Блейк Пирс - L’alibi Idéal стр 13.

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Ce qu’elle vit lui fit pousser un soupir de soulagement. Un raton-laveur essayait agressivement de s’introduire dans une de leurs poubelles verrouillées. Il avait réussi à introduire une patte dans l’ouverture minuscule entre la poubelle et son couvercle, mais il n’avait pas vraiment réussi à aller plus loin. Quand la lumière s’alluma, il tourna prestement la tête vers Morgan et elle aurait pu jurer avoir vu un air coupable lui passer brièvement sur le visage avant qu’il descende de la poubelle d’un bond et se précipite dans l’obscurité.

Elle rit silencieusement. Si un raton-laveur cambrioleur pouvait lui provoquer des palpitations cardiaques, il allait lui falloir un certain temps pour retrouver une vie à peu près normale. À l’intérieur, elle ralluma la lumière et retourna à l’îlot pour préparer son en-cas.

Cependant, quand elle posa le couteau et tendit le bras vers la dinde, elle remarqua que la tortilla avait disparu.

J’aurais juré l’avoir sortie.

Elle se retourna vers le réfrigérateur. À ce moment-là, elle remarqua les empreintes sales de ce qui ressemblait à une botte. Ni Morgan ni Ari ne portaient de chaussures dans la maison. La sensation de peur glaçante qui venait de la quitter revint soudain, comme si un énorme poing gelé lui avait soudain enserré tout le corps. Elle reprit le couteau de boucher. Quand elle jeta un coup d’œil au plan de travail, elle remarqua autre chose. Le petit économe avait disparu du bloc de couteaux.

Elle commença à appeler Ari, mais l’ombre jaillit du cellier derrière elle et plaqua une main sur sa bouche juste avant qu’elle n’ait pu prononcer le nom. Elle essaya de se libérer, mais l’assaillant eut le temps d’enfoncer quatre fois l’économe dans le bas de son dos avant qu’elle ne pense à se servir de son couteau de boucher contre lui.

Morgan haleta sous la main qui lui couvrait la bouche. Elle ne sut pas si elle avait touché son ennemi, car la douleur et le choc l’englobaient trop pour qu’autre chose lui parvienne. Elle perdit le compte du nombre de fois qu’il enfonça le petit couteau dans la peau tendre située au-dessus de ses hanches. À un moment, elle s’effondra au sol.

Elle atterrit durement sur le carrelage de la cuisine et sentit son crâne y rebondir une fois avant de s’immobiliser. Elle était à plat ventre mais, comme elle avait les yeux ouverts, elle vit son agresseur placer délicatement le couteau sur l’îlot avec ses mains gantées. Alors, il se pencha et essuya la lame du couteau de boucher auquel elle s’accrochait encore. Elle ne voyait pas son visage.

– Repens-toi, lui chuchota-t-il à l’oreille.

Alors qu’elle perdait rapidement conscience, Morgan reconnut la voix de son ravisseur et frissonna avec horreur. Il se redressa et baissa les yeux vers elle avec peu d’intérêt avant de partir vers la porte latérale.

Juste avant qu’il sorte et referme la porte derrière lui, elle le vit porter sa tortilla à la bouche et en prendre une grande bouchée. Alors, il ferma la porte et partit. Trois minutes plus tard, Morgan mourut.

CHAPITRE NEUF

Jessie était frustrée.

Elle savait qu’elle devrait probablement aller se coucher. Après tout, il était presque minuit et Ryan était chez lui ce soir. Pourtant, elle n’était pas fatiguée. Elle avait posé les dossiers des quatre affaires sur le lit. Tout en écoutant Hannah rire dans l’autre chambre en regardant un épisode de Top Chef, elle essayait de comprendre l’affaire.

Même si ces femmes avaient beaucoup de traits communs, il n’y avait pas assez de vraies similitudes et aucun mobile évident ne lui sautait aux yeux. Elles avaient toutes d’un peu moins de trente ans à environ trente-cinq ans. Elles appartenaient toutes au moins à la classe moyenne, parfois cossue, et habitaient dans de beaux quartiers. Cependant, elles n’avaient rien d’autre en commun.

