Блейк Пирс - Avant Qu’il Ne Blesse стр 4.

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« Dites, attendez, dit Patricia. N’est-il pas un peu jeune pour un gâteau comme ça ?

– Non, dit Mackenzie. Kevin adore la crème glacée.

– Je ne me rappelle pas t’avoir jamais donné de la glace aussi jeune. »

Mackenzie eut cette pensée qu’elle n’osa dire à voix haute : Ca m’étonne que tu te rappelles de quoi que ce soit de mon enfance.

« Oh oui, dit Frances. Il aime en particulier la glace à la fraise. Mais pas au chocolat. Vous devriez voir l’air horrifié que prend cet enfant quand il goûte à n’importe quoi de chocolaté. »

Mackenzie observa le visage de sa mère et y vit l’ombre de la femme qu’elle avait autrefois été. On y lisait de la déception ainsi que de l’embarras. Elle commença aussitôt à se redresser, adoptant une posture défensive et Mackenzie sut immédiatement que les choses allaient s’envenimer s’ils continuaient sur cette voie.

« Mais ne t’inquiètes pas, Maman, dit Mackenzie. Il mange énormément d’aliments sains également.

– Je ne mettais pas ça en doute. J’étais simplement… curieuse. Ca fait un moment depuis que j’ai élevé un enfant…

– N’est-ce pas étrange ? dit Frances. On croit qu’on en a terminé avec la magie d’élever ses enfants quand ils quittent la maison et puis… bam ! On devient grand-parent.

– C’est le cas, je suppose » dit Patricia en regardant Kevin. Elle tendit une main dont il se saisit, barbouillant son index de glace à la vanille.

« Comme vous pouvez le voir, dit Frances, il est plutôt partageur également. »

Patricia rit devant cette remarque, un son qui lui valut un grand sourire de la part de Kevin. Mackenzie put voir des larmes dans les yeux de sa mère même si elle continuait de rire en même temps. Et au moment où son rire eut atteint son paroxysme, Kevin gloussait avec elle comme s’ils venaient de partager une plaisanterie rien qu’entre eux.

« Je suppose qu’il tient son sens de l’humour du côté de votre famille, dit Frances. Dieu sait que mes enfants n’ont jamais été très portés à la plaisanterie.

– Hé, dit Ellington. Il y a beaucoup de gens qui me trouvent drôle ! Pas vrai, Mac ?

– Je ne sais pas, dit-elle. J’ai déjà rencontré l’un d’eux ? »

Il roula des yeux vers elle tandis que leurs mères riaient à leurs dépens. Kevin se joignit de nouveau à elles, continuant d’enfoncer ses mains dans le gâteau à la crème glacée avant d’en fourrer une partie dans sa bouche.

On dirait la quatrième dimension, pensa Mackenzie en voyant tout cet échange se dérouler. Leurs mères s’entendaient bien en fait. Et ce n’était pas forcé. D’accord, cela n’avait duré que quelques instants mais quelque chose là-dedans avait paru naturel. Quelque chose qui – mon dieu – lui paraissait bien.

Elle était sûre d’être en train de les fixer mais ne pouvait s’en empêcher. Et il est impossible de dire combien de temps elle aurait continué à faire ça si le téléphone n’avait pas sonné pour l’interrompre. Elle bondit sur cette occasion de s’éloigner de la table, se précipitant vers son téléphone posé sur le comptoir de la cuisine sans même se demander qui cela pouvait bien être.

Tout cela changea lorsqu’elle vit le nom de son patron, McGrath, sur l’écran d’appel. Il était plus de cinq heures de l’après-midi et à chaque fois que McGrath appelait à une heure pareille, cela signifiait généralement qu’elle allait avoir quelques journées bien chargées. Elle prit son téléphone et regarda en direction du vestibule et jusqu’à la salle à manger, espérant croiser le regard d’Ellington. Mais il était en train de discuter avec sa mère et d’enlever de la glace sur le visage et les mains de Kevin.

« Agent White à l’appareil, répondit-elle.

– Bonjour White. » La voix de McGrath était lugubre comme toujours. Il était difficile de jauger son humeur rien qu’avec ces deux mots. « Je crois que j’ai une affaire qui pourrait vous convenir comme un gant. Mais il s’agit plutôt d’une urgence. J’ai besoin que vous soyez prête ce soir et que vous soyez dans l’avion très tôt demain matin, direction l’Utah.

