Морган Райс - Une Promesse De Gloire стр 10.

Шрифт
Фон

Gwen balaya le groupe du regard et vit que Godfrey marchait à côté d’elle, en compagnie de Illepra, la guérisseuse. Les deux discutaient et, Gwen l’avait remarqué, semblaient s’apprécier et se plaire de plus en plus depuis que Illepra avait sauvé la vie de Godfrey. Gwen aurait aimé avoir également ses autres frères avec elle… Mais Reece était parti avec Thor. Gareth, bien sûr, lui était perdu à jamais. Kendrick se trouvait toujours dans son avant-poste, quelque part à l’est, et poursuivait ses efforts pour reconstruire ce lointain village. Elle lui avait envoyé un messager. C’était même la première chose qu’elle avait faite. Elle priait pour que celui-ci trouve Kendrick à temps et le ramène à Silesia, auprès d’elle. Il l’aiderait à défendre la ville. Alors, au moins, deux de ses frères, Kendrick et Godfrey, prendraient refuge à Silesia avec elle. Autant dire qu’ils seraient tous là-bas. À l’exception, bien sûr, de leur sœur aînée, Luanda.

Pour la première fois depuis longtemps, les pensées de Gwen se tournèrent vers Luanda. Il y avait toujours eu entre les deux sœurs une rivalité empreinte d’amertume. Gwen n’avait pas été surprise que Luanda saisisse la première occasion de fuir la Cour du Roi en épousant ce McCloud. Elle avait toujours eu beaucoup d’ambition et elle avait toujours voulu qu’on lui accorde de l’importance. Gwendolyn l’avait aimée et même admirée étant enfant. Cependant, Luanda, toujours compétitive, ne lui avait pas rendu son amour. Au bout d’un moment, Gwen avait cessé d’essayer de gagner son affection.

Pourtant, à cet instant, Gwen éprouvait de la compassion à son égard. Elle se demanda ce qui lui était arrivé après l’invasion des McClouds par Andronicus. Avait-elle été tuée ou le serait-elle ? L’idée faisait frémir Gwen. Elles avaient été rivales, mais elles restaient aussi des sœurs et Gwen ne souhaitait pas voir mourir Luanda avant son heure.

Gwen pensa à sa mère, le seul autre membre de sa famille laissé là-bas, abandonnée à la Cour du Roi, avec Gareth, toujours dans le même état. Une pensée glaçante. Malgré toute la colère qu’elle gardait contre sa mère, Gwen n’avait jamais voulu qu’elle finisse ainsi. Qu’arriverait-il si la Cour était envahie ? Sa mère serait-elle passée au fil de l’épée ?

C’était comme si toute la vie de Gwen tombait en morceaux autour d’elle. Parfois, il lui semblait que c’était hier : la chaleur de l’été, les noces de Luanda, un glorieux banquet, l’abondance à la Cour du Roi, elle-même et sa famille réunies, festoyant – et l’Anneau imprenable. Elle avait eu l’impression que cela durerait toujours.

À présent, tout s’était effondré. Rien n’était plus comme avant.

Une froide brise automnale balaya le groupe et Gwen remonta sur ses épaules son lainage bleu. L’automne avait été bien trop bref cette année. L’hiver frappait à leurs portes. Elle pouvait sentir le souffle glacé, plus épais et plus humide à mesure qu’ils remontaient le Canyon en direction du nord. Le ciel s’assombrissait et bientôt les airs s’emplirent d’un nouveau bruit : le cri des Oiseaux d’Hiver, ces vautours rouges et noirs qui volaient bas dès que la température baissait. Ils croassèrent sans cesser et ce tapage porta parfois sur les nerfs de Gwen. On aurait dit le bruit de la mort qui s’approche.

Depuis qu’elle avait fait ses adieux à Thor, ils remontaient le long du Canyon, en direction du nord. La route les mènerait dans la région et la ville les plus occidentales de l’Anneau : Silesia. Tandis qu’ils marchaient, l’étrange brume du Canyon s’élevait par vagues et s’accrochait aux chevilles de Gwen.

– Nous ne sommes plus très loin, Madame, dit une voix.

Gwen leva les yeux vers Srog qui se tenait à côté d’elle, vêtu de l’armure écarlate caractéristique de Silesia, flanqué de plusieurs de ses guerriers portant les bottes et la cotte de mailles rouges. Gwen était touchée par sa gentillesse à son égard, par sa loyauté à la mémoire de son père, par son offre de venir se réfugier à Silesia. Elle ne savait pas ce qu’elle et son peuple auraient fait sans lui. Sans doute seraient-ils encore coincés à la Cour du Roi, à la merci de la perfidie de Gareth.