Aucune d’elles n’habitait dans le même quartier de la ville. Aucune d’elles n’avait été trouvée près de l’endroit où elle avait été enlevée ou près des autres victimes. Trois d’entre elles étaient mariées, mais l’une d’elle, la victime la plus récente, ne l’était pas. Trois d’entre elles étaient blanches, mais la troisième victime, Jayne Castillo, était hispano-américaine. L’une d’elles avait des enfants, mais pas les trois autres. Deux d’entre elles travaillaient dans des bureaux, l’une d’elles avait une entreprise à domicile et la dernière était femme au foyer. Aucune n’avait de casier judiciaire.

Jessie voulait avoir quelque chose de positif à partager avec Morgan Remar quand elle la retrouverait le lendemain matin mais, pour l’instant, il n’y avait pas grand-chose. Elle espérait qu’une chose que Morgan lui dirait correspondrait peut-être à ce que Brenda Ferguson lui avait dit aujourd’hui.

Alors qu’elle se demandait si elle allait dire à Hannah qu’il était l’heure de se coucher, son téléphone sonna. C’était Ryan.

– Je te manque ? demanda-t-elle.

– Toujours, dit-il, mais ce n’est pas pour ça que je t’appelle. On vient de m’assigner une affaire. Decker veut que tu t’en charges avec moi. Je vais au poste. Est-ce que je peux te récupérer en route ? Je pourrai être là dans quinze minutes.

– Bien sûr, dit-elle en commençant déjà à ranger les dossiers de toutes les victimes. C’est quelle affaire ?

– Je ne sais pas encore grand-chose, juste qu’un homme a trouvé sa femme morte dans leur cuisine il y a moins d’une heure. Ils habitent à West Adams. Elle avait presque trente ans. Elle a été poignardée plusieurs fois dans le dos avant de mourir d’hémorragie externe.

– OK, dit Jessie. Je te retrouve devant dans quinze minutes. Ça me laissera le temps de prier Hannah d’aller dormir.

– Bonne chance.

– Merci. Comme elle regarde une émission de cuisine, je vais en avoir besoin.

*

Ils arrivèrent à la maison à minuit trente-cinq. La zone qui s’étendait autour de la maison était déjà bouclée et entourée par quatre voitures de police, une ambulance et une camionnette de médecin légiste.

Jessie et Ryan descendirent de leur voiture à un demi-pâté de maisons de distance et longèrent plusieurs manoirs vieux d’un siècle avant d’atteindre la scène de crime. Cette maison était grande et impressionnante, elle aussi, mais elle était en moins bon état que les autres. Dans la cour de devant, une bâche et un tas de bois de construction suggéraient que les propriétaires avaient essayé d’y remédier.

Ryan montra son badge et un policier en uniforme souleva le cordon de police pour qu’ils puissent passer dessous et aller à la porte d’entrée. Ils croisèrent l’agent Pete Clark, policier vétéran avec une boule à zéro grise et des bras de figurine de super-héros. Célèbre à la section pour être un homme qui va droit au but, il ne les déçut pas.

– Comment ça va, Pete ? demanda Ryan quand ils le croisèrent au perron.

– Alors que les Dodgers allaient entrer dans le treizième tour de batte, on m’a appelé, donc, je ne vais pas très bien. Cette affaire m’a gâché la soirée, en somme.

– Désolé que ce fichu meurtre t’ait empêché de regarder ta partie de base-ball, répondit Ryan avec une compassion de façade. Tu veux bien nous expliquer ce qui s’est passé ici ?

– Pas de problème, dit Clark, passant en mode professionnel sans s’offenser aucunement de l’ironie de Ryan. Suivez-moi.

Avant d’entrer dans la maison, Jessie prit le temps de rassembler ses pensées. Tout ce qu’elle allait voir pourrait devenir un indice qui lui permettrait de comprendre l’état d’esprit de l’assassin. Elle entra en écartant toute pensée de demi-sœurs troublées et de femmes enlevées. Quand Clark les emmena dans le hall en marchant lourdement sur le plancher affaissé et irrégulier, il les mit au courant.

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