Морган Райс - Une Cour de Voleurs стр 9.

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L'autre version d'elle-même para chaque attaque à la perfection, semblant prévoir chaque mouvement de Kate. Quand elle répliquait, Kate détournait tout juste les coups.

“Tu n'es pas assez bonne”, dit l'autre version d'elle-même. “Tu ne seras jamais assez bonne. Tu es faible.”

Ces paroles ébranlaient Kate presque autant que l'impact des coups d'épée contre son arme d'entraînement. Elles la faisaient souffrir, surtout parce qu'elles étaient tout ce que Kate pensait être vrai. Combien de fois les sœurs les avaient-elles prononcées dans la Maison des Oubliés ? Les amis de Will ne lui avaient-ils pas montré la vérité de ces paroles dans leur cercle d'entraînement ?

Kate cria sa colère et attaqua encore.

“Aucun contrôle”, dit l'autre version d'elle-même en détournant les coups. “Aucune réflexion. Rien qu'une petite fille qui joue au guerrier.”

Alors, le double de Kate attaqua et Kate sentit la douleur quand son épée lui trancha la hanche. L'espace d'un instant, cela lui sembla être similaire aux épées fantomatiques qui l'avaient transpercée si souvent mais, cette fois-ci, la douleur ne disparut pas. Cette fois-ci, le sang coula.

“Quelle impression cela te fait-il de savoir que tu vas mourir ?” demanda son adversaire.

Terrifiant. C'était terrifiant parce que le pire était que Kate savait que c'était vrai. Elle ne pouvait pas espérer battre cet adversaire. Elle ne pouvait même pas espérer survivre à ce combat. Elle allait mourir ici, dans cet anneau de plantes épineuses.

Alors, Kate courut vers la bordure de la clairière en lâchant son épée en bois qui la ralentissait. Elle bondit vers la bordure du cercle en entendant le rire de son double résonner derrière elle alors qu'elle bondissait. Kate se couvrit le visage des deux mains, se protégeant les yeux contre les plantes épineuses et espérant que ça suffirait.

Elles se levèrent vers elle pendant qu'elle plongeait dedans, lui déchirant les vêtements et la peau en-dessous. Kate sentit le sang goutter quand les plantes épineuses la déchirèrent mais se força à traverser leur enchevêtrement, n'osant ouvrir les yeux que quand elle ressortit de l'autre côté.

Elle regarda derrière elle, à moitié convaincue que son double allait la suivre mais, quand Kate regarda, l'autre version d'elle-même avait disparu et l'épée reposait à nouveau sur sa souche d'arbre comme si le sosie de Kate n'avait jamais été là.

Alors, Kate s'effondra, le cœur battant la chamade à cause des efforts qu'elle venait de faire. A présent, elle saignait à une dizaine d'endroits, aussi bien des égratignures que lui avaient infligées les plantes épineuses que de sa blessure à la hanche. Elle se roula sur le dos, regardant fixement le haut des arbres de la forêt, sentant la douleur arriver par vagues.

Siobhan entra dans son champ de vision en la regardant avec un mélange de déception et de pitié. Kate ne savait pas laquelle des deux était la plus difficile à supporter.

“Je t'avais bien dit que tu n'étais pas prête”, dit-elle. “Tu vas m'écouter, maintenant ?”

CHAPITRE CINQ

Lady Emmeline Constance Ysalt d’Angelica, disait le message, Marquise de Sowerd et Dame de l'Ordre de l'Écharpe. Angelica était moins impressionnée par l'utilisation de son nom entier que par la source du message : la Douairière l'avait convoquée à une audience privée.

Oh, elle ne l'avait pas présenté comme ça. Il y avait des expressions comme “ravie de demander le plaisir de votre compagnie” et “en espérant que cela ne posera aucun problème”. Angelica savait aussi bien que tout le monde qu'une demande de la Douairière équivalait à un ordre, même si c'était l'Assemblée des Nobles qui édictait les lois.

