Блейк Пирс - Si elle s’enfuyait стр 6.

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Elle espéra que c’était de bon augure.

Bien sûr, quand elles entrèrent en voiture et qu’elle remarqua quelques nuages gris au loin, elle essaya de les ignorer.

CHAPITRE TROIS

Bannerman avait appelé le mari pour le prévenir que le FBI allait venir lui rendre visite. Quand Kate et DeMarco arrivèrent à la maison de sa sœur dix minutes plus tard, Gérald Hopkins était assis sur le porche avec une tasse de café. Au moment où elles grimpèrent les marches pour le rejoindre, Kate vit que l’homme avait l’air totalement épuisé. Elle savait que la douleur de perdre un être cher pouvait faire des ravages, mais quand l’épuisement venait s’y ajouter, c’était encore pire.

« Merci d’avoir accepté de nous parler, monsieur Hopkins, » dit Kate.

« C’est normal. Je veux faire tout mon possible pour vous aider à retrouver la personne qui a fait ça. »

Il parlait d’une voix défaite et hagarde. Il avait probablement passé les deux derniers jours à pleurer et peut-être même à hurler. Et il n’avait certainement pas beaucoup dormi entre les coups. Il baissa les yeux vers sa tasse de café et on aurait dit qu’il allait les fermer à tout moment. En faisant abstraction de la douleur qui l’envahissait, Kate trouva que Gérald Hopkins était un assez bel homme.

« Votre sœur est là ? » demanda DeMarco.

« Oui, elle est à l’intérieur. Elle s’occupe… des dispositions à prendre. » Il s’interrompit et il prit une profonde inspiration pour ravaler ses sanglots. Ses mains se mirent à trembler légèrement. Il but une gorgée de son café et continua à parler. « Elle a vraiment été formidable. Elle s’est occupée de tout et garde tous les curieux à distance. »

« Nous savons que la police vous a déjà interrogé, alors nous ne resterons pas très longtemps, » dit Kate. « Est-ce qu’il vous serait possible de nous décrire la dernière semaine que vous avez passée avec Karen ? »

Il haussa les épaules. « C’était pareil à n’importe quelle autre semaine. Je suis allé travailler, elle est restée à la maison. Je rentrais le soir et nous faisions les choses que nous avions l’habitude de faire. On avait notre petite routine… un peu ennuyante. Le train-train quotidien, quoi. »

« Quoi que ce soit qui sorte de l’ordinaire ? » demanda Kate.

« Non. C’est juste… je ne sais pas. Ces dernières années, depuis que les enfants étaient partis de la maison, on a arrêté de faire des efforts. On s’aimait toujours mais c’était juste une vie routinière. Un peu ennuyante, vous voyez ? » Il soupira et se mit à nouveau à trembler. « Ah, merde. Les enfants. Ils ne vont pas tarder à arriver. Henry, notre aîné, devrait arriver d’ici une heure. Et je vais devoir… raconter à nouveau tout ça … »

Il baissa la tête et laissa échapper un sanglot. Kate et DeMarco s’éloignèrent un peu, pour lui laisser le temps de se reprendre. Il lui fallut quelques minutes pour se calmer. Il s’essuya les yeux et les regarda d’un air désolé.

« Prenez votre temps, » dit Kate.

« Non, ça va aller. J’aurais aimé être un meilleur mari, vous savez. J’étais toujours là, mais sans vraiment l’être. Je pense qu’elle se sentait seule. En fait, je suis sûre qu’elle l’était. Mais je n’avais pas envie de faire des efforts. C’est vraiment pathétique de ma part, vous ne trouvez pas ? »

« Est-ce que vous savez si elle a vu qui que ce soit au cours des derniers jours ? » demanda Kate. « Est-ce qu’elle avait des rendez-vous prévus ou quelque chose dans le genre ? »

« Je n’en ai aucune idée. C’était Karen qui gérait la maison. Je ne savais même pas ce qui se passait dans ma propre maison… ni même dans ma propre vie, la moitié du temps. C’était elle qui s’occupait de tout. Elle s’occupait des comptes, prenait les rendez-vous nécessaires, gérait le calendrier, prévoyait les repas, s’occupait du jardin et organisait les anniversaires ou les réunions de famille. Moi, je ne faisais pas grand-chose. »

« Est-ce que vous pourriez nous donner accès à ses calendriers ? » demanda DeMarco.

