Морган Райс - Une Promesse De Gloire стр 12.

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Le bateau freina alors brusquement, envoyant Thor et les autres bouler sur le pont, puis il se rangea contre le rivage avec un sursaut.

Le cœur de Thor se mit à battre plus vite quand il se pencha par-dessus la rambarde : sous la coque, s’étendait une étroite plage composée de milliers de cailloux dentés d’un violet brillant.

La terre ferme. Ils l’avaient fait.

Elden mena le groupe jusqu’à l’ancre, qu’ils hissèrent et lâchèrent par-dessus bord. Chacun descendit le long de la chaîne et sauta sur le rivage. Thor donna Krohn à Elden pour le faire descendre.

Il poussa un soupir quand ses pieds touchèrent le sol. Il était si bon d’avoir les jambes sur la terre – une terre ferme et sèche. Thor ne serait pas mécontent s’il pouvait éviter de remonter sur un bateau.

Tous se saisirent de cordes et tirèrent l’embarcation aussi loin que possible sur la plage.

– Vous ne craignez pas que les courants l’emportent ? demanda Reece, en levant les yeux vers le bateau.

Thor jeta un coup d’œil à son tour mais la coque semblait fermement échouée sur le sable.

– Pas avec cette ancre, dit Elden.

– Les courants ne l’emporteront pas, dit O’Connor. La question est plutôt de savoir si quelqu’un de malintentionné le fera.

Thor jeta un dernier long regard au navire et réalisa que son ami avait raison. Même s’ils trouvaient l'Épée, il était fort possible qu’ils ne retrouvent pas l’embarcation à leur retour.

– Et alors, comment rentrerions-nous ? demanda Conval.

Thor avait la désagréable impression qu’ils effaçaient à chaque pas le chemin du retour.

– Nous trouverons un moyen, dit-il. Après tout, il y a sûrement d’autres navires dans l’Empire, non ?

Il tâcha de prendre une vois autoritaire pour rassurer ses amis, mais, au fond, il n’était sûr de rien. Ce voyage lui semblait de plus en plus hasardeux.

Comme un seul homme, ils se tournèrent pour faire face à la jungle, qui renvoya leur regard. C’était un mur de feuillage abritant une mer d’obscurité. Les cris des animaux s’élevaient comme une cacophonie autour d’eux. Ils étaient si bruyants que Thor arrivait à peine à réfléchir. Il semblait que chaque bête de l’Empire criait pour saluer leur arrivée.

Ou plutôt pour les mettre en garde…

*

Thor et ses compagnons marchaient à travers l’épaisse jungle tropicale, côte à côte, méfiants, en alerte. Les cris et les pleurs de l’orchestre d’insectes et d’animaux étaient si persistants que Thor avait du mal à s’entendre penser. Pourtant, quand il plongeait le regard dans l’obscurité, il ne pouvait apercevoir aucune bête.

Krohn marchait sur ses talons, montrant les dents, les poils hérissés sur le dos. Thor ne l’avait jamais vu si méfiant. Il jeta un œil à ses frères d’armes et vit que chacun d’eux, comme lui, gardait une main sur la poignée de son épée, sur le qui-vive.

Ils marchaient depuis des heures déjà, toujours plus profondément dans la jungle, et l’air devenait plus chaud, plus lourd, plus humide, plus difficile à respirer. Ils avaient suivi les traces de ce qui semblait être autrefois un sentier forestier : quelques branches cassées laissaient à penser que des pas d’hommes étaient passés par là. Thor espérait que c’était la trace du groupe responsable du vol de l'Épée.

Il leva les yeux, émerveillé par la flore : tout ici prenait des proportions épiques. Chaque feuille était aussi grande que lui. Il se sentait comme un insecte parcourant un pays de géants. Il aperçut une ombre fourrageant dans la végétation mais ne put la distinguer clairement. Il avait la désagréable impression qu’on les observait.

Le sentier déboucha soudain devant eux sur un impénétrable mur végétal. Tous s’arrêtèrent et s’entreregardèrent, étonnés.

– Le sentier ne peut pas disparaître comme ça, c’est impossible ! dit O’Connor, désemparé.

