Морган Райс - Un Prix de Courage стр 10.

Шрифт
Фон

– Laisse-moi tranquille ! cria Gwen, incapable d’entendre un seul mot de plus.

Sa mère lui jeta un regard froid. Enfin, après un silence interminable, elle fit volte-face et quitta la pièce en trottinant comme un paon. Elle claqua la porte derrière elle.

Dans le silence qui suivit, Gwen se mit à pleurer, et pleura, pleura, pleura. Plus que jamais, elle souhaita que tout disparaisse.

CHAPITRE SIX

Kendrick se tenait au bord du Canyon et contemplait la brume tourbillonnante. Son cœur se brisait. Il était difficile pour lui de voir sa sœur dans cet état. Kendrick se sentait impuissant et souillé, comme s’il avait été lui-même la cible de l’agression. Il voyait sur les visages des Silésiens qu’ils ne considéraient pas seulement Gwen comme leur souveraine, mais aussi comme un membre de leur famille. Tous étaient abattus. Andronicus leur avait porté un coup terrible à tous.

Kendrick se sentait coupable. Il aurait dû savoir que sa jeune sœur tenterait de faire quelque chose, car elle était courageuse et fière. Il aurait dû prévoir qu’elle essayerait de se rendre à l’ennemi avant qu’on ne puisse l’arrêter. Il aurait dû trouver le moyen d’empêcher ça. Il connaissait sa nature. Il savait qu’elle accordait facilement sa confiance et qu’elle avait bon cœur. En tant que guerrier, il connaissait également la brutalité de certains chefs de guerre. Il était plus âgé et plus sage qu’elle. Il l’avait laissé tomber.

Kendrick se sentait également coupable de voir une situation si sombre tomber sur les épaules d’une jeune fille si jeune, d’à peine seize ans, tout juste couronnée. Elle n’aurait pas dû porter ce poids toute seule. Même Kendrick aurait eu du mal à le supporter à sa place, ou même leur père. Gwen faisait de son mieux, étant donné les circonstances. Peut-être mieux que tout autre à sa place. Kendrick, lui non plus, n’avait aucune solution. Aucun d’entre eux n’avait de solution.

Kendrick pensa à Andronicus et s’empourpra. C’était un chef sans principe, sans morale, sans humanité. Il était clair à présent que tous les Silésiens auraient connu un sort fatal après leur reddition : ils auraient été tous tués ou réduits en esclavage, jusqu’au dernier.

Quelque chose changeait dans l’air. Kendrick le voyait dans les regards de ses hommes. Lui-même le ressentait. Les Silésiens n’étaient plus déterminés à survivre seulement ou à se défendre. Maintenant, ils voulaient se venger.

– SILÉSIENS ! tonna une voix.

La foule se tut et tous levèrent les yeux. De la cite haute, penché sur l’arête du Canyon, Andronicus les regardait, flanché de ses sbires.

– Je vous donne le choix ! tonna-t-il. Livrez-moi Gwendolyn et je vous laisserai la vie sauve ! Si vous ne le faites pas, je ferai pleuvoir le feu sur vous, dès le coucher du soleil. Un feu si intense qu’aucun de vous n’y survivra !

Il marqua une pause et sourit.

– C’est une offre généreuse. Ne réfléchissez pas trop longtemps.

Là-dessus, Andronicus se retira brusquement.

Les Silésiens s’entreregardèrent lentement.

Srog fit un pas en avant.

– Compagnons de Silesia ! s’écria-t-il devant une masse de guerriers plus graves que jamais auparavant. Andronicus s’en est pris à notre souveraine bien-aimée. La fille de notre bien-aimé Roi MacGil. Une grande Reine. Ce faisant, il s’en est pris à chacun d’entre nous. Il a tenté de souiller son honneur, mais il n’a souillé que le sien !

– C’EST VRAI ! hurla-t-on dans la foule, comme les hommes serraient le poing sur le pommeau de leurs épées, leurs regards enflammés.

– Kendrick, dit Srog en se tournant vers lui, que proposes-tu ?

Kendrick croisa les regards des soldats devant lui.

– NOUS ATTAQUONS ! cria-t-il.

Il sentait un feu pulser dans ses veines. La foule poussa des cris d’approbation. La témérité se lisait dans tous les regards. Chacun était prêt à se battre jusqu’à la mort, Kendrick le voyait bien.

– NOUS MOURRONS COMME DES HOMMES, NON COMME DES CHIENS ! cria-t-il encore.

– OUI ! répondit la foule.

