Блейк Пирс - Si elle craignait стр 6.

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« Un espace de rangement ? » demanda Kate, en se dirigeant vers la porte.

« Oui, je pense. Ça ressemble à un grenier inachevé. J’y ai jeté un coup d’œil hier. »

Kate ouvrit la porte et une bouffée d’air humide lui vint au visage. L’endroit était en effet inachevé. Il y avait des poutres visibles, ainsi que des éléments d’isolation, et une imposante unité d’air conditionné. Les propriétaires précédents avaient placé quelques planches en bois pour traverser l’espace en toute sécurité, mais c’était à peu près tout. Au fond de la pièce, le toit en pente réduisait l’espace. Plusieurs planches avaient été disposées pour soutenir le toit, créant une sorte de faux mur.

Kate s’avança sur les planches posées sur le sol. En traversant la pièce, elle se dit que c’était dommage que cet endroit soit inutilisé. Terminé, il pourrait faire office de bureau ou de salle de jeux pour une famille avec des enfants. Un escalier pourrait facilement y être installé pour rejoindre le rez-de-chaussée. Elle arriva jusqu’au faux mur qui se trouvait au fond de la pièce, au niveau de la pente du toit. Elle jeta un coup d’œil derrière les planches et pencha la tête, d’un air surpris.

« Est-ce que tu as jeté un coup d’œil ici quand tu es venue hier ? » demanda-t-elle.

DeMarco traversa la pièce, avec un air préoccupé. Elle jeta un coup d’œil derrière le faux mur et murmura : « Qu’est-ce que… ? »

Il y avait un plaid et une bouteille d’eau vide posés sur le sol.

« Kate, je ne vais pas te mentir. Je n’ai même pas pensé à jeter un coup d’œil là derrière. »

« Et il n’y avait pas de raison de le faire, » dit Kate. « Personne n’y aurait songé, en se retrouvant seule à devoir élucider cette affaire. »

« Il n’empêche que j’aurais quand même dû regarder. »

« C’est peut-être un squatteur, » dit Kate, en voulant éviter que DeMarco soit trop dure avec elle-même. « Ça arrive souvent dans les maisons en vente depuis un petit temps. »

« J’en doute. La police était là toute la journée, hier. Et ils sont restés très tard le soir. »

« C’est peut-être un squatteur qui gardait un œil sur la maison et qui a attendu que la police soit partie. Et si c’est le cas, il se pourrait également que ce squatteur soit notre assassin. Ce serait vraiment une coïncidence que ce plaid soit là aujourd’hui, en sachant qu’une personne a été tuée dans cette maison il y a à peine deux jours. »

« Alors ça voudrait dire que cette personne surveillait cette maison de très près. »

Kate et DeMarco regardèrent à nouveau le plaid et la bouteille d’eau vide. Et Kate ne put s’empêcher de penser que si ça appartenait effectivement à l’assassin, il se pourrait qu’elle reprenne la route pour Richmond avant la fin de la journée.

CHAPITRE TROIS

Le charme des petites villes n’avait jamais vraiment convaincu Kate, et c’était pareil pour Estes. Bien sûr, l’endroit était pittoresque et ça devait être agréable d’y passer quelques semaines pendant l’été, mais elle n’aurait jamais pu vivre dans un tel endroit. Elle avait presque pitié de cette petite ville – où tout été centré sur ce lac, qui était certes joli mais très peu connu. Sa renommée était éclipsée par les plages qui se trouvaient à moins d’une heure et demie de route. L’endroit était en pleine crise d’identité et ne semblait même pas en être conscient.

Pendant que DeMarco appelait le shérif du coin, Kate regarda la ville défiler devant ses yeux, en écoutant la conversation de sa coéquipière.

« Il faut envoyer une équipe à la maison de Hammermill Street, » disait DeMarco. « Si l’assassin a été assez courageux pour y dormir et y laisser son plaid, il y a des chances qu’il revienne. Et même si ce n’est pas lui l’assassin, il a peut-être vu ou entendu quelque chose. »

Kate prit un moment pour admirer la manière dont DeMarco abordait son travail. Lors d’affaires précédentes, Kate lui avait de temps en temps laissé un peu de responsabilité, mais elle ne l’avait jamais vue en position de leader. Et elle faisait ça de manière très naturelle, comme si elle avait déjà géré des centaines d’enquêtes avant celle-ci.