Elle se força à ne pas montrer l'inquiétude qu'elle ressentait quand elle approcha des appartements de la Douairière. Elle ne vérifia pas nerveusement son apparence, ne s'agita pas plus qu'il ne le fallait. Angelica savait qu'elle avait l'air parfaite parce que, tous les matins, elle passait du temps devant le miroir avec ses servantes afin de s'en assurer. Elle ne s'agita pas parce qu'elle se contrôlait parfaitement bien. De plus, de quoi aurait-elle bien pu s'inquiéter ? Elle allait rencontrer une vieille dame, pas entrer dans la tanière d'un chat sauvage.

Angelica essaya de s'en souvenir pendant qu'elle approchait des portes qui menaient aux appartements de la vieille dame et qu'une domestique les ouvrait et l'annonçait.

“Milady d’Angelica !”

Elle aurait dû se sentir en sécurité mais, en vérité, c'était la reine du royaume et la mère de Sebastian et Angelica avait fait trop de choses dans sa vie pour être certaine de ne jamais susciter de désapprobation. Cependant, elle avança et se força à afficher une assurance soigneusement élaborée.

Elle n'avait jamais eu de raison de se rendre dans les appartements privés de la Douairière. Pour être honnête, Angelica fut un peu déçue par la grandeur ordinaire de leur design, qui était démodée depuis au moins vingt ans. Il y avait trop de panneaux de bois sombre à son goût et, bien que les dorures et les soieries du reste du palais soient visibles çà et là, l'endroit n'avait quand même pas la moitié de l'extravagance qu'Angelica aurait pu choisir.

“Vous vous attendiez à quelque chose de plus élaboré, ma chère ?” demanda la Douairière. Elle était assise près d'une fenêtre qui donnait sur les jardins, sur une chaise en bois sombre et en cuir vert. Une table en marqueterie se trouvait entre elle et un autre siège qui n'était que légèrement plus bas. Elle portait une robe de jour relativement simple plutôt que luxueuse et un bandeau au lieu d'une couronne régulière mais l'autorité de cette vieille dame ne faisait quand même aucun doute.

Angelica fit une révérence, une vraie révérence telle qu'on la faisait à la cour, pas une de ces choses simples qui aurait été à la portée d'une domestique. Même avec un geste comme celui-là, les nuances subtiles du statut comptaient. Les secondes passèrent pendant qu'Angelica attendait la permission de se redresser.

“Venez me rejoindre, je vous prie, Angelica”, dit la Douairière. “C'est ce que vous préférez qu'on vous appelle, n'est-ce pas ?”

“Oui, votre majesté.” Angelica soupçonnait qu'elle savait très bien comment on devait l'appeler. Elle remarqua aussi qu'il n'y avait aucune proposition de simplicité équivalente de la part de la mère de Sebastian.

Cela dit, la Douairière fut assez sympathique. Elle offrit à Angelica une tisane de framboise d'un pot qui venait visiblement d'être tout juste préparé et elle servit à Angelica une tranche de gâteau aux fruits avec sa propre main délicatement gantée.

“Comment va votre père, Angelica ?” demanda-t-elle. “Lord Robert a toujours été loyal envers mon mari de son vivant. A-t-il encore de la peine à respirer ?”

“Il va mieux grâce à l'air de la campagne, votre majesté”, dit Angelica, pensant aux propriétés étendues où elle était vraiment heureuse de ne pas séjourner. “Cela dit, il ne part plus chasser aussi souvent qu'autrefois.”

“Les jeunes hommes chevauchent à l'avant de la chasse”, dit la Douairière, “pendant que les personnes plus sensées attendent derrière et accueillent les choses à un rythme qui leur convient mieux. Quand j'ai participé à des chasses, cela a été avec un faucon, pas avec une meute de chiens. Les faucons sont moins impulsifs et ils voient plus de choses.”

“Un très bon choix, votre majesté”, dit Angelica.

“Et votre mère, est-ce qu'elle continue à cultiver ses fleurs ?” demanda la Douairière en sirotant sa tisane. “J'ai toujours été jalouse des tulipes d'exception qu'elle faisait pousser.”

“Je crois qu'elle travaille sur une nouvelle variété, votre majesté.”

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