Блейк Пирс - Avant qu’il ne ressente стр 8.

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Mackenzie fut incapable de dire si l’expression de surprise qui se peignit sur le visage de Ridgeway était due au fait qu’elle ne soit pas d’accord avec lui ou au fait qu’elle l’ait interrompu.

« Et vous avez été capable de déduire tout ça après une seule conversation ? » demanda-t-il, visiblement sceptique.

« Oui, » dit-elle. « Mais bien entendu, cette enquête n’en est qu’aux balbutiements, alors je ne peux encore être certaine de rien. Mais ce dont je suis sûre, c’est qu’il est très difficile pour moi de mener une enquête quand un appel me force à quitter une scène de crime, juste pour venir écouter des personnes hurler et se plaindre. »

Elle pouvait littéralement sentir la colère gronder en lui. « Je viens juste de perdre ma mère, » dit-il dans un murmure. « Je veux des réponses. Je veux que justice soit faite. »

« Tant mieux, » dit Ellington. « C’est ce que nous voulons aussi. »

« Mais afin d’y arriver, » dit Mackenzie, « il faut que vous nous laissiez travailler. Je comprends que vous jouissiez d’une certaine influence dans le coin, mais honnêtement, je m’en fiche. Nous avons un boulot à faire et nous ne pouvons pas nous permettre que votre colère, votre douleur ou votre arrogance viennent nous rendre la tâche plus difficile. »

Durant tout leur échange, le shérif Clarke était resté assis à la petite table de la salle de conférence. Il faisait de son mieux pour contenir un sourire.

Ridgeway resta silencieux durant un moment. Il regarda tour à tour les agents et le shérif Clarke. Il hocha la tête et lorsqu’une larme coula le long de sa joue, il eut l’air sincèrement triste. Mais la colère était toujours bien présente dans ses yeux, à peine dissimulée.

« Je suis sûr que vous avez l’habitude de donner des ordres aux suspects et aux flics de petites villes, » dit Langston Ridgeway. « Mais que ce soit bien clair entre nous… Si vous baissez les bras sur ce coup-là, ou si vous me manquez encore une seule fois de respect, je passerai un coup de fil à Washington. Je parlerai avec votre supérieur et c’en sera fini de vous. »

Ce qui est le plus triste dans tout ça, c’est qu’il pense vraiment avoir les ressources pour parvenir à ce genre de choses, pensa Mackenzie. Et peut-être qu’il les a. Mais j’adorerais vraiment être une petite souris et entendre ce que McGrath aura à dire au moment où un type tel que Langston Ridgeway se mettra à lui hurler dessus.

Plutôt que d’envenimer la conversation, Mackenzie choisit de rester silencieuse. Elle regarda derrière elle et vit qu’Ellington serrait et desserrait les poings… un petit truc auquel il avait recours quand il était sur le point d’entrer dans une colère irrationnelle.

Mackenzie finit par dire, « Si vous nous laissez faire notre boulot librement, il n’y a aucune raison pour qu’on en arrive là. »

Il était clair que Ridgeway cherchait à ajouter quelque chose. Mais tout ce qu’il put articuler fut un pffff étouffé. Là-dessus, il leur tourna le dos et quitta la pièce. On aurait vraiment dit un petit garçon au milieu d’une crise de colère.

Quelques instants plus tard, le shérif Clarke se pencha en avant et soupira. « Maintenant, vous voyez le genre de choses auxquelles je suis confronté. Ce type pense que le monde tourne autour de son nombril. Et il peut parler tant qu’il veut du fait d’avoir perdu sa mère. Tout ce qui le tracasse, c’est que les médias des grandes villes apprennent qu’il l’a abandonnée dans une résidence… même si c’est une jolie résidence. Il se préoccupe beaucoup plus de son image que de toute autre chose. »

« Oui, il m’a fait la même impression, » dit Ellington.

« Pensez-vous qu’il risque de continuer à nous mettre des bâtons dans les roues ? » demanda Mackenzie.