– Cela me convient mais pourquoi les agents de là-bas ne s’en chargent-ils pas ?

– Les circonstances sont particulières, je vous expliquerai ça quand vous serez dans mon bureau. Dans combien de temps Ellington et vous pouvez être ici ? »

Elle fut un peu déçue d’elle-même d’être si soulagée d’avoir une telle porte de sortie – une excuse valable pour s’éloigner de toute cette étrange atmosphère entre sa mère et Frances.

« Très rapidement en fait, dit-elle. Nous avons en quelque sorte une baby-sitter à domicile pour le moment.

– Excellent. Dans une demi-heure, ça vous va ?

– C’est parfait » dit-elle. Elle mit fin à l’appel puis, fixant toujours des yeux la salle à manger en essayant de donner du sens à tout cela, appela : « Hé, Ellington ? Tu peux venir une seconde ? »

Ce fut peut-être le ton de sa voix ou bien la simple déduction que personne ne leur téléphonait jamais si ce n’est les gens avec qui ils travaillaient mais Ellington vint aussitôt, un sourire plein d’expectative sur le visage.

« Le boulot ? demanda-t-il.

– Oui.

– Super, dit Ellington. Parce que franchement, quoiqu’il soit en train de se dérouler ici, c’est fichtrement bizarre.

– Je sais, hein ? »

Alors, comme pour leur donner raison, leurs deux mères rirent à propos de quelque chose dans la salle à manger, suivies par l’éclat de rire joyeux de leur fils.

CHAPITRE QUATRE

Même si cela faisait bizarre de laisser Kevin avec ses deux grands-mères, Mackenzie ne put nier que cela lui fit chaud au cœur de savoir que sa mère allait enfin passer un moment privilégié avec son fils. Sa seule crainte était que le côté entêté et plutôt égoïste de sa mère ne fasse surface et qu’elle ne se braque lorsqu’elle s’apercevrait que Kevin et Frances avaient établi un lien entre eux. Elle était stupéfaite de n’avoir aucune inquiétude à ce sujet tandis qu’Ellington et elle se frayaient un chemin le long des couloirs vides du quartier général du FBI jusqu’au bureau de McGrath.

Quand ils entrèrent, il était clair qu’il était en train de terminer sa journée. Il disposait quelques dossiers dans son attaché-case et paraissait plutôt de bonne humeur.

« Merci d’être venu aussi rapidement, dit-il.

– Aucun problème, dit Ellington. En fait, vous nous avez rendu service d’une certaine façon.

– Vraiment ?

– Des histoires de famille, dit Mackenzie.

– Pas mes affaires donc. Alors je serais bref et concis. Nous avons une femme morte là-bas, dans l’Utah. Le FBI a été contacté à ce sujet parce que selon les autorités locales, cette femme n’a aucune identité. Pas de papiers, pas de numéro de sécurité sociale, d’acte de naissance, aucune adresse connue, rien.

– Et pourquoi appeler des agents de Washington pour se charger de ça plutôt que ceux déjà sur le terrain à Salt Lake City ? demanda Mackenzie.

– Je ne connais pas tous les détails mais le service du FBI là-bas est un peu dans le pétrin. A cause de précédents problèmes dans le secteur concernant la protection de certains individus, la branche de Salt Lake City doit faire extrêmement attention à la façon dont ils gèrent des enquêtes là-bas.

– C’est plutôt vague, dit Ellington.

– Eh bien, c’est tout ce que je peux vous dire pour l’instant. Je peux aussi ajouter qu’il y a eu un conflit d’intérêt qui s’est réglé au tribunal, et qu’il a finalement été démontré que le FBI était dans son tort. Les chefs de la branche de Salt Lake City nous ont donc contactés aujourd’hui pour voir si on pouvait faire venir là-bas quelques agents de Washington afin de travailler en toute discrétion sur l’affaire. Et vu la nature du meurtre, on dirait que c’est quelque chose dont vous allez tous deux vous charger plutôt facilement. Allez là-bas, découvrez qui elle est et qui l’a tuée. Et pourquoi. Puis donnez les infos à la police locale et rentrez à la maison.

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