Джек Марс - Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1 стр 4.

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— Poussière à la roulette de queue ! cria quelqu’un.

— Poussière à la porte de chargement ! dit Martinez.

— Poussière au train d’atterrissage !

— Poussière à la porte du poste de pilotage !

En quelques secondes, l’hélicoptère fut englouti. Heath répétait chaque appel dans son casque. À présent, ils volaient à l’aveuglette et l’hélicoptère traversait un ciel épais et sombre.

Luke regardait fixement le sable qui heurtait les hublots. Il était difficile de croire qu’ils volaient encore.

Heath mit une main à son casque.

— Pirate 2, Pirate 2 … oui, je vous reçois. Continuez, Pirate 2.

Heath avait le contact radio avec tous les intervenants de la mission dans son casque. Apparemment, le second hélicoptère l’appelait pour lui parler de la tempête.

Il écouta.

— Négatif, on ne retourne pas à la base, Pirate 2. Continuez comme prévu.

Martinez croisa à nouveau le regard avec Luke. Il secoua la tête. L’hélicoptère rua et se balança. Luke regarda la ligne des hommes. C’étaient des combattants endurcis, mais aucun d’eux ne semblait avoir envie de continuer cette mission.

— Négatif, on ne se pose pas, Pirate 2. Nous avons besoin de vous pour cette …

Heath s’arrêta et écouta à nouveau.

— SOS ? Déjà ?

Il attendit. Maintenant, il regardait Luke. Ses yeux étaient plissés et son regard dur. Il n’avait pas l’air d’avoir peur. Il avait l’air contrarié.

— Je les ai perdus. Ils sont censés nous soutenir. Les gars, est-ce que vous les voyez dehors ?

Martinez regarda par le hublot. Il grogna. Ce n’était même plus vraiment la nuit. Dehors, on ne voyait que de la poussière marron.

— Pirate 2, Pirate 2, m’entendez-vous ? dit Heath.

Il attendit un moment.

— Répondez, Pirate 2. Pirate 2, Pirate 2.

Heath s’interrompit puis écouta.

— Pirate 2, rapport de situation. Rapport …

Il secoua la tête et regarda Luke à nouveau.

— Ils se sont écrasés.

Il écouta à nouveau.

— Il n’y a que des blessures légères. L’hélicoptère ne fonctionne plus. Les moteurs sont hors service.

Soudain, Heath frappa la paroi près de sa tête.

— Merde !

Il envoya un regard noir à Luke.

— Les salauds. Les lâches. Ils se sont défilés, je le sais. Juste au moment où leurs appareils tombent en panne, ils se perdent dans la tempête et ils s’écrasent à dix kilomètres d’un bivouac de la Dixième Division des Montagnes. Comme c’est commode. Ils vont y aller à pied.

Il s’interrompit. Un souffle lui échappa.

— C’est incroyable, non ? Je n’aurais jamais cru qu’une unité de la Force Delta bousillerait une mission.

Luke le regarda. Pirate 2 aurait donc disparu, se serait caché, aurait quitté le théâtre des opérations. Heath soupçonnait que Pirate 2 avait quitté l’opération de son plein gré. C’était peut-être vrai, peut-être faux, mais c’était peut-être aussi la meilleure chose à faire.

— Monsieur, je pense que nous devrions faire demi-tour, dit Luke, ou alors atterrir. Nous n’avons plus d’unité de soutien et je ne crois pas avoir jamais vu une tempête…

Heath secoua la tête.

— Négatif, Stone. Nous continuons avec moins de troupes. Une équipe de six hommes attaque la maison. Une équipe de six hommes surveille les approches par le village.

— Monsieur, avec tout le respect que je vous dois, comment cet hélicoptère va-t-il faire pour atterrir et pour redécoller ?

— On n’atterrit pas, dit Heath. On descend en rappel puis l’hélicoptère pourra prendre de l’altitude jusqu’à ce qu’il trouve le sommet de cette tempête, où qu’il soit. L’hélicoptère pourra revenir quand nous aurons capturé la cible.

— Morgan … commença Luke.

S’adresser à un officier supérieur en utilisant son prénom était une convention qui n’était acceptée qu’à de rares endroits, dont la Force Delta.

Heath secoua la tête.

— Non, Stone. Je veux al-Jihadi et je vais l’avoir. Cette tempête redouble l’effet de surprise, car ils ne s’attendront jamais à ce que nous arrivions du ciel par une nuit comme celle-là. Croyez-moi, nous serons des légendes après ça.

