Блейк Пирс - Un Plat Qui se Mange Froid стр 4.

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Les deux filles et leur mère semblaient heureuses.

Riley ne se rappelait pas ni où ni quand la photo avait été prise.

Et elle ne se rappelait pas avoir été heureuse en famille.

Les mains froides et tremblantes, elle tapa l’adresse de Wendy sur son clavier.

La femme qui apparut sur son écran aurait pu être une parfaite inconnue.

— Salut, Wendy, dit Riley timidement.

— Salut, répondit sa sœur.

Elle se fixèrent d’un regard embarrassé pendant de longues secondes.

Riley savait que Wendy avait une cinquantaine d’années. Elle avait environ dix ans de plus qu’elle. Elle ne faisait pas son âge. Elle était un peu robuste, mais elle avait l’apparence d’une femme ordinaire. Ses cheveux ne grisonnaient pas autant que ceux de Riley, mais ce n’était peut-être pas sa couleur naturelle.

Riley jeta un coup d’œil à la photo. Wendy ressemblait un peu à leur mère. Riley savait qu’elle ressemblait plutôt à leur père. Elle n’en était pas particulièrement fière.

— Eh bien, dit Wendy pour mettre fin au silence. Qu’est-ce que tu fais… ces dernières années ?

Riley et Wendy étouffèrent un rire nerveux et gêné.

Wendy demanda :

— Tu es mariée ?

Riley soupira. Comment allait-elle expliquer à Wendy ce qui se passait entre elle et Ryan alors qu’elle ne le savait pas elle-même ?

Elle dit :

— Comme disent les jeunes, c’est compliqué. Et c’est vraiment compliqué.

Elle étouffa un rire nerveux.

— Et toi ?

Wendy parut se détendre.

— Loren et moi, on va bientôt fêter notre vingt-cinquième anniversaire de mariage. Nous sommes tous les deux pharmaciens. Nous avons notre propre établissement. Loren en a hérité de son père. Nous avons trois enfants. Le plus jeune, Barton, est à l’université. Thora et Parish sont mariés. Ils ont tous les deux quitté le nid. Il ne reste plus que moi et Loren à la maison.

Riley sentit une étrange nostalgie l’envahir.

La vie de Wendy ne ressemblait pas du tout à la sienne. En fait, la vie de Wendy semblait parfaitement ordinaire.

Comme au diner, elle eut l’impression de se regarder dans un miroir. Cette fois, ce n’était pas le passé qu’on lui montrait. C’était un futur hypothétique – la femme qu’elle aurait pu devenir, mais qu’elle ne deviendrait jamais.

— Et toi ? demanda Wendy. Tu as des enfants ?

Riley fut encore une fois tentée de répondre : « C’est compliqué ».

Au lieu de ça, elle dit :

— Deux. J’ai une fille de quinze ans, April. Et je suis en train d’essayer d’en adopter une deuxième, Jilly, qui a treize ans.

— Une adoption ! C’est très bien. Tu as raison.

Riley n’était pas sûre d’avoir envie qu’on la félicite. Elle aurait préféré que Jilly grandisse dans un foyer avec deux parents. Pour le moment, ce n’était pas certain. Mais Riley décida de ne pas en parler à Wendy.

Il y avait autre chose dont elle voulait discuter avec sa sœur.

Et elle avait peur que ce soit difficile.

— Wendy, tu sais que papa m’a laissé le chalet dans son testament, dit-elle.

Wendy hocha la tête.

— Je sais, dit-elle. Tu m’as envoyé des photos. C’est un bel endroit.

Riley n’était pas certaine de la formulation…

« Un bel endroit. »

Riley y était allée plusieurs fois, la dernière après la mort de son père, mais elle n’en gardait pas de bons souvenirs. Son père s’y était retiré avec sa retraite de colonel des US Marines. Ce n’était que la maison d’un vieillard aigri et solitaire qui détestait tout le monde et que tout le monde détestait en retour. La dernière fois que Riley l’avait vu vivant, ils en étaient même venus aux mains.

— Je crois que c’est une erreur, dit-elle.

— Quoi ?

— De me laisser le chalet. Il n’aurait pas dû faire ça. C’est toi qui devrais l’avoir.

Wendy eut l’air surpris.

— Pourquoi ?

Des émotions nauséabondes tournaient dans le ventre de Riley. Elle se racla la gorge.

— C’est toi qui étais avec lui à l’hôpital quand il est mort. Tu t’es occupée de lui. Tu t’es aussi occupée de tout le reste : la sépulture, le testament… Je n’étais pas là. Je…

Elle s’étouffa sur les derniers mots.

— Je n’aurais pas pu m’en occuper. On ne s’entendait pas.

Wendy sourit tristement.

— Je ne m’entendais pas plus avec lui.