– NOUS NOUS BATTONS POUR GWENDOLYN ! POUR NOS MÈRES ET NOS SŒURS ET NOS ÉPOUSES !

– OUI !

– POUR GWENDOLYN ! cria Kendrick.

– POUR GWENDOLYN ! répéta la foule.

Les soldats poussèrent des hurlements de joie et leur nombre ne fit que croître.

Avec un dernier cri de guerre, ils suivirent Kendrick et Srog qui les menèrent dans les escaliers, toujours plus haut, en direction de la haute Silesia. Il était temps de montrer à Andronicus ce dont l’Argent était capable.

CHAPITRE SEPT

Thor se tenait aux côtés de Reece, O’Connor, Elden, Conven, Indra et Krohn à l’embouchure de la rivière, comme tous regardaient le corps de Conval. L’humeur était sombre. Un terrible poids pesait sur la poitrine de Thor qui contemplait, à ses pieds, son frère de Légion. Conval. Mort. Cela ne semblait pas réel. Aussi loin que Thor se souvenait, ils avaient été six dans ce voyage. Il n’avait jamais imaginé qu’ils pourraient soudain se retrouver à cinq. C’était comme si ce coup du sort rappelait à Thor sa propre mortalité.

Il pensa à toutes les fois où Conval avait été présent pour lui, toujours à ses côtés, à chaque pas, depuis le jour où Thor avait rejoint la Légion. Il était comme un frère. Conval l’avait toujours défendu. Il avait toujours eu un mot gentil pour lui. Contrairement aux autres, il avait accepté Thor comme un ami dès le début. Le voir étendu là, mort, à cause d’une erreur de Thor… Il en était malade. S’il n’avait pas fait confiance à ces trois frères, Conval aurait peut-être gardé la vie sauve.

Thor ne pouvait imaginer Conval et Conven séparés, les deux frères jumeaux, inséparables, complémentaires. Comment Conven pouvait-il bien se sentir à présent ? Il semblait avoir perdu l’esprit : le Conven insouciant et heureux que Thor avait connu était parti avec ce coup d’épée.

Tous se tenaient à l’orée du champ de bataille, les corps des soldats impériaux entassés derrière eux, et contemplaient le corps de Conval à leurs pieds, comme pétrifiés. Aucun n’avait voulu repartir sans lui offrir des funérailles convenables. Ils avaient arrachés quelques fourrures précieuses sur les corps des officiers pour envelopper le cadavre. Ils avaient placé son corps étendu, raide, tourné vers le ciel, sur le petit bateau qui les avait menés jusqu’ici. Les funérailles d’un guerrier. Conval semblait déjà pétrifié, son corps raide et bleu, comme s’il n’avait jamais vécu.

Thor ne savait pas combien ils restèrent debout là, perdus dans leur chagrin, incapables de laisser partir ce corps. Indra passa la paume de sa main sur le visage de Conval, en formant des petits cercles et en chantant les yeux fermés une litanie que Thor ne comprit pas. À voir la façon dont elle menait la cérémonie, il était évident que c’était important pour elle. Thor sentait un sentiment de paix en l’écoutant. Les garçons, eux, ne savaient pas quoi dire et se contentaient de l’observer en silence, l’air morose.

Enfin, Indra se tut et fit un pas en arrière. Conven s’avança, les yeux noyés de larmes, et s’agenouilla au chevet de son frère. Il prit sa main entre les siennes et courba la tête.

Conven repoussa alors le bateau qui se mit à danser sur les eaux calmes de la rivière. Comme s’il comprenait l’importance de la cérémonie, le courant l’emporta soudain en douceur, de plus en plus loin. Krohn gémissait en le voyant s’éloigner. Une étrange brume s’éleva alors et enveloppa l’embarcation qui disparut.

Thor eut l’impression que son corps, lui aussi, avait été aspiré par le monde infernal.

Lentement, les garçons se tournèrent les uns vers les autres, puis en direction du champ de bataille et du paysage qui s’étendait au-delà. Ils avaient atteint un carrefour. Le monde infernal se trouvait derrière eux. Devant eux, d’une part et d’autre du paysage, une vaste prairie et un désert cuit par le soleil leur faisaient face.

Ваша оценка очень важна

0
Шрифт
Фон

Помогите Вашим друзьям узнать о библиотеке

Скачать книгу

Если нет возможности читать онлайн, скачайте книгу файлом для электронной книжки и читайте офлайн.

fb2.zip txt txt.zip rtf.zip a4.pdf a6.pdf mobi.prc epub ios.epub fb3

Популярные книги автора