Софи Лав - L’Amour Comme Ça стр 11.

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Elle envoya rapidement un message de félicitations à Shelby et David, même si elle se sentait plus amère que d’humeur à célébrer. Ce n’était pas quelque chose qu’elle voulait ressentir. Elle aurait bien plus préféré être heureuse pour son ancienne camarade d’université. Mais elle était trop malheureuse en ce moment, son cœur trop meurtri.

Elle regarda son téléphone, et se demanda si Shane le contacterait un jour. Cela faisait quelques jours qu’ils ne s’étaient pas parlé et qu’elle n’avait eu aucun contact avec lui. Il avait promis qu’ils pourraient rester amis, mais c’était clairement quelque chose qu’il avait dit sur le moment. Elle doutait qu’il ait l’intention de tenir cette promesse. Pas même un message pour lui faire savoir comment Calum, ou l’une de ses sœurs, allait. Tant pis pour l’amitié…

Elle avala la deuxième boisson et rapidement les effets de l’alcool commencèrent à se faire sentir chez elle. Se sentant somnolente, Keira se cala dans son siège et laissa le sommeil la submerger.

Autant traverser le malheur en dormant, raisonna-t-elle.

Keira glissa dans l’inconscience et commença à rêver. Son esprit fit apparaître les images de l’Italie qu’elle avait regardées sur son iPad. Dans le rêve, elle était vêtue d’un équipement de marathon et couverte de boue. Elle avait dû courir jusqu’à la côte d’Amalfi pour assister au mariage de Shelby et de David. Mais quand elle arriva finalement là-bas, haletante et couverte de boue, elle découvrit que tout le monde portait un masque de mascarade. Et quand David enleva le sien, elle vit que c’était en fait Shane qui se tenait là. La femme qu’il allait épouser ? C’était Bryn.

Keira traversa la plage vers eux en chancelant.

« Comment as-tu pu me trahir comme ça ? », cria-t-elle en regardant Shane avec horreur. « Je pensais que ton père était malade, que c’était pour ça qu’on ne pouvait pas être ensemble. »

Il haussa les épaules avec nonchalance. « Je lai juste inventé », répondit-il froidement. « J’ai rompu avec toi parce que ta sœur est bien plus canon. »

Keira tourna alors les yeux vers Bryn. « Tu m’as menti pendant tout ce temps ! Ma propre sœur ! »

Mais Bryn avait l’air complètement insensible. « Qu’étais-je censée faire ? » Elle haussa les épaules. « Son corps est sexy. »

Submergée par l’émotion, Keira regarda autour d’elle, désespérée, haletante. Un par un, les invités assis ôtèrent leurs masques. Le premier à se dévoiler, réalisa Keira avec épouvante, fut un autre Shane. Ce Shane était accompagné de Julia, la fille avec qui Zach l’avait trompée. À côté de cette version de Shane, un autre Shane se révéla, cette fois avec Maxine. Et encore et encore, Shane avec Shelby, Shane avec Tessa, l’irlandaise avec qui elle avait pensé que Shane avait couché, Shane avec sa mère. Encore et encore. Partout, Keira regarda les invités masculins se transformer en Shane.

Elle tomba à genoux et se mit à pleurer. Mais quelqu’un lui saisit soudain le coude. Elle leva les yeux, le soleil obscurcissant sa vision, et se retrouva en train de regarder les plus beaux yeux marrons, bordés de cils épais.

« Keira, ne pleure pas », dit l’homme avec un doux accent italien, musical.

« Qui êtes-vous ? », demanda-t-elle. Elle le laissa la remettre sur pieds.

« Tu ne me reconnais pas ? », demanda-t-il en souriant.

Son visage était parfait, réalisa Keira en le contemplant. Il était si magnifique qu’elle sentit ses genoux flageoler.

Tout à coup, il la prit dans ses bras. Il la berça contre sa poitrine, la tenant facilement comme si elle était légère comme une plume. La mer clapota soudain autour de ses mollets. Ils se tenaient debout dans l’océan.

« Vous ne m’avez toujours pas dit votre nom », demanda à nouveau Keira.

L’homme rit, un bruit qui était un pur plaisir à ses oreilles.

« Je n’ai pas besoin de te le dire, tu le sais déjà », dit-il.

Keira se creusa la cervelle. Puis le nom lui vint, impromptu et plein de clarté.

