Блейк Пирс - Le Visage du Meurtre стр 4.

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« Les séances se passent bien, admit Zoe. La Dr. Monk a des observations intéressantes. Je comprends pourquoi vous l’appréciez.

– Elle a une très bonne réputation. As-tu fait des progrès dont tu pourrais me parler ? Ou est-ce trop personnel ? »

Zoe haussa les épaules tout en examinant les deux pouces d’eau au fond du vase qui se trouvait sur leur table et qui ne suffiraient pas à abreuver bien longtemps les deux chrysanthèmes. Ses calculs mentaux du temps qu’il faudrait pour qu’elles se fanent totalement l’amusèrent assez pour qu’elle s’autorise de dire ce qui la préoccupait. « Elle a dit que je devrais sortir plus. »

La Dr. Applewhite sourit affectueusement, sa propre alliance scintillant à la lumière du soleil lorsqu’elle porta la tasse de café vers ses lèvres. « Elle pourrait avoir raison.

– Je ne pense vraiment pas que ça soit la solution à tous mes problèmes, » soupira Zoe, rapprochant de sa bouche la tasse de café fumante apportée par le serveur.

« Peut-être pas à tous, mais à quelques-uns, » répondit sérieusement cette fois-ci la Dr. Applewhite. « Je ne dis pas que tu dois te sentir mal d’être qui tu es. Tu es opérationnelle – plus que ça. Tu l’as transformé dans un atout dans ton travail. Les autres ne sont pas aussi capables que toi. Je m’inquiète seulement pour toi. Vraiment, tu sais. »

Zoe hocha la tête. « J’apprécie, » dit-elle. En y réfléchissant bien, elle se rendit compte que la Dr. Applewhite était la seule personne au monde à se soucier véritablement d’elle. Cela la rassura, d’avoir au moins une personne.

Avant même d’avoir eu le temps de terminer sa pensée et de prendre au sérieux la recommandation d’appeler John, son portable sonna dans sa poche. Zoe le saisit et décrocha en voyant apparaître le nom de Shelley sur l’écran.

« Agent Special Zoe Prime.

– Salut, Z. J’espère que tu ne fais rien de beau en ce moment. »

Zoe poussa un soupir, baissant les yeux sur son assiette à moitié finie. Ce n’était pas comme si elle avait pu savourer son plat, ayant la tête ailleurs. « Je devine que nous avons une nouvelle affaire.

– Je te rejoins QG dans trente minutes. Le chef dit que c’est une grosse affaire. »

Zoe s’excusa en souriant à la Dr. Applewhite, mais la docteur lui faisait déjà signe de partir. « File faire ton devoir, Agent. Mais il y a une dernière chose que je dois te dire… » La Dr. Applewhite hésita, tout en inspirant. Elle semblait réticente à parler, mais elle finit par se lancer, les yeux baissés en direction de l’assiette à moitié finie de Zoe : « Quelqu’un de mon groupe de recherche – un autre synesthète. On pensait qu’il allait mieux mais…  Je suis désolée de le dire, mais il s’est tué la semaine dernière. Sans un groupe de soutien, si ce n’est moi, il avait du mal. Les êtres humains ont besoin d’avoir d’autres êtres humains autour d’eux pour les épauler émotionnellement. On en a tous besoin. Même ceux qui pensent un peu autrement. »

Zoe s’arrêta, et fixant du regard sa tasse de café et les quelques millimètres d’espace entre le café et le bord de la tasse, elle s’enfonça dans sa chaise. Elle n’était jamais allée à la rencontre d’aucun des membres du « groupe de recherche » de la Dr. Applewhite – les sujets d’expérience, comme les appelait Zoe dans sa tête quand elle était méchante – mais tout de même, c’était dur à entendre. Quelqu’un comme elle qui avait voulu mourir pour la seule et unique raison qu’il était exactement comme elle. C’était quelque chose de bien difficile à avaler.

Elle prit machinalement son sac et s’éloigna sans vraiment regarder autour d’elle. Dans sa tête, elle réordonnait ses pensées, se rappelant les commentaires de la Dr. Monk. Travaille vers tes objectifs. Petit à petit.

