Блейк Пирс - Avant qu’il ne voie стр 8.

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Mackenzie observa le sol à ses pieds. À l’endroit où elle se tenait, il se limitait à de la terre battue qui menait à une zone recouverte de graviers, puis à du goudron de l’autre côté des poubelles. Elle était debout sur la partie en terre battue et regardait les traces de pneus incrustées au sol. L’enchevêtrement des innombrables traces allait rendre très difficile l’identification d’une empreinte fiable. Il avait fait chaud et sec dernièrement ; la dernière pluie datait d’il y avait une semaine et ça n’avait été qu’une faible bruine. Le sol asséché allait rendre la tâche encore plus difficile.

Se rendant compte qu’obtenir des empreintes pertinentes dans ce fouillis allait probablement être mission impossible, elle rejoignit Bryers près de la poubelle où il se tenait.

« Le corps a été retrouvé dans cette poubelle, » dit Bryers. « La police scientifique a déjà pris des échantillons de sang et relevé les empreintes. La victime s’appelait Susan Kellerman, vingt-deux ans, résidant à Georgetown. »

Mackenzie hocha de la tête, sans rien dire. Au moment où elle jetait un coup d’œil à l’intérieur de la poubelle, elle décida de changer son approche dans l’observation des lieux. Elle travaillait maintenant avec le FBI, alors elle pouvait se permettre de sauter quelques étapes. Elle n’allait pas perdre son temps à analyser ce qui était évident. Ceux qui l’avaient précédée ici – y compris probablement Bryers – avaient déjà fait le travail de terrain. Alors Mackenzie essaya plutôt de concentrer son attention sur les aspects obscurs… sur les choses qui pourraient ne pas avoir été remarquées.

Après avoir observé quelques minutes la zone environnante, Mackenzie considéra qu’elle savait tout ce qu’il y avait à savoir. Et pour l’instant, ce n’était pas grand-chose.

« Alors dis-moi, » dit Bryers. « À ton avis, quelle peut être la raison pour laquelle le tueur abandonne ses victimes ici ? »

« Je ne pense pas que ce soit par souci de commodité, » dit Mackenzie. « Je pense qu’il essaie de ne pas prendre de risque. Il abandonne ses victimes ici car il veut s’en débarrasser. Je parierais également qu’il habite à proximité… à pas plus de trente à cinquante kilomètres de distance. Je ne pense pas qu’il ferait de longs trajets juste dans le but de se débarrasser d’un corps… tout spécialement de nuit. »

« Pourquoi de nuit ? » demanda Bryers.

Mackenzie savait qu’il la testait et ça ne la dérangeait pas. Vu l’opportunité incroyable qui lui avait été offerte, elle s’attendait un peu à devoir faire ses preuves.

« Car il est presqu’impératif qu’il vienne de nuit pour abandonner un cadavre. Le faire de jour serait stupide, avec tous les travailleurs présents sur le site. »

« Donc tu penses qu’il est intelligent ? »

« Pas forcément. Il est prudent et vigilant. Mais ça ne veut pas dire qu’il soit intelligent. »

« J’ai vu que tu cherchais des traces au sol, » dit-il. « On a essayé mais on n’a rien trouvé. Il y en a de trop. »

« Oui, ce serait difficile d’en identifier, » dit-elle. « Mais, comme je le disais, je pense que le cadavre a été abandonné après les heures de travail. C’est aussi ton hypothèse ? »

« Oui, de fait. »

« Alors il n’y aurait pas de traces ici, » souligna Mackenzie.

Il lui sourit. « C’est vrai, » dit-il. « Enfin, pas des traces de pneus. Mais il y aurait des empreintes de pas. Et il y en a de trop aussi pour parvenir à les identifier. »

Mackenzie hocha la tête, se sentant un peu stupide de ne pas avoir pensé à ce détail si évident. Mais tout de suite, une autre idée prit forme dans son esprit.

