Блейк Пирс - Avant Qu’il Ne Chasse стр 8.

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Elle s’était tellement déconnectée de Belton après avoir obtenu un poste au sein de la police d’État à l’âge de vingt-trois ans qu’elle n’avait aucune idée de ce qui avait bien pu s’y passer durant ces dernières années. Elle ne savait pas quels commerces étaient encore ouverts, ni qui était mort ou qui avait vécu jusqu’à un âge avancé.

Bien sûr, ça faisait moins d’une douzaine d’années qu’elle ne vivait plus à Belton, mais une seule année pouvait causer beaucoup de changements dans une petite ville – que ce soit au niveau finances, immobilier ou décès. Mais elle savait aussi que les petites villes avaient tendance à rester enracinées dans les traditions. Et c’est pourquoi Mackenzie se dirigea vers le magasin local de fournitures agricoles qui se trouvait à l’extrémité Est de la ville.

L’endroit s’appelait Fournitures agricoles Atkins et à une époque, bien avant la naissance de Mackenzie, ce fut le centre de l’activité commerciale de la ville. En tout cas, c’est l’une des histoires que son père lui avait racontées. Mais aujourd’hui, ce n’était plus que l’ombre de ce que c’était. Quand Mackenzie était enfant, l’endroit vendait à peu près tous les types de cultures possibles (avec une spécialisation en maïs, comme la plupart des endroits au Nebraska). Ils y vendaient également des petites fournitures agricoles, des accessoires et des articles ménagers.

Quand elle y entra, à peine un quart d’heure après avoir quitté la maison de son enfance, Mackenzie se sentit presque désolée pour les propriétaires. Tout l’arrière du magasin, qui avait autrefois contenu des cultures et des fournitures de jardinage, était vide. Il n’y avait plus maintenant qu’un vieux billard abîmé. En ce qui concernait le magasin en lui-même, il vendait toujours des cultures, mais le choix était très réduit. La section la plus importante était celle offrant des semences de fleurs et de plantes. Une petite glacière à l’arrière contenait des appâts de pêche (des vairons et des vers de terre, à en croire la pancarte écrite à la main) et le comptoir se tenait devant toute une série de cannes à pêche et de boîtes poussiéreuses.

Deux hommes âgés se tenaient derrière le comptoir. L’un d’entre eux remuait une tasse de café tandis que l’autre feuilletait un catalogue de fournitures. Elle s’approcha du comptoir, sans être tout à fait certaine de l’approche à adopter : celle d’une personne du coin revenue après une longue absence ou celle d’un agent du FBI à la recherche d’informations concernant une vieille affaire.

Elle se dit qu’elle se déciderait sur le moment. Les deux hommes levèrent les yeux vers elle en même temps, alors qu’elle ne se trouvait plus qu’à quelques pas du comptoir. Elle reconnut les deux hommes du temps où elle vivait à Belton, mais elle connaissait uniquement le nom de celui qui feuilletait le catalogue.

« Monsieur Atkins ? » demanda-t-elle, en réalisant qu’elle pouvait très bien jouer les deux rôles et obtenir des renseignements fiables – s’il y en avait à obtenir.

L’homme qui tenait le catalogue en mains leva les yeux vers elle. Wendell Atkins avait douze ans de plus que la dernière fois où Mackenzie l’avait vu mais il avait l’air d’en avoir pris au moins vingt. Mackenzie supposa qu’il devait avoir au moins soixante-dix ans maintenant.

Il lui sourit et pencha la tête sur le côté. « Votre visage me dit quelque chose, mais je ne suis pas sûr de me rappeler de votre nom, » dit-il. « Ce serait sûrement plus facile que vous me le disiez, sinon je vais passer toute la journée à me poser la question. »

« Je m’appelle Mackenzie White. J’ai vécu à Belton jusqu’à l’âge de dix-huit ans. »

« White… votre mère s’appelait Patricia ? »

« Oui, monsieur, c’est ça. »

« Et bien, » dit Atkins. « Ça fait vraiment longtemps que je ne vous ai plus vue. La dernière chose que j’ai appris, c’était que vous travailliez pour la police d’État, c’est bien ça ? »

« J’y ai effectivement travaillé durant un temps en tant que détective, » dit-elle. « Mais j’ai fini par partir pour Washington et je travaille au FBI maintenant. »

Elle sourit intérieurement car elle savait que dans moins d’une heure, Wendell Atkins allait dire à tous les gens qu’il connaissait que Mackenzie White était venue lui rendre visite, qu’elle était partie pour Washington et qu’elle travaillait au FBI. Et si la rumeur se propageait, elle savait que les gens se mettraient à parler de ce qui était arrivé à son père. Dans les petites villes, c’était généralement comme ça que les informations se propageaient.