« Bien sûr. Tout ce dont vous pourriez avoir besoin. Bannerman et ses hommes ont déjà accès à notre calendrier partagé. On faisait tout sur nos téléphones. Il pourra vous le montrer. »

« Merci, monsieur Hopkins, nous allons vous laisser maintenant mais s’il vous plaît… si vous repensez à quoi que ce soit qui pourrait nous être utile, n’hésitez surtout pas à nous contacter. »

Il hocha la tête, mais il était visiblement sur le point de se remettre à pleurer.

Kate et DeMarco prirent congé et se dirigèrent vers leur voiture. Ça n’avait pas été une rencontre très productive mais Kate était au moins persuadée qu’il était impossible que Gérald Hopkins ait tué sa femme. Il était impossible de simuler une telle tristesse. Elle avait vu pas mal d’hommes essayer de le faire au cours de sa carrière et ça n’avait jamais eu l’air aussi réel. Gérald Hopkins était terrassé par la douleur et elle était vraiment désolée pour lui.

« Prochaine étape ? » demanda DeMarco, en s’asseyant derrière le volant.

« J’aimerais retourner chez les Hopkins… et parler aux voisins. Le mari a mentionné ce jardin qui se trouve juste devant la fenêtre du bureau de sa femme. Par cette fenêtre, on pouvait voir la maison d’un voisin. Peut-être que ça ne mènera à rien, mais ça vaut la peine d’essayer. »

DeMarco hocha la tête et démarra la voiture. Elles retournèrent en direction de la maison des Hopkins. En chemin, Kate remarqua que des nuages noirs commençaient à s’accumuler et à cacher le soleil.

***

Elles commencèrent par le voisin qui vivait directement à droite des Hopkins. Elles frappèrent à la porte mais sans succès. Après quelques secondes, Kate frappa à nouveau mais toujours sans résultat.

« Tu sais, » dit Kate, « après avoir longtemps travaillé dans des quartiers comme celui-ci, tu t’attends toujours à ce qu’au moins un membre de la famille soit à la maison. »

Elle frappa de nouveau à la porte mais vu que personne ne vint leur ouvrir, elles abandonnèrent. Elles s’éloignèrent de la maison et traversèrent le jardin des Hopkins, pour se rendre chez le voisin qui se trouvait de l’autre côté. Ce faisant, Kate jeta un coup d’œil vers l’arrière du jardin des Hopkins. Elle aperçut un coin de la maison qui était visible depuis la fenêtre du bureau de Karen. Elle en voyait l’arrière, vu que l’avant se trouvait le long d’une rue qui était parallèle à celle-ci.

Alors qu’elles se dirigeaient vers la maison du voisin de gauche, Kate remarqua que quelques gouttes de pluie commençaient à tomber des nuages qui s’étaient accumulés au-dessus d’elles. Au moment où elles se dirigaient vers les marches qui menaient au porche, Kate sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Elle le sortit et regarda l’écran. C’était Mélissa. Une pointe de culpabilité l’envahit. Elle était sûre que sa fille l’appelait pour se plaindre du fait qu’elle avait laissé Michelle seule avec Alan la nuit dernière. Et maintenant, avec le recul, Kate avait l’impression que Mélissa avait toutes les raisons d’être fâchée.

Mais ce n’était pas une conversation qu’elle était prête à avoir maintenant, alors qu’elle gravissait les marches de la maison du voisin. Ce fut DeMarco qui frappa cette fois-ci. La porte fut presque immédiatement ouverte par une jeune femme qui portait un enfant d’une quinzaine de mois dans les bras.

« Bonjour, » dit la jeune femme.

« Bonjour. Nous sommes les agents Wise et DeMarco du FBI. Nous enquêtons sur le meurtre de Karen Hopkins et nous aurions aimé poser quelques questions aux voisins. »

« Je ne suis pas exactement une voisine, » dit la jeune femme. « Mais c’est presque pareil. Je suis Lily Harbor et je travaille comme nounou pour Barry et Jan Devos. »

« Est-ce que vous connaissiez bien le couple Hopkins ? » demanda DeMarco.

« Pas vraiment. On se tutoyait mais je ne les voyais qu’une ou deux fois par semaine. Et c’était toujours pour se saluer quand on se croisait. »

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