Блейк Пирс - Avant Qu’il Ne Blesse стр 11.

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– Quelle cinglée de ferme ? » demanda Mackenzie.

Cette question parut sincèrement inquiéter Thompson pour la première fois depuis qu’ils étaient venus frapper à sa porte. Il esquissa une légère grimace et secoua doucement la tête. « Je ne me sens pas d’en parler. Trop de gens importants sont impliqués, vous voyez ?

– Non, nous ne voyons pas. » Même si elle se rappelait que McGrath avait raconté qu’une sorte de communauté religieuse se trouvait dans la région et que c’était l’une des raisons pour laquelle les agents locaux hésitaient face à l’enquête.

« Eh bien, M. Thompson, je déteste devoir le dire de cette façon, dit Ellington, mais vous avez déjà avoué avoir fabriqué les fausses pièces d’identité. Si nous le voulions, nous pourrions vous arrêter pour cela et faire en sorte que vous passiez au moins les six prochains mois en prison. En fonction de ceux à qui vous les avez vendus, ce pourrait être encore pire que ça. Cependant, si vous nous apprenez qui étaient ces femmes à qui vous avez fourni ces papiers et que cela nous aide dans notre enquête, alors nous pourrions en quelque sorte passer sur tout cela. Nous insisterions pour que vous cessiez de fabriquer de fausses pièces d’identité en vous servant d’un établissement publique comme le service des immatriculations, mais ça s’arrêterait là. »

Thompson parut légèrement embarrassé d’être tombé dans un tel piège. L’expression gênée sur son visage se transforma en un sourire de défaite. « C’est possible de laisser mon nom en dehors de ça ?

– A moins qu’il n’y ait des circonstances atténuantes, je ne vois pas comment, dit Mackenzie. Avez-vous peur que quelqu’un ne cherche à se venger ?

– Avec ces gens-là, je ne sais tout simplement pas. » Lorsqu’il vit que les deux agents n’avaient toujours aucune idée claire de ce dont il parlait, il soupira de nouveau et poursuivit. « Cette femme vient et achète les documents. Elle les obtient pour des femmes qui tentent d’échapper à la Communauté. Elles s’en servent afin de se rétablir – juste quelques petites choses qu’elles peuvent posséder et qui les aident à démarrer une nouvelle vie. Une vie normale.

– Qu’est-ce que c’est cette Communauté ? demanda Ellington.

– Une communauté religieuse à environ vingt-cinq kilomètres de là, de l’autre côté de Fellsburg – c’est à peu près à quarante minutes d’ici. Beaucoup de gens connaissent son existence mais personne n’en parle vraiment. Quand ça arrive, c’est soit en plaisantant soit en parlant à voix basse d’un air effrayé.

– Vous avez une idée de la raison pour laquelle certaines femmes de cette Communauté éprouveraient le besoin de s’en échapper ? »

Thompson haussa les épaules. « Je ne suis pas sûr. C’est la vérité. Franchement, je n’en sais pas plus au sujet de cet endroit que n’importe qui que vous interrogeriez dans la rue. Je ne faisais que fabriquer et vendre ces pièces d’identité.

– Vous ne savez pas du tout ce qu’ils font ?

– La rumeur dit qu’ils pratiquent une sorte de culte polygame. Certains des hommes auraient trois ou quatre femmes. Ils sont censés être très religieux – du genre foudre du Nouveau Testament, ces trucs-là.

– Et à propos de cette femme qui vous achète les documents ? Que savez-vous d’elle ?

– Pas grand-chose. Quand elle est venue et m’a demandé si je voulais de ce petit boulot supplémentaire, l’une de ses conditions  était que je ne pose pas de questions. J’ai pensé que c’était n’importe quoi mais alors elle m’a glissé cinq cent dollars. Et écoutez-moi… j’ai bientôt soixante ans et j’ai encore des dettes. Je ne pouvais pas laisser passer autant d’argent.

– Vous ne connaissez même pas son nom ? demanda Ellington.

– Non. Désolé.

– Pouvez-vous la décrire ?

– Elle est plutôt jeune. Entre vingt-cinq et trente ans, je dirais. Jolie. Des cheveux bruns, elle porte des lunettes de vue.

