Amy Blankenship - Au Cœur Du Temps стр 11.

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Les poils se dressèrent à nouveau sur sa nuque lorsqu'elle remarqua que Toya regardait derrière elle.

Les épaules de Kyoko s'effondrèrent. Maintenant, elle l'avait fait. Devait-elle toujours exploser sans penser à l'endroit où elle se trouvait ou à ceux qui pourraient regarder ?

Toya vit Kyoko se crisper et il sourit d'un air narquois, baissant ses yeux vers la fille qui, tout d'un coup, semblait toute petite.

- Tu ne voulais pas parler à quelqu'un ?

Alors que Kyoko ne se retournait pas, Toya regarda à nouveau Kyou et plissa les yeux lorsqu'il remarqua que Kyou se tenait contre la porte du salon, fixant Kyoko comme s'il était en transe.

- Que diable ? se dit Toya.

Pourquoi Kyou était-il en train de la regarder comme s'il avait vu un fantôme ? Quelque part, il ne voulait pas identifier le sentiment de jalousie que cela causait. Cela provoquait une sensation désagréable dans son ventre lui donnant envie de se placer entre eux deux et d'empêcher Kyou de voir Kyoko. Il voulait la protéger.

Kyou ne trouvait momentanément plus ses mots, voyant Kyoko de si près pour la première fois depuis plus d'un millénaire. L'air seul autour d'elle avait l'odeur de la force dont il se rappelait... la même force indéniable qui l'avait attiré vers elle par le passé n'avait pas disparu.

Ses yeux dorés se posèrent sur le gardien derrière elle avec une sorte d'indifférence détachée. - Toya, va-t'en.

Un ton dangereusement menaçant pouvait se faire entendre.

Un grognement s'éleva du fond de la gorge de Toya et il serra ses poings sous le coup de la colère, tandis qu'un sentiment semblait s'élever et venir le hanter d'un endroit caché et inconnu au plus profond de sa mémoire. Sans rien ajouter, Toya se tourna et sortit comme un ouragan en claquant la porte.

Kyoko regardait Toya partir tandis que son esprit tournait en rond avec des pensées chaotiques. Tout d'un coup, elle sentit l'envie de courir après lui. Décidant de ne pas être une lâche, elle releva la tête et trouva enfin le courage de se retourner, simplement pour ne pas en croire ses yeux.

Au lieu de voir un vieil homme en costume amidonné comme elle s'y attendait, elle se retrouva face à face avec... Ses yeux dorés brûlaient dans ses propres yeux, cela lui donnait l'impression de ne pas pouvoir regarder ailleurs. Ses cheveux argentés s'étendaient sur ses épaules et sur son corps parfaitement taillé. Il était grand et beau, avec une touche d'arrogance entourant son corps majestueux et un visage qui ne pouvait être qu'un don du ciel.

Kyoko ferma immédiatement ses yeux. Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? Elle était venue ici pour poser des questions, pas pour baver d'admiration. Lorsqu'elle ouvrit à nouveau ses yeux, il était beaucoup plus proche. Instantanément, elle fit un pas en arrière pour s'éloigner de la noblesse et de la supériorité qui l'entouraient, pour au final sentir la dureté de la porte contre son dos... la piégeant.

Kyou avait commencé à marcher vers elle sans réaliser ce qu'il faisait. Cependant, lorsqu'il remarqua qu'elle s'éloignait de lui, il haussa les sourcils avec élégance, tendant sa main vers le sofa. - Voudriez-vous vous asseoir, Mademoiselle Hogo ?

Il savait qu'elle avait des questions à lui poser. Il aurait été déçu si elle n'en avait pas eu.

Kyoko déglutit nerveusement mais releva la tête avec arrogance, se frayant un chemin jusqu'au sofa et en gardant autant de distance que possible entre eux deux dans l'unique espoir de faire fonctionner son cerveau normalement. Elle rit intérieurement d'un air tremblant.

- La première chose que j'aimerais savoir, qu'est-ce qui vous fait croire que je suis une prêtresse ?