Qu’avait-elle dans sa vie, en fait ? Une mentor qui était la personne la plus proche d’une figure maternelle. Une partenaire, Shelley, qui incarnait ce qu’on pourrait désigner comme une amie. Deux chats, Euler et Pythagore et, bien qu’elle les aimât tous les deux, elle savait que c’était dans leur nature de chats de s’en sortir si elle disparaissait et ils vivraient avec quelqu’un d’autre. Une carrière qui semblait être plus instable qu’ascendante, même si actuellement, c’était plutôt pas mal. Un petit appartement qu’elle pouvait qualifier de « chez soi ».

Et une aptitude, ou un état, ou peu importe le terme, qui la rendait tellement différente qu’il poussait les gens comme elle à se suicider.

C’était une pensée qui donnait à réfléchir.

CHAPITRE TROIS

Zoe marcha à grands pas le long des couloirs de l’immense bâtiment du QG FBI à Washington, DC, en direction de la salle de réunion où Shelley avait dit qu’elle allait l’attendre. Ce genre de bâtiments rassurait Zoe : construit il y a bien longtemps mais avec suffisamment d’organisation et de logique pour qu’il soit facile de se repérer et se déplacer à chaque étage.

Le bâtiment J. Edgar Hoover avait été construit à dessein. Même si de l’extérieur, il était carré et gris, le genre d’architecture que les gens qualifient d’horreur, la composition géométrique, monolithique était ce que Zoe aimait le plus. Les couloirs bifurquaient exactement de la même manière, quel que soit l’endroit d’où l’on sortait de l’ascenseur, et les pièces étaient numérotées selon un ordre logique. La pièce 406, naturellement, était la sixième porte devant laquelle on débouchait en s’arrêtant au quatrième étage. Ceci était particulièrement appréciable. Tous les bâtiments n’étaient pas créés égaux.

Bien entendu, Shelley attendait déjà dans la salle de réunion, étudiant des notes et des photographies couleur disposées à intervalles réguliers le long d’une table de réunion. Elle leva les yeux et sourit quand Zoe entra.

Zoe avait du mal à comprendre comment Shelley, avec un jeune enfant à la maison et sans être particulièrement avantagée par la distance depuis la maison, avait pu arriver avant elle au QG. Non seulement cela, mais comment pouvait-elle être si bien habillée, dans un ensemble qui épousait à merveille ses formes rondes mais sveltes, tout en mettant en valeur le galbe de ses hanches, sa taille et ses seins, sans une seule trace de la saleté habituelle à laquelle on pourrait s’attendre au contact d’un enfant. Comment pouvait-elle même être si bien maquillée, avec sa bouche subtilement réhaussée d’une touche de rouge à lèvres rose et ses cheveux blonds proprement noués en un élégant chignon. Elle y parvenait pourtant.

Leur chef, l’Agent Spécial Superviseur Leo Maitland, se tenait debout à l’avant de la pièce, attendant avec l’impatience d’un jaguar prêt à bondir sur sa proie. C’était un vétéran de l’armée, avec l’allure d’un soldat et qui, après une carrière auréolée de succès de grade en grade, rentra chez lui pour rejoindre les forces de l’ordre. C’était il y a quinze ans, mais les cheveux grisonnants sur ses tempes n’indiquaient en rien qu’il n’était plus le guerrier qu’il fut à l’époque. Il mesurait un mètre quatre-vingt-dix, avec un tour de poitrine de cent-quatorze centimètres et des biceps de trente-huit centimètres qui se contractaient encore aux plis de son uniforme.

« Ah, Agent Spécial Prime, » dit-il. « Bienvenue. J’ai transmis les notes d’informations à votre partenaire. Asseyez-vous, s’il vous plait, et parcourez-les. »

Zoe suivit l’ordre et s’assit, posant un gobelet de café devant Shelley. C’était devenu une de leurs habitudes. Zoe apportait le café et Shelley menait les conversations courtoises nécessaires tout au long d’une affaire. Chacune s’occupait de quelque chose qu’elle pouvait gérer.

« L’Agent Spécial Rose a toutes les informations, mais je vais vous en donner un aperçu. On a déjà deux morts sur le dos, et ceci a l’air d’être une affaire locale, donc vous ne devriez pas avoir à vous déplacer. » Maitland croisa ses bras sur son torse, ce qui fit se tendre le tissu de son costume autour des épaules. « La presse locale va nous mettre la pression, sachant que l’une des victimes était très en vue dans la communauté. Vous vous doutez certainement de l’urgence d’éviter un troisième meurtre et de nous prémunir de ce que les journalistes ne nous collent pas l’étiquette « criminel en série ». »

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