Roberta Graziano
Conseils Alimentaires. Comment Motiver Les Personnes À Modifier Leurs Habitudes Alimentaires
Titre original: Counseling alimentare. Come motivare le persone a modificare le abitudini alimentari
Editeur livre original: Youcanprint
Editer: Tektime
Traduit par: Joséohine Castoro
SOMMAIRE
Introduction
Avant les années 80, en Italie, les conseils en matière de santé étaient quasiment inexistants. Le terme de «conseils» était utilisé uniquement dans le cadre d`interventions cliniques plus approfondies dans des secteurs très spécifiques. Les Etats-Unis, le Canada et l`Angleterre, mais également d`autres pays européens commencèrent alors à se persuader de la réelle nécessité de ce que l`on définissait comme des «counselling skills», c`est-à-dire des compétences en matière de santé. Peu à peu on en arriva même à penser que le fait d`avoir des compétences en communication et des capacités relationnelles de niveau élevé devait constituer un devoir pour tous les professionnels de santé.
Cette nouvelle façon de concevoir lassistance médicale entraîna bon nombre de critiques («Mais est-il vraiment nécessaire de soumettre ces besoins à des médecins, à des infirmiers, à des biologistes, etc.?», «les professionnels de la santé nont pas beaucoup de temps, ce qui est important cest quils soient compétents dun point de vue clinique et technique, dailleurs ce ne sont pas des psychologues», «lorsquun patient souhaite quon le comprenne, quon lécoute, quon laide à affronter la situation, il consulte un psychologue» et ainsi de suite). Pour répondre à ces objections, il convient avant tout de clarifier ce que lon entend par «conseils en matière de santé».
Daprès lOrganisation Mondiale de la Santé «lactivité de conseil est un processus qui, à travers le dialogue et linteraction, aide les individus à résoudre et à gérer des problèmes puis à prendre des décisions; ce processus met en présence un «client» et un «conseiller». Le premier est un sujet qui ressent le besoin dêtre aidé, le second est un professionnel, impartial, sans lien avec le premier, formé à lécoute, à laccompagnement et au comportement».
Tandis que pour la British Association for Counseling, lactivité de conseil pourrait se définir comme: «lutilisation habile et structurée de la relation qui développe la conscience de soi, lacceptation des émotions, la croissance et les ressources personnelles. Ainsi, elle peut sintéresser à lorigine et à la résolution de problèmes spécifiques, à la prise de décisions, aux méthodes pour faire face à des situations de crise, à ses propres sentiments et à ses conflits intérieurs, le tout visant à améliorer ses relations avec les autres. Le rôle du conseiller consiste à faciliter le travail du client de façon à respecter les valeurs, les ressources personnelles et laptitude à lautodétermination de ce dernier».
En règle générale, nous pouvons donc dire que lactivité de conseil est un processus qui met en relation un professionnel (le conseiller) avec une autre personne (le client), laquelle ressent le besoin dêtre soutenue dans la gestion dun problème ou dune décision. Cest une relation daide qui doit faciliter la prise de décision et par conséquent améliorer la situation de la personne concernée. Il sagit en fait danalyser avec les personnes leur style de vie, leurs possibles changements, leurs difficultés à mettre en œuvre ses changements et la manière la plus efficace pour y faire face.
La mission du «conseiller» ne doit en aucun cas consister à fournir des solutions toutes faites au client, mais au contraire il doit laider à explorer les différents choix. Le conseiller noffre pas de conseils, il ne donne pas de solutions, il développe encore moins les chemins de la psychothérapie: sa mission consiste à accompagner lindividu qui a besoin daide dans la recherche de voies avec pour objectif final de modifier des situations qui sont devenues synonymes de fatigue ou dinconfort. Lobjectif des séances est douvrir chez le client la voie du changement pour aller vers des objectifs quil juge possibles et réalisables.
Il sagit en somme dun acte professionnel, basé sur laptitude à la communication et à la relation, qui sintéresse à une personne, à un couple, à une famille ou à un groupe de personnes nécessitant dêtre accompagnés pour résoudre un problème, entreprendre un changement et trouver des solutions simples et faciles à mettre en œuvre.
Pourquoi les régimes échouent-ils?
Parmi les principaux facteurs de risque de lobésité et des maladies chroniques non transmissibles (diabète, hypertension, dyslipidémies, maladies cardiaques, insuffisances cardiaques, etc.) on trouve sans aucun doute les mauvaises habitudes alimentaires et un mode de vie malsain, comme par exemple la tendance à la sédentarité.
Lefficacité limitée des programmes de prévention et de traitement du surpoids et de la sédentarité sexplique par le fait quil faut aborder le problème de lobésité dans sa nature multifactorielle, cest-à-dire en tenant compte des facteurs tels que le comportement, les relations, la motivation, les facteurs psychosociaux et environnementaux qui sont à lorigine de lobésité et non plus comme une simple pathologie.
Des études épidémiologiques démontrent la chose suivante: bien que la modification des habitudes alimentaires fasse partie intégrante de bon nombre de maladies métaboliques, de nombreuses personnes se retrouvent confrontées à un manque de connaissance des règles dune bonne alimentation et dun mode de vie sain. Mais ce qui est encore plus alarmant cest le constat que de nombreuses personnes nont pas conscience dêtre en surpoids ou en situation de sédentarité.
Ces mêmes études démontrent cependant que, bien souvent, connaître les règles dune bonne alimentation ou les prescriptions simples des régimes ou des programmes dactivité physique régulière nest pas suffisant pour adopter et maintenir un mode de vie sain et actif, réduire lexcès de poids et prévenir les maladies chroniques associées à une mauvaise alimentation et à la sédentarité. Tout le monde sait quun régime strict aura des effets limités à long terme car les patients auront tendance à abandonner leur régime au fil du temps.
Tout ceci est vrai, bien que, depuis quelques années, on trouve de plus en plus, aux côtés des régimes traditionnels, de nouvelles méthodes qui rendent la diète plus simple et plus facile à réaliser, comme par exemple une méthode permettant davoir une idée des portions recommandées dun simple coup dœil sans avoir à peser les aliments. Ce choix est basé sur certaines études qui ont mis en évidence le fait que lutilisation de modèles visuels en complément aux explications verbales facilite lobservance des indications mêmes du régime.
Mais pourquoi les régimes échouent-ils? Le rapport Obesity Day 2004 révèle que, sur plus de 6 000 questionnaires complétés, 66 % des personnes interrogées ont suivi un régime au moins une fois dans leur vie, que 55 % dentre elles ont repris, au cours des années qui ont suivi, la totalité du poids quelles avaient perdu et que 32 % de ces personnes ont repris une partie du poids quelles avaient perdu.
Pour les enfants, lobservance dun régime est tout aussi problématique. Une étude multicentrique menée en Italie sur 1 383 enfants de 10 ans, suivis par 11 services pédiatriques, pour des problèmes de surpoids, a montré que 32 % des enfants abandonnaient leur régime après la première visite et que ce chiffre passait à 64 % si lon considérait uniquement les enfants déjà en situation dobésité. Deux ans plus tard, les abandons représentaient 92 %.