, je vous connais mieux que vous ne vous connaissez vous-même. »

Etait-elle assez intelligente pour l’arrêter ? Meredith attendait patiemment la réponse à sa question.

— Aussi prête que possible, dit-elle en essayant de prendre l’air assuré.

— Bien, dit Meredith. Par quoi devrions-nous commencer ?

Riley réfléchit.

— Bill et moi, nous allons voir ce que le FBI a sur lui.

Meredith hocha la tête et dit :

— J’ai déjà mis Sam Flores sur le coup.

*

Quelques minutes plus tard, Riley, Bill et Meredith se trouvaient dans une salle de conférence, devant un mur blanc sur lequel Sam Flores projetait ce qu’il avait déniché. Flores était un technicien de labo aux lunettes cerclées de noir.

— Je crois qu’il y a tout ce dont vous pourriez avoir besoin, dit Flores. Acte de naissance, arrestation, minutes de procès…

C’était impressionnant et rien ne laissait la moindre place à l’imagination. Il y avait plusieurs photos sanglantes des corps de ses victimes, notamment celui du policier sur le perron de sa maison.

— Qu’est-ce qu’on a sur ce policier ? demanda Bill.

Flores fit apparaître des photos d’un homme jovial en uniforme de la police.

— Lucien Wayles, quarante-six ans quand il est mort en 1986, dit Flores. Il était marié. Il avait trois enfants. Il a reçu une médaille pour son courage. Très apprécié et respecté par ses collègues. Le FBI a fait équipe avec la police pour épingler Hatcher quelques jours après sa mort. Ça m’étonne presque qu’ils ne l’aient pas battu à mort quand ils ont retrouvé Hatcher.

Les photos de Hatcher lui-même étaient frappantes. Riley le reconnaissait à peine. L’homme qu’elle connaissait était intimidant, mais il avait aussi l’image d’un rat de bibliothèque, avec ses lunettes de lecture perchées sur le nez. Le jeune afro-américain sur les photos d’identité judiciaires avait un visage dur et un regard vide et cruel. A croire qu’il ne s’agissait pas de la même personne.

Le rapport de Sam Flores était très complet, mais il décourageait Riley. Elle avait cru qu’elle connaissait Shane Hatcher mieux que quiconque. Cependant, elle ne connaissait pas ce Shane Hatcher – l’impitoyable délinquant qu’on appelait « Shane la Chaîne ».

Il faut que j’apprenne à le connaître, pensa-t-elle.

Sinon, elle ne pourrait pas l’arrêter.

Elle eut l’étrange sensation que ce rapport et toutes ces informations ne l’aidaient pas du tout – au contraire. Elle avait besoin de quelque chose de plus tangible – de vraies photographies imprimées sur du papier glacé, et dont les coins s’effritaient, de vrais documents.

Elle demanda à Flores :

— Je pourrais voir les originaux ?

Flores étouffa un rire incrédule :

— Navré, Agent Paige, ça ne risque pas. Le FBI a bazardé ses archives en 2014. Maintenant, tout est sous format digital. Ce que vous voyez, c’est tout ce que nous avons.

Riley poussa un soupir de découragement. Oui, bien sûr, elle se souvenait de cette histoire. D’autres agents avaient protesté, mais Riley n’avait pas trouvé que c’était un problème. Elle commençait à le regretter.

Le plus important, c’était d’anticiper le premier geste de Hatcher. Une idée lui vint.

— Quel policier a fini par l’arrêter ? demanda-t-elle. S’il est encore en vie, Hatcher pourrait le prendre pour cible.

— Ce n’était pas un policier, dit Flores. Et ce n’était pas un homme.

Il fit apparaître sur le mur la photo d’une femme du FBI.

— Elle s’appelle Kelsey Sprigge. Elle était agent du FBI au bureau du Syracuse. Trente-cinq ans au moment des faits. Elle en a soixante-dix maintenant. Elle est à la retraite et elle vit à Searcy, une ville près de Syracuse.

Riley était surprise d’apprendre que Sprigge était une femme.

— Elle a dû faire ses débuts en…, commença-t-elle.

Flores termina sa pensée :

— Elle a démarré en 1972, juste après le meurtre de J. Edgar. On venait enfin d’autoriser les femmes à faire partie des agents. Elle a fait le début de sa carrière dans la police.

Riley était impressionnée. Kelsey Sprigge avait traversé l’histoire.

— Qu’est-ce que vous avez sur elle ? demanda Riley à Flores.

— Eh bien, elle est veuve. Elle a trois enfants et trois petits-enfants.

— Appelez le bureau de Syracuse et dites-leur de protéger Sprigge, dit Riley. Elle est en danger.

Flores hocha la tête.

Puis Riley se tourna vers Meredith.

— Monsieur, j’ai besoin d’un avion.

— Pourquoi ? demanda-t-il d’un air étonné.

Elle prit une grande inspiration.

— Shane va peut-être essayer de tuer Sprigge, dit-elle, et j’aimerais lui parler d’abord.

CHAPITRE SIX

Quand le jet du FBI se posa sur le tarmac, dans l’aéroport de Syracuse, Riley se rappela soudain ce que son père lui avait dit pendant son rêve :

« Tu ne sers qu’aux morts. »

Quelle ironie ! Pour la première fois, on l’envoyait sur une affaire où personne n’était mort – pas encore.

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