Terry Salvini - Masques De Cristal стр 10.

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Où est le problème, répéta-t-il irrité. Le problème est que cet endroit se trouve à Paris.

Loreley le regarda, alarmée.

Paris? Ne me dis pas que tu dois de nouveau partir!

Ce nest pas certain, mais il y a beaucoup de probabilités que je doive y aller. Et ça ne me va pas du tout de refaire un voyage aussi rapidement après la dernière fois.

Quand le sauras-tu pour de bon?

Dici mercredi. Si ça se passe comme je le pense, je devrai partir le week-end prochain.

Tu es rentré de Californie depuis quand? Même pas trois semaines Et tu ten vas de nouveau!

Los Angeles na rien à voir avec le boulot, tu le sais. Je suis déjà agacé, nen remets pas une couche!

Loreley tenta de garder son calme.

Je mets un survêtement et je vais courir: j'ai besoin de me défouler, lui annonça-t-il avec un pied déjà hors de la cuisine.

Je prépare quelque chose entretemps: j'ai faim, et tu l'auras peut-être aussi en rentrant de ta course.»

Johnny se dirigea vers la chambre et Loreley se concentra sur le petit-déjeuner. Comment faisait-on des pancakes? Ah oui: œufs, farine, sucre Et quelque chose dautre. Bon sang, elle ne se rappelait plus très bien! Elle prit son téléphone, fit une recherche sur internet et trouva la recette une minute plus tard. Elle la lut rapidement et se mit immédiatement au travail.

Alors quelle grillait le pain, elle entendit la sonnerie de son téléphone privé. Elle éteignit le grille-pain et courut répondre. Elle bondit de joie en reconnaissant la voix de son interlocuteur.

«Salut ma belle. Je t'ai manqué?

Hans, comment tu vas? Tu es où? Elle sassit sur un tabouret, à côté du comptoir de la cuisine.

Je vais bien, ne t'inquiète pas. Ester et moi sommes rentrés à la maison.

Vraiment? Il était temps!

Elle imagina quil souriait.

Ne sois pas jalouse

Je ne le suis pas. Et Ester, où est-elle?

Près de moi, elle te salue.

Moi aussi. Je suis contente que vous soyez de nouveau en ville.

Nous un peu moins, mais cest comme ça. Je tai appelée pour te dire que maman voudrait quon aille manger chez elle, demain. Ça lui ferait plaisir de nous revoir tous ensemble.

Si ça va pour toi, aucun problème pour moi: je le dis à Johnny et je tiens au courant.

J'espère te voir demain.

J'espère aussi. Salut!»

Le téléphone encore à la main, Loreley commença à réfléchir à comment parler de l'invitation à Johnny. Le samedi, il aimait aller se balader en moto, et regarder des matchs de football le dimanche. En deux ans de cohabitation, les fois où ses parents lavaient vu se comptaient sur les doigts de la main, bien quils vivent tout près: leurs maisons nétaient séparées que par Central Park, de son côté le plus court. Le convaincre daccepter linvitation allait être tout sauf facile.

Comme elle lavait bien imaginé, toute sa nature diplomatique et sa stratégie davocate furent nécessaires pour convaincre Johnny de laccompagner. Elle fit pression sur le fait quEster et Hans avaient été déçus de son absence à leur mariage, et que le minimum quil puisse faire pour remédier à ce manquement serait dêtre présent au repas que ses parents organisaient pour le retour à la maison des jeunes mariés.

«Tu veux me faire culpabiliser pour quelque chose qui ne dépendait pas de moi?

Je te suggère juste comment agir pour ne pas heurter les sentiments de ma famille.

Elle le vit soupirer et se lever de table.

Daccord! Mais je le fais pour toi, lui dit-il en la pointant du doigt. Tu as de la chance que les Giants ne jouent pas cette semaine

Loreley sapprocha de lui et l'enlaça avec enthousiasme, puis leva la main derrière ses épaules et forma un v de son index et de son majeur: Victoire!

