Блейк Пирс - Le Déguisement Idéal стр 3.

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Cependant, les gens comme Terry Slauson foutaient le bordel. Comme elle était entourée d’incompétents et comprenait peu à peu que le script n’avait pas le punch qu’elle avait attendu à l’origine, ce film ne lui semblait plus être gagné d’avance. De plus, alors qu’elle aimait contrôler la situation, elle commençait à se demander si insister pour que le studio embauche un réalisateur manipulable n’était pas une erreur. Si le film n’était pas un succès, elle en serait réduite à jouer dans des téléfilms du style le plus pitoyable qui soit.

J’aurais peut-être dû les laisser choisir un réalisateur doté non seulement d’une vision mais aussi d’une autorité suffisante.

Son moment d’introspection fut interrompu quand quelqu’un frappa à la porte.

– Qui c’est ? beugla-t-elle.

– Monica, dit une voix timide.

Cette fille devrait apprendre à s’affirmer.

Elle se leva et ouvrit la porte du mobile home.

– Que se passe-t-il ?

La fille avait l’air au bord des larmes.

– Anton dit qu’on arrête pour aujourd’hui. Quand il a dit à Terry qu’il ne finirait pas la scène, Terry a quitté le plateau. Quand il est parti, je l’ai entendu dire qu’il allait porter plainte.

– Qu’il le fasse, répliqua Corinne. De mon côté, je porterai plainte parce qu’il m’a maltraitée.

Monica hocha humblement la tête. Visiblement, elle ne voulait pas protester.

– Anton a dit que nous ne pourrions pas avancer tant que les producteurs n’auraient pas résolu le problème …

– Je suis productrice, répliqua Corinne.

– Je crois qu’il voulait parler des producteurs du studio, ceux qui paient les factures. De toute façon, il a dit qu’on en avait fini pour aujourd’hui. Il dit que vous recommencez demain matin à neuf heures et qu’il espère qu’il aura tout résolu à ce moment-là.

– Bien. J’ai besoin de sommeil, de toute façon.

Monica hocha la tête. Visiblement, elle avait envie de dire autre chose mais avait peur de le faire.

– Dites-le, dit Corinne d’un ton irritable.

– C’est juste que … Avez-vous besoin d’autre chose ce soir, Mme Weatherly ? J’espérais passer à la pharmacie pour y récupérer mes médicaments. Ils ferment dans vingt minutes.

Corinne se retint de dire quelque chose de narquois sur la nature probable du médicament en question. Quand elle baissa les yeux, elle vit que la fille tremblait légèrement, apparemment terrifiée. Pendant un très bref moment, Corinne se sentit coupable. Elle voulait que Monica lui obéisse mais, en la voyant trembler de peur, elle se demanda si elle n’était pas allée un peu trop loin.

– Allez-y, dit-elle en essayant de ne pas avoir l’air trop compatissante, mais je veux que vous soyez là avant moi demain, avec mon café glacé. Vous savez comment je l’aime, maintenant, n’est-ce pas ?

– J’ai la commande pré-remplie sur l’appli, lui assura Monica.

– Bien. Je suis contente de voir que vous apprenez.

Elle referma la porte avant que Monica n’ait pu répondre.

Poussant un soupir profond, elle passa rapidement aux toilettes puis récupéra ses affaires sur le lit, qui se trouvait à l’autre bout du mobile home.

Elle se rendit compte qu’elle aurait dû dire à Monica d’amener sa voiture du garage. Pour y aller, il fallait traverser les studios et ça prenait cinq minutes. Elle envisagea de la rappeler mais décida de la laisser aller tranquille à sa pharmacie. Elle ne voulait pas que la fille s’effondre sous les effets de sa maladie pitoyable quelle qu’elle soit puis que les tabloïds le reprochent à son employeuse.

Elle éteignit le plafonnier et se tourna pour éteindre aussi la lumière du miroir de sa table à maquillage. Ce fut à ce moment-là qu’elle le vit. Écrit sur le miroir en lettres d’imprimerie bien nettes et avec ce qui semblait être son propre rouge à lèvres, il y avait un mot, un nom, en fait. Elle le reconnut immédiatement, bien sûr. Comment aurait-elle pu ne pas le connaître ? Elle pensait à cette personne tous les jours depuis dix ans. Cependant, elle ne savait absolument pas comment ce nom avait pu apparaître sur son miroir. Quand elle avait examiné ses rides, le miroir avait été propre.

