Stephen Goldin - Fantômes, Femmes, Et Autres Fantasmes стр 10.

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Ce nest que lorsquil se releva quil vit la jeune fille.

***

Il la fixa pendant un bon moment, incapable de dire quoique ce soit.

La fille ne semblait pas aussi incommodée. Hello, Jeff, dit-elle sur un ton doux. Tu te rappelles de moi ?

Se rappeler delle. Comment aurait-il pu oublier Dorothy, la première fille avec qui il avait couché ? Dorothy, avec sa petite poitrine féminine, son rire cristallin, son désir brulant de faire plaisir...

« Tu nexistes pas, » constata platement Ryan. « Tu nes pas réelle. »

Dorothy pencha sa tête de cette drôle de manière quelle avait toujours eue lorsquil disait quelque chose quelle ne comprenait pas. « Ne le suis-je pas ? »

« Je ne suis pas dhumeur à jouer à questions-réponses. En premier Bael, maintenant toi. Quoique tu sois, tu nes pas Dorothy. Elle est à des centaines dannées lumières, elle est mariée, et a trois enfants. Tu nes rien dautre quune imposture. Va-ten. »

Dorothy fixait ses pieds et ne bougeait pas. « Tu ne maimes plus. »

« Regarde, » dit Ryan, « Jadmets que tu es une astucieuse illusion. Cest juste que je sais que tu nes pas réelle. Ce nest pas ta faute... tu as essayé. »

« Pas réelle ? » Dorothy leva ses yeux rougis et plein de larmes, la voix tremblante. « Tu peux me voir et mentendre, nest-ce-pas ? Si tu te rapprochais, tu pourrais sentir mon parfum. Si tu tends la main, tu pourrais me toucher. Si tu me mords, tu me goûteras. Comment pourrai-je être plus réelle ? » Son plaidoyer frôlait lhystérie.

Ryan hésita. Elle devait être une hallucination. Il ny avait aucun doute à ce sujet. Lofficier bien entrainé qui était en lui essaya datteindre le communicateur dans sa poche. Mais lhomme en lui dît non. Et une troisième partie de son cerveau ne cessait de répéter, « tu es un imbécile ». Mais quelle partie était limbécile ? » Il ne pouvait vraiment pas aimer un produit de son imagination qui sétait matérialisé devant lui. Cette Dorothy était froide, irréelle, un sombre produit dune mystérieuse cité.

Soudainement elle était dans ses bras, sensation très réelle, très vivante. Son visage se leva vers lui, cherchant le sien. Sa petite poitrine écrasée contre lui, ses cuisses serrées contre les siennes avec de petites ondulations franchement sexuelles. Ryan essaya de résister, essaya de se dire que ceci nétait pas en train darriver. Il avait son choix de mensonge, mais la Dorothy entre ses bras semblait être le plus convaincant. Sa main gauche caressait ses cheveux sur le côté droit de sa tête. Sa main droite tâtonna goulûment les boutons du col de sa tunique. Sa bouche se pressa contre la sienne, souvrit, et sortit sa petite et ferme langue pour courir le long des pointes de ses dents.

Il ny avait plus, ne pouvait plus avoir, aucun doute. Au diable, la logique ! Ceci était réel. Ceci nétait pas un délire de son esprit, mais loriginal en chair et en os. Il nageait dans une mer de sensation. Ils tombèrent sur le sol, qui en quelque sorte semblait devenir caoutchouteux et élastique. Mais son esprit neut aucune chance de sinterroger à ce sujet, son corps ne le laissant pas faire. La raison seffaça devant la passion, comme il lavait toujours fait depuis des siècles.

Il était tellement absorbé quil ne remarqua même pas le bourdonnement insistant de son communicateur.

***

Plus tard, Dorothy se releva. « Je dois partir, » dit-elle.

« Tu dois ? »

Elle acquiesça de la tête. « Mais je reviendrai à chaque fois que tu auras besoin de moi. Appelle-moi. Je le saurai. » Et elle était partie.