Riley savait que c’était vrai. Pauvre Wendy… Papa l’avait battue avec acharnement jusqu’à ce qu’elle fugue à l’âge de quinze ans. Pourtant, Wendy avait eu la décence de s’occuper de leur père à la fin de sa vie.

Riley n’en avait pas fait autant. Elle ne pouvait pas s’empêcher de s’en vouloir. Elle dit :

— Je ne sais pas ce que vaut le chalet. Il doit bien valoir quelque chose. Je veux te le donner.

Wendy écarquilla les yeux. Elle eut l’air inquiet.

— Non, dit-elle.

Sa brusquerie étonna Riley

— Pourquoi ? demanda-t-elle.

— Je ne peux pas, c’est tout. Je n’en veux pas. Je veux l’oublier.

Riley comprit ce qu’elle ressentait. Elle ressentait la même chose.

Wendy ajouta :

— Tu devrais le vendre. Garde l’argent. Je préfère.

Riley ne sut que dire. Heureusement, Wendy changea de sujet :

— Avant de mourir, papa m’a dit que tu étais agent du FBI. Depuis combien de temps tu fais ça ?

— Environ vingt ans.

— Je crois que papa était fier de toi.

Un rire amer sortit de la gorge de Riley.

— Non, il n’était pas fier.

— Comment tu le sais ?

— Oh, il me l’a dit. Il avait une façon très personnelle de communiquer.

Wendy soupira.

— Oui, tu as sans doute raison.

Un silence gêné passa. Riley se demanda de quoi elles allaient bien pouvoir parler maintenant. Après tout, elles n’avaient pas discuté depuis des années. Et si elles essayaient de fixer une date pour se rencontrer ? Mais Riley n’arrivait pas à s’imaginer allant à Des Moines pour rencontrer une inconnue nommée Wendy. Et Wendy devait penser la même chose à propos de Fredericksburg.

Après tout, qu’avaient-elles en commun ?

Ce fut alors que le téléphone de Riley sonna. Elle fut soulagée d’être interrompue.

— Il faut que je réponde, dit-elle.

— Je comprends. Merci d’avoir appelé.

— Merci à toi, dit Riley.

Elles raccrochèrent et Riley décrocha son téléphone. Une voix de femme visiblement interloquée lui répondit :

— Allô… Qui est à l’appareil ?

— Qui appelle ? demanda Riley.

Un silence passa.

— Ryan… Ryan est ici ? demanda la femme.

Elle avait la voix trainante. Riley comprit qu’elle était éméchée.

— Non, dit-elle.

Elle hésita. Après tout, c’était peut-être une cliente de Ryan. Mais ce n’était pas le cas et elle le savait. Cette situation était bien trop familière.

Riley dit :

— N’appelez plus ici.

Elle raccrocha.

Elle tremblait de colère.

Ça recommence, pensa-t-elle.

Elle composa le numéro de téléphone de Ryan.

CHAPITRE TROIS

Quand Ryan décrocha le téléphone, Riley n’y alla pas par quatre chemins.

— Tu vois une autre femme, Ryan ? demanda-t-elle. Une femme a téléphoné. Elle te cherchait.

Ryan hésita avant de demander :

— Elle t’a donné son nom ?

— Non, j’ai raccroché.

— Tu n’aurais pas dû. C’était peut-être une cliente.

— Elle était saoule, Ryan. Et c’était personnel. Je l’entendais dans sa voix.

Riley ne sut que dire.

Riley répéta sa question :

— Tu vois une autre femme ?

— Je… Je suis désolé, bredouilla Ryan. Je ne sais pas comment elle a eu ton numéro. Ce doit être une erreur.

Oh oui, c’est une erreur, pensa Riley.

— Tu ne réponds pas à ma question.

Ryan s’agaça :

— Et si je vois une autre femme ? Riley, on ne s’est jamais dit qu’on était un couple exclusif.

Riley resta sans voix.

— Je pensais que…, commença-t-elle.

— Tu penses trop, la coupa Ryan.

Riley essaya de garder son sang-froid.

— Comment s’appelle-t-elle ?

— Lina.

— C’est sérieux entre vous ?

— Je ne sais pas.

Le téléphone tremblait dans la main de Riley.

Elle dit :

— Tu ne crois pas qu’il serait temps de le savoir ?

Un silence passa.

Enfin, Ryan dit :

— Riley, je voulais justement t’en parler… J’ai besoin d’espace. La famille, tout ça… Je croyais que j’étais prêt, mais je me trompais. Je veux profiter de la vie. Tu devrais faire de même.

C’était une rengaine familière.

Il est de nouveau en mode playboy, pensa-t-elle.

Hypnotisé par sa nouvelle conquête, il s’éloignait de Riley et de sa famille. Elle avait cru qu’il avait changé, qu’il était plus responsable. Elle aurait dû savoir que ça n’allait pas durer. Il n’avait pas changé du tout.

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