– Quelque chose d’autre qui vous revient en tête ? demanda Mackenzie. N’importe quoi.

– J’ai aperçu brièvement sa voiture une fois. Elle n’était venue que trois fois alors. La seconde fois, je me suis dépêché d’aller dans l’entrée quelques secondes après elle. Je l’ai vue partir à travers la vitre. Elle se dépêchait à travers le parking et elle est montée dans sa voiture. Un modèle ancien, rouge, une berline, je crois.

– Est-ce qu’elle prend rendez-vous pour vous rencontrer ? demanda Ellington.

– Non. »

Ils continuèrent de discuter mais Mackenzie n’en écouta que des bribes. Elle se raccrochait à quelque chose que Thompson avait dit. Un modèle ancien, rouge, une berline, je crois.

Il y avait eu une voiture rouge, un modèle ancien, dans l’allée d’Amy. Une Pontiac. En temps normal, Mackenzie aurait pensé que ce n’était là guère plus qu’une coïncidence. Mais Amy s’était conduite bizarrement – elle avait eu l’air effrayé et soupçonneux. Cela valait certainement le coup de lui rendre une seconde visite.

« M. Thompson, merci beaucoup de nous avoir accordé votre temps, dit Mackenzie. Nous allons laisser tomber cette affaire de pièces d’identité mais vous devez arrêter de les fabriquer.

– Vous dites que la fille est morte, c’est ça ? Et qu’elle avait l’un de mes documents ?

– Apparemment.

– Alors j’arrête tout. Aucune somme d’argent ne vaut la peine d’être impliqué dans un truc pareil. »

Mackenzie et Ellington retournèrent à la porte. Ellington donna à Thompson l’une de ses cartes de visite avec instruction de les contacter s’il revoyait cette femme ou si elle essayait de se mettre en rapport avec lui d’une quelconque façon. Ils s’en allèrent, le laissant l’air quelque peu perturbé, peut-être réfléchissait-il au fait que le seul élément connu au sujet de la femme décédée était la fausse pièce d’identité qu’il avait fabriqué.

« Alors qu’est-ce que tu as compris tout d’un coup ? dit Ellington tandis qu’ils se dépêchaient de regagner leur voiture. Tu as mis fin si vite à la conversation et tu avais cet air bizarre sur le visage.

– Quel air ?

– Celui que tu as présentement sur le visage – comme un enfant qui vient de repérer un cadeau supplémentaire sous le sapin de Noël.

– Sa description de la voiture. Une berline de modèle ancien. Il y en avait une garée dans l’allée de l’une des maisons que j’ai visitées. Chez Amy Campbell… et elle était nerveuse. Très soupçonneuse et elle n’a jamais semblé prête à me laisser entrer.

– On dirait que nous avons peut-être là notre première piste.

– Peut-être » dit Mackenzie.

Cela semblait juste mais étant donné la nature de l’affaire et la façon dont s’était comportée Amy, elle se disait qu’ils auraient peut-être besoin de prendre un supplément de précautions pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas juste d’une coïncidence. Elle détestait perdre du temps de cette façon mais au fond de sa tête, elle se rappelait également qu’il était possible que la Communauté soit impliquée.

Même si elle n’en avait jamais fait elle-même l’expérience, elle avait lu des études de cas et des rapports d’autres enquêtes où l’implication de groupes religieux lors d’une affaire rendait tout aussi explosif qu’une bombe à retardement. Et si elle pouvait éviter cela, Mackenzie était plus que disposée à agir par étape en prenant davantage de temps.

CHAPITRE NEUF

Ils regagnèrent le commissariat de Fellsburg, là où l’entrée était bourdonnante d’activité à cause des agents qui prenaient leur poste et ceux ayant terminé leur journée. Il était presque vingt-heures, un samedi soir, une heure animée dans n’importe quelle commissariat, peu importe où il était situé. Burke n’étant nulle part en vue, ils se dirigèrent donc vers leur espace de travail à l’arrière du bâtiment. Il aurait été tentant de simplement trouver un motel et d’arrêter pour ce soir, mais ils savaient tous deux qu’ils auraient plus facilement et plus rapidement accès aux dossiers et à d’autres informations en étant au commissariat.

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