« Il n’a pas non plus amené le cadavre sur son dos, » dit Mackenzie. « Ses traces de pneus doivent se trouver quelque part. Pas ici, mais peut-être devant la barrière de l’entrée. On pourrait essayer de comparer les traces devant la barrière et celles trouvées ici. On pourrait également regarder juste de l’autre côté de la barrière et chercher des traces d’impact où il a probablement jeté ou laissé tomber le corps. »

« C’est une bonne idée, » dit Bryers sur un ton amusé. « C’est aussi une idée que les gars de la police scientifique ont eue mais que j’ai ignorée. Mais oui, tu as raison. Il a certainement dû arrêter sa voiture devant la barrière. Alors l’idée serait de trouver des traces de pneus qui arrivent jusqu’à la barrière, s’arrêtent et font demi-tour, et ça pourrait être notre homme. »

« Ça se pourrait, » dit Mackenzie.

« Ton cheminement est correct mais il n’offre aucune nouvelle piste. Tu as autre chose à proposer ? »

Il n’était ni dédaigneux, ni condescendant. Elle le savait à travers le ton de sa voix. Il essayait juste de l’encourager et de la motiver à continuer à réfléchir.

« On sait combien de véhicules passent par ici chaque jour ? »

« Environ onze cents par jour, » dit Bryers. « Mais si on parvient à obtenir des traces qui s’approchent de la barrière, puis s’arrêtent… »

« Ce serait un début. »

« C’est l’idée, » dit Bryers. « Une équipe y travaille depuis hier après-midi mais nous n’avons encore obtenu aucune piste. »

« Je peux y jeter un coup d’œil si vous voulez, » dit Mackenzie.

« Si tu veux, » dit Bryers. « Mais tu travailles pour le FBI maintenant, mademoiselle White. Ne te surcharge pas de travail s’il y a un autre département qui peut faire le boulot mieux que toi. »

Mackenzie se retourna pour regarder la benne à ordures en essayant de distinguer les déchets qu’elle contenait. Une jeune femme y avait été retrouvée récemment, le corps nu et couvert de bleus. Elle avait été jetée au même endroit où les gens jettent leurs ordures, les choses dont ils n’ont plus besoin. Peut-être que le tueur pensait que les femmes qu’il avait tuées ne valaient pas mieux que des ordures ménagères.

Elle aurait aimé être présente au moment où Bryers et son partenaire à la retraite, étaient arrivés sur le site. Elle aurait peut-être eu davantage d’idées. Peut-être qu’elle aurait pu mieux aider Bryers à trouver un potentiel suspect. Mais pour l’instant, elle avait au moins fait rapidement ses preuves avec son idée concernant les traces de pneus.

Elle se retourna vers lui et vit qu’il restait là à ne rien faire, en regardant en direction de la barrière. Il était clair qu’il lui laissait du temps pour traiter les informations. Elle lui en était reconnaissante mais ça lui rappelait aussi à nouveau combien elle n’était qu’une débutante.

Elle s’avança vers la clôture grillagée qui entourait la décharge. Elle commença son inspection à la barrière, par laquelle les véhicules entraient sur le site, et continua sur la gauche. Elle examina le bas de la clôture durant un instant, avant qu’une autre idée lui vienne en tête.

Il a sûrement dû escalader la clôture, pensa-t-elle.

Elle commença à examiner la clôture de près. Elle n’était pas sûre de savoir ce qu’elle cherchait vraiment. Peut-être de la boue ou des fibres sur le grillage. Tout ce qu’elle pourrait y trouver serait probablement peu de chose mais ce serait quelque chose.

En moins de deux minutes, elle trouva quelque chose d’intéressant. C’était tellement minuscule qu’elle avait failli passer complètement à côté. Mais quand elle s’en approcha, elle se rendit compte que ça pouvait être beaucoup plus utile que ce qu’elle n’avait pensé.

À environ un mètre cinquante du sol et à deux mètres à gauche de la barrière d’entrée, un bout de tissu blanc pendait accroché à l’un des losanges de la clôture. Le tissu en soi ne leur apprendrait probablement pas grand-chose mais il pourrait peut-être leur permettre de relever d’éventuelles empreintes digitales.

« Agent Bryers ? » dit-elle.

Il se dirigea lentement vers elle, comme s’il s’attendait à ne pas voir grand-chose. Alors qu’il s’approchait, elle l’entendit émettre un grognement au moment où il vit le morceau de tissu.

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