Альбер Камю - Le minotaure. La peste / Минотавр. Чума. Книга для чтения на французском языке стр 11.

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«Cela va mieux, dit-il en arrivant vers Rieux, mais jai cru quil y passait.»

Il se mouchait. Au deuxième et dernier étage, sur la porte de gauche, Rieux lut, tracé à la craie rouge: «Entrez, je suis pendu.»

Ils entrèrent. La corde pendait de la suspension audessus dune chaise renversée, la table poussée dans un coin. Mais elle pendait dans le vide.

«Je lai décroché à temps, disait Grand, qui semblait toujours chercher ses mots, bien quil parlât le langage le plus simple. Je sortais, justement, et jai entendu du bruit. Quand jai vu linscription, comment vous expliquer, jai cru à une farce. Mais il a poussé un gémissement drôle, et même sinistre, on peut le dire.»

Il se grattait la tête:

«À mon avis, lopération doit être douloureuse. Naturellement, je suis entré.»

Ils avaient poussé une porte et se trouvaient sur le seuil dune chambre claire, mais meublée pauvrement. Un petit homme rond était couché sur le lit de cuivre. Il respirait fortement et les regardait avec des yeux congestionnés. Le docteur sarrêta. Dans les intervalles de la respiration, il lui semblait entendre des petits cris de rats. Mais rien ne bougeait dans les coins. Rieux alla vers le lit. Lhomme nétait pas tombé dassez haut, ni trop brusquement, les vertèbres avaient tenu. Bien entendu, un peu dasphyxie. Il faudrait avoir une radiographie. Le docteur fit une piqûre dhuile camphrée et dit que tout sarrangerait en

un regard appuyé пристальный взгляд
mais jai cru quil y passait но я думал, что он умер
lhuile camphrée камфорное масло

quelques jours.

«Merci, Docteur», dit lhomme dune voix étouffée.

Rieux demanda à Grand sil avait prévenu le commissariat et lemployé prit un air déconfit:

«Non, dit-il, oh! non. Jai pensé que le plus pressé

Bien sûr, coupa Rieux, je le ferai donc.»

Mais, à ce moment, le malade sagita et se dressa dans le lit en protestant quil allait bien et que ce nétait pas la peine.

«Calmez-vous, dit Rieux. Ce nest pas une affaire, croyez-moi, et il faut que je fasse ma déclaration.

Oh!» fit lautre.

Et il se rejeta en arrière pour pleurer à petits coups. Grand, qui tripotait sa moustache depuis un moment, sapprocha de lui.

«Allons, monsieur Cottard, dit-il. Essayez de comprendre. On peut dire que le docteur est responsable. Si, par exemple, il vous prenait lenvie de recommencer»

Mais Cottard dit, au milieu de ses larmes, quil ne recommencerait pas, que cétait seulement un moment daffolement et quil désirait seulement quon lui laissât la paix. Rieux rédigeait une ordonnance.

«Cest entendu, dit-il. Laissons cela, je reviendrai dans deux ou trois jours. Mais ne faites pas de bêtises.»

Sur le palier, il dit à Grand quil était obligé de faire sa déclaration, mais quil demanderait au commissaire de ne faire son enquête que deux jours après.

«Il faut le surveiller cette nuit. A-t-il de la famille?

Je ne la connais pas. Mais je peux veiller moimême.»

Il hochait la tête.

«Lui non plus, remarquez-le, je ne peux pas dire que je le connaisse. Mais il faut bien s'entraider.»

Dans les couloirs de la maison, Rieux regarda machinalement vers les recoins et demanda à Grand si les rats avaient totalement disparu de son quartier. Lemployé nen savait rien. On lui avait parlé en effet de cette histoire, mais il ne prêtait pas beaucoup dattention aux bruits du quartier.

«Jai dautres soucis», dit-il. []

* * *
[Quelques jours plus tard, le docteur assiste à lenquête sur la tentative de suicide.]

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