Srog était un des seigneurs les plus honorables qu’elle ait jamais rencontrés. Comme il disposait de milliers de soldats et qu’il contrôlait la célèbre forteresse occidentale, Srog n’avait jamais vraiment eu besoin de prêter allégeance à qui que ce soit. Il l’avait fait pourtant, au père de Gwen. Il avait été délicat de trouver l’équilibre entre leurs deux pouvoirs. Du temps de son grand-père, Silesia avait eu besoin de la Cour du Roi mais, du temps de son père, beaucoup moins. En vérité, maintenant que le Bouclier était tombé et que la Cour se trouvait en plein chaos, c’étaient eux qui avaient besoin de Silesia.

Bien sûr, l’Argent et la Légion comptaient parmi les meilleurs soldats… Et il y avait les importantes troupes accompagnant Gwen, la moitié de l’armée du Roi. Pourtant Srog, comme de nombreux autres seigneurs, aurait pu se contenter simplement de fermer ses portes et les laisser seuls.

Au lieu de cela, il avait fait chercher Gwen, lui avait prêté allégeance et avait insisté pour leur offrir un refuge. Voilà une gentillesse que Gwen était bien décidée à lui rendre, un jour ou l’autre, d’une manière ou d’une autre. Dans le cas, bien sûr, où ils survivraient tous.

– Ne vous inquiétez point, lui répondit-elle doucement en posant une main sur son poignet. Nous marcherions jusqu’à la fin du monde pour pouvoir entrer dans votre cité. Votre gentillesse est un bonheur pour nous dans ce moment difficile.

Srog sourit. C’était un guerrier d’âge moyen, marqué au visage par bien des cicatrices après une vie de batailles, aux cheveux brun rouge, à la mâchoire volontaire et imberbe. Un homme véritable. Pas seulement un seigneur, mais également un grand guerrier.

– Pour votre père, je n’hésiterais pas à me jeter au feu, répondit-il. Inutile de me remercier. C’est un grand honneur de payer la dette que je lui dois en me mettant au service de sa fille. Après tout, il souhaitait que vous preniez sa succession. En vous obéissant, c’est à lui que j’obéis.

Près de Gwen marchaient également Kolk et Brom. Derrière eux se faisait entendre la clameur incessante des éperons et des épées cliquetant dans leurs fourreaux, des boucliers raclant les armures – une cacophonie de bruits qui se déplaçait le long de l’arête du Canyon, toujours plus au nord.

– Madame, dit Kolk, je me sens terriblement coupable. Nous n’aurions pas dû laisser Thor, Reece et les autres partir seuls vers l’Empire. Nous aurions dû envoyer plus de volontaires. Je ne me le pardonnerai pas si quelque chose leur arrive.

– Ils ont choisi, répondit Gwen. C’était une question d’honneur. Ceux qui devaient y aller y sont allés, c’est le destin. Culpabiliser ne servirait à rien.

– Et que se passera-t-il s’ils ne reviennent pas à temps avec l’Épée ? demanda Srog. L’armée de Andronicus ne mettra pas longtemps avant d’arriver à nos portes.

– Alors il nous faudra faire face, dit Gwen avec fermeté, en tâchant de prendre l’air aussi courageux que possible, dans l’espoir de rassurer ses interlocuteurs.

Elle remarqua que les autres généraux se retournaient pour la dévisager.

– Nous nous défendrons jusqu’au dernier coup, ajouta-t-elle. Pas de retraite, ni de reddition.

Elle sentit que les généraux étaient impressionnés. Sa propre voix l’étonnait aussi, tout comme cette force jaillie de façon inattendue du fond d’elle-même. C’était la force de son père, celle de sept générations de Rois MacGil.

La route tournait soudain vers la gauche. Au détour du virage, le paysage dévoila un spectacle qui coupa le souffle de Gwen. De surprise, elle arrêta sa monture.

Ваша оценка очень важна

0
Шрифт
Фон

Помогите Вашим друзьям узнать о библиотеке

Скачать книгу

Если нет возможности читать онлайн, скачайте книгу файлом для электронной книжки и читайте офлайн.

fb2.zip txt txt.zip rtf.zip a4.pdf a6.pdf mobi.prc epub ios.epub fb3

Популярные книги автора