Cest une question de bon goût, et nous sommes une famille maintenant. Il me semble que nous devons arriver à luniversité tous ensemble, dans mon SUV, et aller saluer mon frère qui a été très gentil daccepter Alice après la clôture des inscriptions, tenta de lui expliquer Mitchell.
Je men fous ! Je ne vais pas me ridiculiser en arrivant avec mon père et ma sœur à ma suite.
Easton a raison. Ce nest pas nécessaire, jajoutai. Mais personne nécoutait.
On fera comme je dis ou je prendrai des mesures. Souviens-toi que tu as été admis parce que tu es le neveu du doyen, et non grâce à tes notes au lycée, qui étaient mauvaises. Bien que tu sois doué selon tes anciens professeurs.
La dispute dégénéra davantage et personne ne réussit à temporiser, ni ma mère ni moi.
Easton fut finalement obligé de nous accompagner, assis à larrière avec moi.
Jessayai de le distraire tout le voyage en lui parlant des cours que javais choisis mais il se borna à me répondre quil étudierait léconomie, et que notre seul cours en commun serait la politique américaine.
Je suis vraiment désolée, lui chuchotai-je à loreille quand je compris que je ne réussirais pas à lui faire oublier sa mauvaise humeur. Si je navais pas été là, rien de tout cela ne serait arrivé.
Tu nas rien fait, me rassura-t-il. Mais le ton de sa voix était froid et détaché.
Cela me faisait mal de le voir dans cet état et de ne pas pouvoir le réconforter, comme il lavait fait avec moi quand javais fondu en larmes.
Triste et soucieuse, je méloignai et fixai mon regard sur la vitre, sans plus rien dire jusquà la fin du voyage.
Je ne pus même pas profiter de notre arrivée car Easton recommença à se disputer avec son père. Il voulait aller voir ses amis et se rendre au dortoir où se trouvait sa chambre au lieu de rester avec nous à attendre son oncle, Donald Carson, qui vint nous accueillir personnellement.
Je respirai enfin quand ma mère et Mitchell partirent, après mavoir fait leurs dernières recommandations et demandé décrire de temps en temps.
Jallai au dortoir Sherman avec Easton et trouvai ma chambre, la 7A, à trois chambres de la sienne, la 10A, quil partagerait avec Logan.
Je le saluai timidement et il me fit un signe de la main.
Ma querelle avec Easton était terminée.
Jentrai impatiente dans la chambre, que jallais partager avec une étudiante japonaise, Kira Yoshida, de Princeton, dans le Kentucky.
Une scène embarrassante mattendait derrière la porte.
Kira était couchée sur le lit de droite, étendue sous un garçon qui lembrassait et essayait de la déshabiller.
Lucas, non ! Quelquun pourrait nous voir, gloussa-t-elle dans un rire cristallin.
Jaime le risque, la provoqua-t-il en relevant sa jupe.
Je méclaircis la gorge, et toussai avant que les choses naillent plus loin.
En un instant, deux paires dyeux me fixaient et un cri traversa la chambre.
Oh mon Dieu, quelle honte ! Tu dois être Alice Preston, cest ça ? me demanda la fille en sapprochant et en remettant sa jupe en place.
Jacquiesçai et la détaillai : traits orientaux, longs cheveux noirs soyeux et des yeux dun vert intense. Elle était aussi grande que moi, ce qui me mit à laise, mais pour la beauté il ny avait pas photo. Elle était superbe et dégageait de la pureté, de la délicatesse et de la douceur. Si Easton lavait vue, il lui aurait fait vivre un enfer pour la mettre dans son lit.
Je regardai son copain. Et le souffle me manqua.
Si elle était éthérée et candide, il dégageait au contraire une aura violente, agressive, brutale et douloureuse, comme si un démon en lui sapprêtait à déchaîner une guerre contre le monde entier.
Il avait une cicatrice au sourcil gauche.
Sa présence meffrayait et ses yeux noisette, légèrement cachés par ses cheveux châtains, me scrutaient comme sil mévaluait : menace ou autre chose.
Kira se présenta avec un sourire timide et gêné : Je suis Kira Yoshida et voici Lucas Scott, mon copain. Excuse-moi pour ce que tu viens de voir. Je te promets que ça narrivera plus.
Comment une fille aussi belle et douce peut sortir avec un garçon comme lui ?
Vous êtes ensemble depuis combien de temps ? je demandai sans parvenir à me retenir.
Jaime penser que nous sommes ensemble depuis nos neuf ans, me répondit-elle avec un grand sourire heureux tout en embrassant son fiancé qui lui sourit en retour.
Ce fut un sourire à peine esquissé mais son regard était plein damour quand il la regarda, me donnant envie dêtre regardée de cette façon moi aussi.
Wow ! je mexclamai surprise.
Ma vie est fantastique !
Mon rêve daller à luniversité devenait réalité et rien de ce que javais pu imaginer ne pouvait décrire à quel point cette expérience était merveilleuse.
Il ny avait rien à critiquer ou mépriser.
Les cours étaient intéressants et les enseignants très gentils et disponibles.