« Ah bon ? » dit Atkins. Même son ami leva les yeux de sa tasse de café, ayant l’air plus qu’intéressé.

« Oui, monsieur. Et c’est aussi la raison de ma visite. Je suis venue à Belton pour faire des recherches sur une vieille affaire. Celle de mon père, en fait. »

« Oh non, » dit Atkins. « C’est vrai… ils n’ont jamais trouvé celui qui lui avait fait ça, n’est-ce pas ? »

« Non, ils ne l’ont jamais trouvé. Et dernièrement, il y a eu des meurtres à Omaha qui semblent être liés à celui de mon père. Je suis venue ici, chez vous, car honnêtement, je me rappelle que mon père y venait de temps à autre quand j’étais enfant. C’était le genre d’endroit où les hommes se retrouvaient pour prendre un café et papoter, n’est-ce pas ? »

« C’est bien ça… même si on ne buvait pas toujours que du café, » dit Wendell, avec un petit gloussement.

« Je me demandais si vous vous rappeliez avoir entendu quoi que ce soit après que mon père soit assassiné. Même si vous pensez qu’il s’agit seulement de rumeurs, j’aimerais le savoir. »

« Et bien, agent White, » dit-il, sur un ton de bonne humeur, « je suis désolé de vous dire que certaines d’entre elles ne sont pas très agréables. »

« Je ne m’attends pas à ce qu’elles le soient. »

Atkins se racla la gorge d’un air gêné et il se pencha légèrement à travers le comptoir. Son ami comprit qu’une conversation inconfortable était sur le point d’avoir lieu ; il prit sa tasse de café et disparut derrière les rangées d’inventaire et d’équipements de pêche derrière le comptoir.

« Certains pensent que c’était votre mère, » dit Atkins. « Et je ne vous dis ça que parce que vous me l’avez demandé. Sinon, je n’aurais jamais osé faire un tel commentaire. »

« Je sais, monsieur Atkins. »

« Les rumeurs disent qu’elle a tout organisé pour que ça ressemble à un meurtre. Et le fait qu’elle… et bien, qu’elle souffre de cette dépression juste après, a paru bien trop opportun à certaines personnes. »

Mackenzie ne pouvait pas vraiment s’offusquer de cette accusation. Elle l’avait elle-même envisagé, mais ça ne tenait pas la route. Cela voudrait dire que sa mère serait également responsable de la mort des vagabonds, de Gabriel Hambry et de Jimmy Scotts. Sa mère pouvait être beaucoup de choses, mais elle n’était certainement pas une tueuse en série.

« Une autre rumeur dit que votre père avait des liens avec des Mexicains pas trop recommandables. Un cartel de la drogue. Une transaction aurait mal tourné ou votre père les aurait dupés d’une manière ou d’une autre, signant par là son arrêt de mort. »

C’était également une autre possibilité sur laquelle ils avaient longuement spéculé. Le fait que Jimmy Scotts ait apparemment été impliqué avec un cartel de la drogue – dans son cas, au Nouveau-Mexique – avait fourni un lien mais, après de longues recherches, il s’avéra qu’il n’y avait pas de connexion. Mais à nouveau, le père de Mackenzie avait fait partie de la police et tout le monde savait qu’il avait arrêté quelques dealers de drogue du coin, alors c’était une supposition facile à faire.

« Autre chose ? » demanda-t-elle.

« Non. Croyez-le ou non, mais je n’aime pas trop me mêler de ce qui ne me regarde pas. Je déteste les rumeurs. J’aurais aimé pouvoir vous en dire plus. »

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