Elle le regarda avec méfiance et paniqua presque lorsqu'il s'assit à côté d'elle sur le sofa au lieu de s'asseoir sur la chaise de l'autre côté de la table basse. Kyoko se déplaça et se tourna en le regardant, et s'empêcha de s'éloigner encore plus de lui pour ne pas montrer sa peur.

- Alors elle veut jouer, songea Kyou oisivement, mais il se débarrassa aussitôt de ses pensées intrigantes.

- Qu'est-ce qui vous fait croire que je ne saurais pas que vous êtes une prêtresse ? répondit-il d'une voix anormalement calme.

Elle était si petite par rapport à lui alors qu'il se penchait vers elle en regardant son visage en forme de cœur.

Kyoko observa les plans de son visage parfait à la recherche de la moindre émotion, et fut surprise de n'en trouver aucune. Il ressemblait à une structure de perfection et de sérénité, et cela l'irritait au plus haut point.

- Est-ce que vous répondez toujours à une question par une question, Monsieur... ?

Elle balbutia en ne connaissant même pas son nom de famille.

Kyou sourit mais intérieurement pour qu'elle ne pût pas le voir. Eh bien, il pouvait dire qu'il y avait toujours de la vie en elle, et cela ne lui déplaisait pas. Cela lui donnait juste envie d'en voir plus. - Monsieur Lord, mais vous pouvez m'appeler Kyou, sauf si vous préférez Lord.

Il la coinça avec un regard ardent. Kyoko retourna ce même regard.

- Pourquoi... suis... je... là ?

Elle prononça ces mots lentement et un par un, comme si elle parlait à un enfant. Tiens, voyons voir comment il compte répondre à cela.

- Monsieur Lord, mon cul, maugréa Kyoko intérieurement sans jamais détourner le regard.

Ayant lu les pensées de Kyoko, les yeux dorés de Kyou rayonnaient tandis qu'il les plissait en fixant ses yeux émeraudes. Il s'approcha un peu plus d'elle, sachant qu'il l'intimiderait en faisant cela. Il pouvait le sentir.

- Vos pouvoirs de prêtresse sont faibles et non entraînés, sinon, vous comprendriez pourquoi je sais que vous êtes une prêtresse.

Il sifflait presque, perdant son calme rien qu'un instant avant de reprendre une expression sereine.

- Je vous enseignerai les arts martiaux et je vous apprendrai à obtenir plus de force... ce dont vous manquez.

Pour Kyoko, les derniers mots qu'il avait prononcés ressemblaient presque à une insulte. Étant connue pour être une tête brûlée, elle se pencha en se retrouvant presque nez à nez avec lui, et le sarcasme était imposant.

- Peut-être que je cache simplement mon vrai pouvoir, et quand je trouverai une cible qui le mérite, je le libérerai.

La colère la rendait intrépide, ou stupide, elle ne savait pas trop à ce moment-là.

Kyou se pencha encore plus près, rapprochant ses lèvres des siennes pour que son souffle chaud caressât sa bouche. Il chuchota d'une voix grave :

- Prêtresse.

Chapitre 4 « Faire attention »

Kyoko eut un mouvement de recul, sentant tout d'un coup des ondes émaner de lui, des ondes qu'elle n'était pas censée sentir. Quelque chose était en train de se passer et elle avait l'impression d'être la dernière au courant.

- J'ai besoin de réponses, chuchota-t-elle nerveusement, mordant sa lèvre inférieure dans l'espoir de se débarrasser de cette sensation de chatouillement que Kyou avait créée.

Elle souhaitait pouvoir se débarrasser rapidement des frissons à couper le souffle qui avaient décidé de se répandre dans son système nerveux.

Inhalant l'odeur de Kyoko et sentant son propre sang chauffer instantanément, Kyou se pencha en arrière. Il avait vu le petit corps de cette fille frissonner, mais pas de dégoût. En jetant un coup d’œil vers le bas, il sourit presque d'un air narquois lorsqu'il vit les bras de Kyoko prendre vie en ayant la chair de poule.

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