Merci! Demande-moi tout ce que tu veux et je te satisferai.»

***

À neuf heures pile le jour suivant, Loreley était accrochée à Johnny, assise derrière lui sur une moto de grosse cylindrée, pour une balade dans les rues de New York: il y avait peu de trafic un dimanche à cette heure, loin de Manhattan.

Demande-moi tout ce que tu veux et je te satisferai lui avait-elle dit la veille: elle aurait dû imaginer que la proposition serait un tour en moto, sa deuxième passion après le football. En outre, il savait combien elle détestait les deux-roues et elle soupçonnait que cette manoeuvre était destinée à l'obliger à retourner la faveur.

Elle détestait le casque intégral qui lui collait les cheveux sur la tête, gâchant sa coiffure. Elle avait parfois l'impression de ne pas pouvoir respirer normalement et cela la rendait nerveuse au point de faire osciller la moto. Bien que Johnny lui ait recommandé d'accompagner le mouvement du véhicule de son corps dans les tournants au lieu de s'y opposer, ce n'était pas chose facile pour elle.

Presque trois heures s'écoulèrent avant que cette torture ne s'achève. Quand Loreley remit enfin pied à terre, elle avait l'impression de léviter.

Il était midi moins dix. Elle fila à la maison pour prendre une douche rapide, renonçant à se pomponner: elle enfila une paire d'épais jeans, un chandail bleu clair et une paire de bottines en daim.

John monta à la maison alors qu'elle était déjà prête. Il ne prit pas de douche: ils étaient déjà en retard. Il ôta juste son blouson pour en mettre un autre un peu plus élégant, et changea de chaussures.

Ils coupèrent par le parc dans la voiture de Loreley et arrivèrent du côté opposé, dans l'East Side de Manhattan.

Ce fut Hans qui leur ouvrit la porte.

Loreley l'embrassa. «Salut, grand frère!

Eh, je ne suis pas parti de la maison si longtemps que ça, dit-il en se laissant enlacer.

C'est quoi toutes ces sensibleries? grommela Albert, le père. Vous êtes en retard et j'ai faim. Tu sais que je ne supporte pas d'attendre pour manger.

C'est ma faute. Je l'ai emmenée faire un tour en moto et on a pris du retard, intervint John.

Quoi? Albert semblait furieux. Comment as-tu pu emmener ma petite sur cet engin infernal?» lâcha-t-il encore. Son imposante stature domina le jeune homme, le faisant passer pour une brindille à côté de lui.

Loreley leva les yeux au ciel. «Johnny, mon père déteste les motos encore plus que moi.

Tu dois bien avoir pris ça de quelqu'un, lui murmura-t-il avec une grimace de déception. J'ai été très prudent et j'ai pris mon temps» se défendit-il.

Ellen Lehmann s'approcha de son mari. «Tu es toujours le même râleur, lui reprocha-t-elle d'un ton qui semblait à peine contenir son irritation. Venez manger, allez, tout est prêt» ajouta-t-elle en souriant à ses invités.

«Loreley, comme je suis contente de te revoir, lui dit sa belle-soeur en l'embrassant. Viens t'asseoir à côté de moi.»

Une fois la mauvaise humeur initiale passée, les conversations entre les jeunes furent joyeuses, tandis que celle entre leurs hôtes semblait réduite à quelques phrases de politesse.

De temps à autre, Loreley regardait tour à tour sa mère et son père, et la sensation de tension qu'elle percevait entre eux lui coupait l'appétit. Johnny, au contraire, mangeait sans se perdre en compliments, comme il le faisait à la maison. Elle essayait toujours de suivre son rythme et se retrouvait avec un poids sur l'estomac; cette fois cependant, elle grignota et refusa le dessert.

Mais son estomac la dérangeait. Elle avait même eu une sensation de nausée quelques heures auparavant. Peut-être la balade en moto.

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