Блейк Пирс - Piege Mortel стр 8.

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— J’ai donné l’ordre de préserver la nouvelle scène de crime, continua Lehl. Donc vous devrez y aller dès que possible. Il faudrait quatre heures de route pour traverser les montagnes, alors un hélicoptère vous attend sur la piste d’atterrissage.

Jake s’apprêtait à quitter le bureau quand Lehl ajouta...

— Voulez-vous que je vous assigne un partenaire ?

Jake se retourna et regarda Lehl. À aucun moment il ne s’était attendu à cette question.

— Je n’ai pas besoin d’un partenaire, dit Jake. Mais j’aurai besoin d’une équipe médico-légale. Les flics de Virginie-Occidentale ne sauront pas comment obtenir une bonne lecture des lieux.

Lehl hocha la tête.

— Je vais réunir l’équipe tout de suite. Ils partiront avec vous.

Juste au moment où Jake sortait, Lehl ajouta...

— Agent Crivaro, tôt ou tard, vous aurez besoin d’un autre partenaire régulier.

Jake haussa les épaules avec embarras.

— Si vous le dites, monsieur.

— Oui, je le dis, lâcha Lehl avec un léger grognement. Il est temps pour vous d’apprendre à mieux vous comporter avec les autres.

Jake le regarda avec surprise. Il était rare que le taciturne Erik Lehl dise le moindre mot narquois.

J’imagine qu’il le pense vraiment, réalisa Jake.

Sans un mot de plus, Jake quitta le bureau et emprunta les couloirs à travers l’immeuble. Alors qu’il marchait à toute allure, il réfléchit à ce que Lehl lui avait dit au sujet d’un nouveau partenaire. Jake était connu pour être difficile à vivre sur le terrain. Mais il ne pensait vraiment pas qu’il rendait la vie dure à qui que ce soit à moins que ce ne soit mérité.

Son dernier partenaire, Gus Bollinger, l’avait certainement mérité. Il avait été viré pour avoir étalé les empreintes digitales sur un élément de preuve vital dans l’affaire dite « Le tueur à la pochette d’allumettes ». Par conséquent, l’affaire avait été classée ; et il n’y avait pas grand-chose que Jake détestait plus que les affaires non résolues.

Sur l’affaire du « Tueur de Clown », Jake avait travaillé avec un agent de Washington nommé Mark McCune. McCune n’avait pas été aussi mauvais que Bollinger, mais il avait fait des erreurs stupides et avait une trop haute opinion de lui-même au goût de Jake. Jake était heureux que leur partenariat n’ait été que temporaire et que McCune soit resté à Washington.

Alors qu’il montait sur le tarmac où l’hélicoptère l’attendait, il pensa à quelqu’un d’autre avec qui il avait travaillé récemment...

Riley Sweeney.

Il avait été impressionné par elle dès le moment où, encore étudiante en psychologie, elle l’avait aidé à résoudre une affaire de meurtre en série à l’Université de Lanton. Lorsqu’elle avait obtenu son diplôme, il avait fait jouer ses relations et s’était attiré les foudres de certains de ses collègues pour qu’elle s’inscrive au programme de stages avec spécialisation. Allant à l’encontre de ses propres habitudes, il l’avait enrôlée pour l’aider dans l’affaire du Tueur de Clown.

Elle avait fait un travail vraiment brillant. Elle avait aussi fait des erreurs scandaleuses. Et elle était encore loin de savoir obéir aux ordres, mais il n’avait connu qu’une poignée d’agents, même aguerris, avec de si puissantes intuitions.

Lui-même en faisant partie.

Alors que Jake se penchait sous les pales de l’hélice en mouvement et montait à bord de l’hélicoptère, il vit l’équipe médico-légale de quatre hommes traverser l’aire de décollage au trot. Puis les légistes montèrent dans l’hélicoptère, qui prit son envol.

Cela semblait idiot de penser à Riley Sweeney en ce moment. Quantico était une énorme base, et même si elle était à l’Académie du FBI, il était peu probable que leurs chemins se croisent à nouveau.

Jake ouvrit le dossier pour lire le rapport de police.