« Êtes-vous Roméo ? », demanda-t-elle avec incrédulité.

L’homme sourit, son visage animé par la beauté. « Oui. Je suis Roméo. Ton Roméo. »

Il se pencha vers elle, lentement, leurs lèvres séparées de quelques millimètres.

Une secousse soudaine fit brusquement ouvrir les yeux de Keira. Elle regarda autour d’elle, désorientée, surprise de se retrouver dans un avion. Ils descendaient à travers les nuages et le voyant pour la ceinture de sécurité était allumé. La dernière approche avait dû commencer. Elle avait dormi durant tout le voyage.

Le rêve l’avait laissée haletante. Elle toucha sa poitrine et sentit son cœur palpiter sous sa chemise. Sa tête lui tournait toujours sous l’effet de l’alcool qu’elle n’avait pas réussi à complètement évacuer pendant son sommeil.

« Je pense que vous faisiez un cauchemar », dit Garrett.

Keira se massa les tempes, et se remémora le rêve étrange qu’elle avait eu. « Oui, je pense que vous avez raison. Au début. J’étais hantée par mon ex-petit ami qui épousait ma sœur. Et tous mes meilleurs amis. Et ma mère. »

L’homme eut l’air perplexe. Keira se demanda ce qu’il pensait vraiment d’elle. D’après son expression, elle supposait qu’il pensait qu’elle était folle. Une cinglée.

L’avion atterrit dans une secousse, puis commença à rouler le long de la piste. Quand il s’arrêta enfin, l’homme à côté de Keira bondit à la seconde où le voyant pour la ceinture de sécurité s’éteignit.

« Pour éviter les files d’attente », dit-il, l’air gêné.

« Bien sûr », répondit Keira avec un rictus dans son sourire.

Les portes de la cabine s’ouvrirent et Garrett se précipita vers elles. Keira se mit à rire intérieurement. Elle avait apprécié sa fausse identité. Peut-être Bryn n’était-elle pas aussi ridicule qu’elle l’avait toujours pensé !

Elle rassembla ses affaires et se détacha, puis récupéra son sac à main dans le compartiment supérieur. Le long de l’allée, Keira réfléchit à la façon dont le jeu auquel elle avait joué avec Garrett allait à présent devoir être réellement appliqué. Pendant les trois semaines à suivre, elle allait devoir faire semblant d’être quelqu’un qu’elle n’était pas, quelqu’un qui croyait encore en l’amour. D’une façon ou d’une autre, elle avait le sentiment que cela allait être beaucoup plus difficile que d’être une œnologue.

Elle sortit de l’avion et laissa la chaleur du soleil lui caresser la peau. C’était beaucoup plus agréable que le temps froid qu’elle avait laissé à New York. Il y avait quelque chose dans le soleil qui la faisait toujours se sentir optimiste. Il rendait tout plus beau, et même si elle ne voyait pas grand-chose de l’Italie en ce moment hormis l’aéroport, les collines environnantes semblaient magnifiques sous la lumière vive.

Elle suivit le chemin vers le hall, en sachant qu’elle rencontrerait bientôt son guide. Pour la première fois depuis son départ de New York, elle se laissa imaginer que son Roméo l’attendait…

CHAPITRE SIX

Le temps qu’elle récupère sa valise et émerge dans le hall des arrivées, l’esprit rêveur de Keira était passé à la vitesse supérieure. Elle avait fait fusionner le Roméo de son rêve avec le guide touristique qu’elle allait rencontrer, le transformant en un personnage complètement étoffé qui lui ferait perdre la tête avec sa personnalité fougueuse et passionnée. Elle avait simplement hâte de le rencontrer !

Elle se tint là avec sa valise, et observa l’aéroport de Naples autour d’elle. Il y avait des gens tout autour qui tenaient des pancartes et quand Keira vit la sienne, son cœur s’envola.

L’homme qui la tenait était un Adonis.

Keira sentit une charge d’électricité la traverser tandis qu’elle se précipitait vers lui.

« Salut, je suis Keira », dit-elle en désignant le panneau avec son nom dessus.

L’homme la regarda, confus, puis regarda le panneau. « Oh ? Ça ? » Il se mit à rire. « Je le tenais juste pour un mec pendant qu’il allait aux toilettes. »

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