Elle regarda autour d’elle, perplexe. Alors, derrière elle, dans la pénombre, elle vit du mouvement, quelqu’un qui arrivait vers elle en tenant une corde tendue. Avant qu’elle n’ait pu se retourner ou réagir, elle sentit la corde s’enrouler autour de son cou et se serrer. Dans le miroir de maquillage, elle vit que son agresseur portait une cagoule noire, exactement comme celle que le Maraudeur portait dans la scène où elle venait de jouer.

Elle se débattit pour se libérer, mais cela sembla tendre la corde encore plus. Elle essaya d’inhaler de l’air mais rien n’entra. Quand elle commença à tomber par terre, le cœur battant la chamade sous l’effet de la peur, le cerveau envahi par la panique, elle eut une pensée bizarre et inattendue : par rapport à ça, quand Terry Slauson avait maladroitement tenté de lui tordre le cou, son geste avait paru presque tendre.

Elle mourut avant d’avoir pu apprécier l’ironie de la chose.

CHAPITRE DEUX

Jessie Hunt appuya sur le bouton de répétition d’alarme de son téléphone et resta tranquillement au lit les yeux fermés en espérant se rendormir. Après tout, elle n’avait besoin d’aller nulle part.

Cependant, ce fut en vain. Son esprit battait déjà la campagne, malgré tous ses efforts pour le ralentir. On était lundi matin. C’était censé être un jour de détente, ou du moins un jour où elle devait se détendre autant qu’elle en était capable ces temps-ci. Elle n’avait pas besoin d’aller au travail. Elle n’avait pas besoin de se presser d’emmener Hannah à l’école. À une exception près, elle pouvait faire tout ce qu’elle voulait. Pourtant, la sensation qu’elle avait du travail à faire la rongeait. Elle se redressa.

Ce geste lui envoya une sensation pénible partout dans le corps. Son épaule endolorie lui faisait mal, probablement parce qu’elle avait dormi dessus par inadvertance. Quant à la peau encore à vif du bas de son dos, elle lui paraissait bizarre et tendue, comme une plaie qu’il ne fallait pas qu’elle gratte, comme elle le savait.

Quand elle regarda l’autre lit de l’autre côté de la petite chambre, elle vit que Hannah Dorsey, la demi-sœur dont elle était la tutrice à plein temps, était encore endormie et ronflait doucement. Jessie se leva, sortit de la chambre sur la pointe des pieds, alla dans le couloir et se rendit à la salle de bains. Elle vit que la porte de l’autre chambre était fermée, ce qui signifiait que Kat était encore endormie ou, chose plus probable, en train de s’habiller pour sa journée. De toute façon, cela signifiait que la salle de bains était libre.

Katherine « Kat » Gentry, la meilleure amie de Jessie, avait accepté que Jessie et Hannah restent chez elle jusqu’à ce qu’elles trouvent une nouvelle maison. Jessie ne pouvait plus supporter l’idée de vivre dans son appartement. Il s’y était passé trop de choses horribles.

Elle avait promis à Kat qu’elles ne resteraient pas plus d’un mois et, même si elles n’avaient emménagé que depuis deux semaines, elle sentait la pression. C’était en partie parce qu’elle se sentait coupable que Kat ne puisse plus accueillir confortablement son petit ami, un shérif adjoint de Lake Arrowhead du nom de Mitch Connor. D’habitude, ils ne se voyaient déjà que le week-end et, maintenant, ils ne pouvaient même plus le faire.

Cependant, au-delà de ça, trouver un nouveau logement qui ait assez de place pour deux personnes (et, espérait-elle, trois un jour) et qui puisse satisfaire ses exigences en matière de sécurité n’était pas facile. Bien que son ex-mari, Kyle Voss, ne soit plus une menace, Jessie avait encore beaucoup d’autres ennemis et beaucoup d’entre eux adoreraient avoir la possibilité de s’en prendre à elle.

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