« Je n’en sais rien. Il est imprévisible. Il fera tout ce qu’il pense être nécessaire afin d’améliorer ses chances d’attirer l’attention du public, d’obtenir plus de votes et lui permettre d’atteindre la position qu’il recherche. »

« OK, alors, » dit Mackenzie, « shérif, si vous avez une minute, pourrait-on s’asseoir et passer en revue les éléments dont nous disposons ? »

« Ça ne prendra pas très longtemps, » dit-il. « Car il n’y en a pas beaucoup. »

« C’est toujours mieux que rien, » dit Ellington.

Clarke hocha la tête et se leva. « Alors, venez dans mon bureau, » dit-il.

Alors qu’ils redescendaient le petit couloir, Mackenzie et Ellington sursautèrent légèrement quand Clarke cria, « Hé, Frances ! Pourrais-tu nous préparer une cafetière, mon chou ? »

Mackenzie et Ellington échangèrent un regard perplexe. Elle commençait à vraiment apprécier le shérif Clarke et la manière dont il gérait les choses. Et bien qu’il soit un peu direct, elle l’aimait plutôt bien – mis à part les gros mots et son côté sexiste.

Au moment où la nuit commençait à tomber, Mackenzie et Ellington se rassemblèrent autour du bureau de Clarke afin de passer en revue les informations dont ils disposaient concernant l’affaire.

CHAPITRE CINQ

Un peu avant que Frances ne vienne leur apporter le café, l’officier Lambert entra dans le bureau. Maintenant qu’il n’était plus occupé à écrire des messages sur son téléphone, Mackenzie put voir qu’il s’agissait d’un jeune homme qui devait avoir une trentaine d’années. Elle trouvait bizarre qu’un officier fasse office de bras droit à Clarke plutôt qu’un adjoint, mais elle ne s’arrêta pas trop longtemps sur cette idée.

Petite ville, pensa-t-elle.

Ils s’assirent tous les quatre autour du bureau de Clarke et passèrent en revue le matériel de l’enquête. Clarke eut l’air plus que ravi de laisser Mackenzie prendre les commandes. Elle était contente de voir qu’il semblait avoir rapidement changé d’avis… et qu’il l’acceptait comme son égal.

« Alors, commençons par le crime le plus récent, » dit-elle. « Ellis Ridgeway. Cinquante-sept ans. Comme j’ai déjà pu le constater, elle avait un fils très arrogant et imbu de lui-même. À part le fait qu’elle soit aveugle, que pouvez-vous nous dire de plus à son sujet ? »

« C’est à peu près tout ce qu’on sait, » dit Clarke. « C’était une femme charmante. D’après ce que j’ai pu comprendre, tout le monde à la résidence l’adorait. Ce qui me fait le plus peur dans tout ça, c’est que l’assassin devait connaître ses habitudes, non ? Il devait savoir qu’elle était sortie de la résidence pour pouvoir la cibler de cette manière. »

« C’est également une conclusion à laquelle j’avais pensé, » dit Mackenzie. « Mais si ces assassinats ont un lien entre eux – et on dirait vraiment qu’il y en a un – cela impliquerait beaucoup de déplacements de la part d’une personne du coin. L’autre meurtre a eu lieu à quoi… à deux heures et demie de route ? »

« Presque trois, » dit Clarke.

« Exactement, » dit Mackenzie. « Vous savez, durant un moment, j’ai même considéré que l’assassin puisse être un autre pensionnaire mais nous avons reçu confirmation par Randall Jones que personne ne l’avait suivie hier. Il y a apparemment un enregistrement vidéo qui le confirme et que nous n’avons pas encore pu visionner, suite à l’interférence de Langston Ridgeway. Et quant à des pensionnaires ou des employés quittant la résidence quand madame Ridgeway était absente, il n’y a aucune preuve montrant que qui que ce soit soit sorti durant ce laps de temps – aucun pensionnaire, aucun employé, personne. »

« Puis, pour revenir à la première victime, » dit Ellington, « nous allons aussi aller parler aux membres de sa famille. Que pouvez-vous nous dire à son sujet, shérif ? »

« Et bien, c’était une autre résidence pour aveugles, » dit-il. « Et tout ce que j’en sais se trouve certainement dans le dossier que vous avez reçu. Comme je vous le disais, il se trouve à presque trois heures de route d’ici, presqu’en Virginie de l’Ouest. Un endroit un peu délabré, d’après ce que j’ai pu comprendre. Pas vraiment une résidence, mais plutôt une sorte d’école, je crois. »

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