Il s’interrompit et regarda Stone dans le blanc des yeux.

— Nous devrions arriver dans les cinq minutes. Assurez-vous que vos hommes soient prêts, Sergent.

* * *

— OK, OK, cria Luke par-dessus le rugissement des moteurs, des rotors de l’hélicoptère et du sable qui s’abattait contre les hublots. Écoutez !

Les deux lignes d’hommes le regardaient fixement, en combinaison de pilote et avec leur casque, armes prêtes. Heath le regardait du fond de l’appareil. C’étaient les hommes de Luke et Heath le savait. Sans le leadership et la coopération de Luke, Heath risquerait de se retrouver rapidement confronté à une mutinerie. Pendant une fraction de seconde, Luke se souvint de ce que Don avait dit :

Nous l’appelions le capitaine Achab.

— Le plan de la mission a changé. Pirate 2 est complètement foutu. Nous continuons avec le Plan B. Martinez, Hendricks, Colley, Simmons. Vous êtes avec moi et le Lieutenant-Colonel Heath. Nous sommes l’équipe A. On entre dans la maison, on élimine tous les ennemis, on capture la cible et on termine la mission. Nous allons agir très vite, en mode action. Compris ?

Martinez ne put s’empêcher de protester, comme toujours :

— Stone, comment comptes-tu mener cet assaut avec douze hommes ? Il en faut vingt-quatre —

Luke le regarda fixement.

— J’ai dit « Compris ? ».

Divers grognements indiquèrent que les soldats avaient compris.

— Personne ne doit nous résister, dit Luke. Si quelqu’un tire, si quelqu’un montre qu’il a une arme, il est hors-jeu. Compris ?

Il jeta un coup d’œil au travers des hublots. L’hélicoptère se battait contre une foutue tempête marron et avançait vite, mais beaucoup moins qu’il ne l’aurait pu. La visibilité extérieure était nulle, sinon pire que nulle. L’hélicoptère trembla et fit une embardée comme pour confirmer que tel était bien le cas.

— Compris, dirent les hommes qui se tenaient autour de lui. On a compris.

— Packard, Hastings, Morrison, Dobbs, Murphy, Bailey. Vous êtes l’équipe B. L’équipe B, vous allez nous soutenir et nous couvrir. Quand nous atterrirons, deux d’entre vous défendront le lieu d’atterrissage et deux défendront le périmètre proche des portes du camp. Quand nous entrerons, deux avanceront et défendront l’avant de la maison. Vous serez aussi les derniers hommes à sortir. Ayez l’œil et regardez partout. Personne ne s’attaque à nous. Éliminez toute résistance, réelle comme éventuelle. Cet endroit va forcément être plus chaud que l’enfer. Votre boulot, c’est de le refroidir.

Il les regarda tous.

— C’est clair ?

Un chœur de voix lui répondit, chacun de profondeur et de timbre différent.

— Clair.

— Clair.

— Clair.

Luke s’accroupit sur un banc bas dans la soute des soldats. Il sentait un mélange familier de peur, d’adrénaline et d’excitation. Il avait avalé une Dexedrine juste après le décollage et elle commençait à faire effet. Soudain, il se sentait plus vif et plus alerte qu’avant.

Il connaissait les effets de ce médicament. Son rythme cardiaque montait. Ses pupilles se dilataient, laissant entrer plus de lumière, ce qui lui permettait de mieux y voir. Son ouïe était plus fine. Il avait plus d’énergie, plus d’endurance et il pouvait rester éveillé longtemps.

Assis en avant sur leurs bancs, les hommes de Luke ne le quittaient pas des yeux. Ses pensées allaient trop vite pour qu’il puisse les formuler.

— Les enfants, dit-il. Surveillez-les. Nous savons qu’il y a des femmes et des enfants dans le camp et que certains d’entre eux appartiennent à la famille de la cible. Nous ne tirerons pas sur les femmes et les enfants cette nuit. Compris ?

Des voix résignées répondirent.

— On a compris.

— Compris.

C’était inévitable lors de ces missions. La cible vivait toujours entourée de femmes et d’enfants. Les missions avaient toujours lieu la nuit. Il y avait toujours de la confusion. Les enfants avaient tendance à faire des choses imprévisibles. Luke avait vu des hommes hésiter à tuer des enfants puis payer le prix de leur hésitation quand les enfants en question s’avéraient être des soldats qui, eux, n’hésitaient pas à les tuer. Pour rendre les choses encore pires, leurs compagnons tuaient les enfants-soldats juste après, dix secondes trop tard.

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