– Ce n’est pas ce qui s’est passé, dit Reece en examinant les feuilles. La jungle a repoussé d’elle-même.

– Alors par où allons-nous maintenant ? demanda Conval.

Thor, qui se posait la même question, se tourna et regarda de tous côtés. Dans toutes les directions, une végétation dense bloquait leur passage. Il semblait qu’il n’y avait aucune issue. Thor commençait à avoir un mauvais pressentiment et se sentait de plus en plus démuni.

Puis il eut une idée.

– Krohn, dit-il en s’agenouillant pour chuchoter à son oreille. Escalade cet arbre. Va voir. Dis nous quelle direction prendre.

Krohn leva vers lui son regard expressif et Thor sut qu’il avait compris.

Krohn se précipita vers un arbre immense, au tronc large comme dix hommes, et, sans hésitation, bondit et se hissa à la force de ses griffes. Il monta droit vers la cime puis se faufila sur une des plus hautes branches. Il marcha jusqu’à l’extrémité puis regarda aux alentours, ses oreilles bien droites. Thor avait toujours eu l’impression que Krohn comprenait tout ce qu’il lui disait. Maintenant, il en avait la confirmation.

Krohn s’aplatit et émit un étrange ronronnement du fond de sa gorge, puis redescendit avant de prendre une autre direction. Les garçons échangèrent un regard étonné et tous se tournèrent pour le suivre. Ils pénétrèrent dans la jungle, repoussant sur leur passage les grandes et épaisses feuilles.

Au bout de quelques minutes, Thor fut soulagé de voir le sentier reparaître : le signe bien distinct de branches cassées et de feuillage piétiné leur montrait le chemin suivi par le groupe précédent. Il se pencha et caressa Krohn, avant de l’embrasser sur la tête.

– Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans lui, dit Reece.

– Moi non plus, répondit Thor.

Krohn ronronna, satisfait et fier.

Comme ils poursuivaient et s’enfonçaient toujours plus profondément dans la jungle, en se débattant, en se faufilant, ils débouchèrent dans une zone où la flore était différente : il y avait maintenant des fleurs tout autour d’eux, énormes, de la taille de Thor, éclatantes de toutes les couleurs. D’autres arbres portaient des fruits de la taille de briques.

Tous s’arrêtèrent, émerveillés. Conval s’approcha de l’un des fruits, d’un rouge brillant, et tendit la main pour le toucher.

Soudain, un grognement sourd se fit entendre.

Conval sursauta et se saisit de son épée. Les autres s’entreregardèrent, anxieux.

– Qu’est-ce que c’était que ça ? demanda Conval.

– Ça venait de là, dit Reece en pointant le doigt.

Tous se tournèrent pour voir ce qu’il montrait mais Thor ne distingua rien… rien que des plantes. Krohn poussa à son tour un grognement.

Le bruit se rapprocha, persistant, et les branches se mirent à s’agiter. Thor et ses compagnons reculèrent, tirant leurs épées, à l’affût. Ils s’attendaient au pire.

Ce qui sortit de la jungle était plus terrible encore que ce qu’aurait pu imaginer Thor. Là, devant eux, se tenait un énorme insecte, cinq fois plus grand qu’un homme adulte. Il ressemblait à une mante religieuse : deux pattes arrière et deux pattes avant, plus petites, qui battaient l’air, agitant de longues pinces. Son corps recouvert d’écailles brillait d’un vert fluorescent. De petites ailes vibraient sur son dos en émettant un bourdonnement. Il avait deux yeux au-dessus de la tête et un troisième sur le nez. L’insecte s’approcha, révélant des pinces supplémentaires, cachées sous sa gorge, qui vibraient et claquaient.

Il les domina de toute sa taille. Une longue pince jaillit alors de son estomac, tel un bras maigre et protubérant. Soudain, trop vite pour que le groupe ne réagisse, la pince se déplia et se saisit de O’Connor, en s’enroulant autour de sa taille. Il le souleva comme on ramasse une simple brindille.

O’Connor balança son épée mais ne fut pas assez rapide. La bête le secoua plusieurs fois, avant d’ouvrir soudain la bouche, révélant des rangées de dents aiguisées. Elle retourna O’Connor sur le côté et l’enfourna lentement.

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