*

Après que l’hélicoptère eut franchi les chaînes de montagnes des Appalaches, il survola des prairies vallonnées parsemées de bovins Black Angus. Pendant que l’hélicoptère descendait, Jake put voir les véhicules de police qui bloquaient un tronçon de route en gravier pour tenir les curieux éloignés de la scène du crime.

L’hélicoptère se posa dans un pâturage. Jake et l’équipe médico-légale sortirent de l’habitacle et se dirigèrent vers un petit groupe de personnes en uniforme et plusieurs véhicules officiels.

Les flics et l’équipe du médecin légiste se tenaient des deux côtés d’une clôture de barbelés qui longeait la route au bord du pâturage. Jake aperçut ce qui ressemblait à un ballot de fil de fer accroché à un poteau de clôture.

Un homme petit et robuste de la taille et de la corpulence de Jake s’avança pour l’accueillir.

— Je suis Graham Messenger, le chef de la police de Dighton, dit-il en serrant la main de Jake. Nous avons eu notre lot d’incidents assez horribles, du moins pour ici. Laissez-moi vous montrer.

Le chef mena le chemin jusqu’à un poteau de clôture et, bien sûr, un paquet bizarre était suspendu au poteau, le tout tenu ensemble avec du ruban adhésif et du fil barbelé. Encore une fois, Jake put voir un visage et des mains indiquant que le paquet était en fait un être humain.

— Je suppose que vous savez déjà pour Alice Gibson, dit Messenger. La première victime près de Hyland. On dirait que c’est encore la même chose. Cette fois, la victime est Hope Nelson.

— A-t-elle été portée disparue avant que le corps ne soit retrouvé ? demanda Crivaro.

— Oui, j’en ai bien peur, répondit Messenger en montrant du doigt un homme d’âge moyen à l’air stupéfait, debout près d’un des véhicules. Hope était mariée à Mason Nelson, le maire de la ville. Elle travaillait dans leur magasin de fournitures agricoles hier soir, mais elle n’est pas rentrée. Mason m’a appelé au milieu de la nuit, semblant plutôt alarmé.

Le chef de la police haussa les épaules avec un air coupable.

— J’ai l’habitude que des gens disparaissent pendant un moment, puis réapparaissent. J’ai dit à Mason que je m’en occuperais aujourd’hui si elle ne réapparaissait pas. Je n’imaginais pas...

La voix de Messenger s’évanouit. Puis il soupira, secoua la tête et ajouta...

— Les Nelson possèdent beaucoup de propriétés à Dighton. Ils ont toujours été des gens bons et respectables. La pauvre Hope ne méritait pas ça. Mais bon, personne ne le mériterait.

Un autre homme s’approcha d’eux. Il avait un visage long et âgé, des cheveux blancs et une moustache touffue à l’ancienne. Messenger le présenta comme étant Hamish Cross, le médecin légiste en chef du comté. Mâchonnant un brin d’herbe, Cross semblait détendu et à peine curieux de ce qui se passait.

— Vous avez déjà vu quelque chose comme ça ? demanda-t-il à Jake.

Jake ne répondit pas. La réponse, bien sûr, était non.

Jake s’approcha de la masse de barbelés et l’examina de près.

— Je suppose que vous avez travaillé sur le meurtre précédent, dit-il à Cross.

Cross hocha la tête et s’abaissa à côté de Jake en faisant tournoyer l’herbe dans sa bouche.

— C’est exact, dit Cross. Et celui-ci est presque identique. Elle n’est pas morte ici, c’est certain. Elle a été enlevée, ligotée d’abord avec du ruban adhésif et ensuite avec du fil de fer barbelé, et saignée lentement à mort. Soit ça, soit elle a d’abord suffoqué. Attachée comme ça, elle n’aurait presque pas pu respirer. Tout ça s’est passé ailleurs, il n’y a aucun signe de saignement ici.

Jake pouvait voir que le visage et les mains étaient presque aussi blancs que du papier et qu’ils brillaient sous le soleil de la fin de la matinée comme des morceaux de porcelaine. La femme n’avait plus du tout l’air réelle aux yeux de Jake, mais ressemblait plutôt à une sorte de sculpture grotesque et malsaine.

Quelques mouches s’étaient rassemblées autour du corps. Elles continuèrent à se poser, à errer, puis à s’envoler de nouveau. Elles semblaient ne pas savoir quoi faire de cet objet mystérieux.

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