Kate entendit sa coéquipière faire de nombreuses suggestions et poser des questions judicieuses. Après un instant, DeMarco hocha légèrement la tête et murmura un rapide « Merci » avant de raccrocher.

« À quoi ressemblent les forces de police dans le coin ? » demanda Kate.

« Elles sont assez bien. Le shérif est une femme d’une cinquantaine d’années qui adore sa ville et qui se comporte de manière très maternelle à son égard. Les policiers que j’ai rencontrés semblent beaucoup l’apprécier. »

« Est-ce que beaucoup d’agents immobiliers ont été interrogés par la police ? »

« Oui, quelques-uns. Le type que nous allons voir maintenant est le seul au sujet duquel le shérif Armstrong avait quelques doutes. Mais elle ne le lui a pas montré, bien sûr. Mais elle m’a demandé d’aller lui parler aujourd’hui. »

« Est-ce qu’elle t’a dit pourquoi elle avait des doutes à son sujet ? »

« Apparemment, lorsqu’ils ont reçu l’appel hier matin concernant la disparition de Bateman, certains des autres agents ont dit qu’il avait l’air un peu trop pressé d’aller jeter un œil. J’ai vérifié ses antécédents et il a été inculpé pour violences conjugales il y a quelques années dans l’état de New York. »

« Ça tient la route que quelqu’un qui soit au courant des maisons en vente puisse être notre assassin, » dit Kate. « Quelqu’un qui sache où se rendaient les agents immobiliers et quand ils seraient seuls. »

Elles roulaient le long de la grand-rue d’Estes. À un moment donné, DeMarco tourna à gauche et elles passèrent devant toute une série de magasins de souvenirs et de restaurants. Au bout de la rue, se trouvait l’agence immobilière Lakeside. Elles se garèrent sur un parking délimité par des traverses et du sable. Kate devait admettre que la manière dont la ville était disposée donnait envie d’aller voir le lac. Bien entendu, elle aurait préféré la plage, mais c’était sûrement un sentiment que les habitants d’Estes devaient avoir de temps en temps.

Elles entrèrent dans un grand vestibule, qui était séparé d’un vaste espace ouvert par un guichet qui faisait toute la largeur de la pièce, avec une petite porte battante au milieu. La femme qui était assise derrière le guichet les accueillit d’un air aimable, en faisant de son mieux pour dissimuler le fait qu’elle venait de prendre une bouchée d’un donut qui était posé à côté d’elle.

« Bonjour, mesdames, » dit la femme. « Comment puis-je vous aider ? »

« Nous voudrions parler à Brett Towers, s’il vous plaît, » dit DeMarco.

« Vous le trouverez à l’arrière, » dit la femme. « À cette heure-ci, il n’y a que lui qui est arrivé. »

Elles se dirigèrent vers l’open space à l’arrière du guichet. Kate veilla à rester derrière DeMarco, pour lui faire comprendre qu’elle avait bien l’intention de lui laisser diriger l’enquête. Comme la réceptionniste le leur avait dit, il n’y avait qu’un seul agent à l’arrière. Cinq bureaux étaient installés dans l’open space, mais un seul était occupé. Un homme – sûrement Brett – y était assis et buvait une gorgée de café en consultant l’écran de son ordinateur. Quand il vit les agents s’approcher, il reposa sa tasse de café.

« Agent DeMarco, c’est bien ça ? » demanda Brett.

« Oui, c’est ça, » dit-elle. « On s’est brièvement parlé au téléphone hier. Voici ma coéquipière, l’agent Wise. »

Ils se serrèrent la main et Brett Towers les invita à s’asseoir sur les chaises qui se trouvaient en face de son bureau. « Dites-moi ce que je peux faire pour vous aider. J’étais très proche de Tamara. Ça faisait six ans qu’on travaillait ensemble dans cette agence, depuis le premier jour où elle a été ouverte. Pendant quelques mois, on était d’ailleurs les seuls agents. »

« Alors vous étiez les premiers agents à travailler pour Lakeside ? » demanda DeMarco.

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