Ryan était étendu sur le dos, fixant le ciel. Cétait beaucoup plus sombre que cela ne lavait été auparavant, et cela ne lui faisait pas mal aux yeux. Il devait être tard dans laprès-midi. Dans quelques minutes, il se lèverait et continuera son inspection, mais à cet instant il était trop pour se mouvoir. Même cligner des yeux lui semblait être un effort gargantuesque...

« Tu tamuses ? » lui demanda une voix familière.

Ryan tourna brusquement la tête pour voir Bael debout à quelques mètres de là, lui souriant. Une bouffée de culpabilité, de honte et de colère indignée lamena à se relever. « Tu mespionnes ? »

« Non, » dit Bael, et son sourire sélargit. « Jétais juste dans le voisinage et jai pensé faire un saut ici. En outre, je pourrai vous poser la même question, excepter que je connais la réponse. »

Ryan nétait pas sûr de ce qui lexaspérait davantage : la gêne de Bael ou son incapacité à faire face à ce déserteur. Avant quil ne puisse penser à quelque chose à dire, Bael continua, « Je suppose que cétait du sexe. »

Lexpression de Ryan le trahi. « Jy avais penser, » Bael hocha la tête sagement. Il semblerait que ce soit ce dont la plupart dentre nous, éclaireurs masculins solitaires, ont le plus besoin. Cest la seule chose que lordinateur du vaisseau ne puisse pas nous fournir. La cité sait, Jeff. Peu importe combien vous essayez de cacher quelque chose dans votre esprit, la cité le sait. »

« Tu crois que cest vivant. Ce nétait pas une question. »

« Je ne sais pas. Cela dépend ce que tu appelles vivant. Si tu veux dire vivante et respirant, jen doute. Si tu veux dire conscient et au courant de ce qui se passe, oui, définitivement. »

« Mais comment »

« Dois-tu continuer à poser ces questions infernales ? » Juste pour un instant, le masque de Bael se fendit et permit à Ryan dapercevoir linsécurité dessous. Puis la douceur revint, et Bael était de nouveaux décontracté et nonchalant. « Accepte-le juste pour ce que cest, Jeff. Cette cité peut réaliser tes rêves. Elle veut vous aider. Je ne sais pas comment elle le fait, je men moque. Ses bâtisseurs lont faite ainsi, cest assez pour moi. »

« Et où sont-ils maintenant ? Les bâtisseurs. Que leurs est-il arrivé ? »

Il essayait de voir sil pouvait briser le calme de Bael une nouvelle fois, mais cette fois il échoua. « Je ne sais pas. Ils sont probablement partis pour des choses plus grandes et meilleures. Cest dommage dans un sens, jaurai vraiment aimer les remercier. »

« Les remercier pour quoi ? demanda Ryan Cyniquement. « Pour avoir fait de toi un légume ? Tu restes juste assis et laisses la cité tout faire pour toi, vrai ? Tu oublies dêtre un homme et tu commences à devenir une loque »

« Es-tu plus un homme, Jeff ? » répliqua Bale, et quel que soit linfluence sous laquelle il était, elle commençait à remonter à la surface. « Qui au juste est le pantin ici ? Qui saute quand Java-10 tire les ficelles ? Qui ne supporte pas dêtre déloigner de son moyen de communication plus dune seconde ? Lequel de nous est dans cette cité en service commandé, et lequel marche librement comme il lentend ? »

« Tu étais un bon officier, Bael, dit calmement Ryan. Pour un moment, au moins, leurs rôles étaient inversés, Bael était sur le grill, Ryan était déconcertant. »

« Certainement, je létais. » cracha Bael. « Jai reçu des ordres et risquer ma vie pour cette chère vieille Terre. Et quai-je obtenu ? Une poignée de médailles, un petit bonus dans mon enveloppe de salaire à chaque Noël, et un fond de pension croissant rapidement. Tout cela na plus de signification après un moment, Jeff. Mais, pas ici. La cité me veut, elle a besoin de moi. Elle a été bâtie pour servir les gens, pour leur donner ce dont ils ont besoin. Elle veut seulement aider. Est-ce si terrible ? »

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