Блейк Пирс - Avant Qu’il Ne Chasse стр 11.

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Jack laissa échapper un sifflement et haussa les épaules. « Et bien, j’ai déjà du mal à me rappeler les corps sur lesquels j’ai travaillé durant ma dernière année de service – et ça ne remonte qu’à deux ans. Alors, dix-sept ans, ça risque d’être plus difficile. »

« C’était une affaire d’une certaine importance, » dit-elle. « Un policier… un détective, en fait. Un homme du nom de Benjamin White. C’était mon père. Il a été tué d’une balle… »

« D’une balle dans la nuque, » dit Jack. « Avec un Beretta 92, si ma mémoire ne me fait pas défaut. »

« Exactement. »

« Oui, celui-là, je m’en rappelle. Et… et bien, je suppose que je suis enchanté de vous connaître. Désolé pour votre père, bien entendu. »

Bernice soupira et s’avança en direction des escaliers. Elle sourit sur un air d’excuse et fit un petit signe d’au revoir à Mackenzie en partant.

Jack sourit à sa femme au moment où elle se dirigea vers les escaliers. Quand le bruit des ses pas eut disparu, Jack regarda en direction de son établi. « Je vous serrerais bien la main mais… et bien, je ne suis pas sûr que vous le vouliez. »

« La taxidermie paraît un hobby tout à fait approprié pour un homme avec votre carrière professionnelle, » dit Mackenzie.

« Ça fait passer le temps. Et les revenus extra sont également bienvenus. Enfin… je m’éloigne du sujet. Que voulez-vous savoir concernant l’enquête sur Ben White ? »

« Franchement, je cherche quoi que ce soit qui sorte de l’ordinaire. J’ai lu les rapports au moins une cinquantaine de fois, je crois. Je les connais sur le bout des doigts. Mais je suis aussi consciente qu’il y a souvent de minuscules détails qui ne sont remarqués que par une ou l’autre personne – des détails qui ne semblent pas valoir la peine d’être inclus sur le moment – qui ne se retrouvent pas dans le rapport officiel. C’est ce genre de choses que je recherche. »

Jack prit un moment pour y réfléchir mais à l’air de déception qui se peignait sur son visage, Mackenzie en conclut qu’il ne voyait rien en particulier. Après quelques instants, il secoua la tête. « Désolé. Mais du point de vue du corps en lui-même, il n’y avait rien qui sorte de l’ordinaire. Manifestement, les causes du décès étaient évidentes. Et à part ça, il avait un corps sain et en bonne santé. »

« Alors pourquoi vous en souvenez-vous aussi bien ? »

« À cause de la nature même de l’affaire. J’ai toujours trouvé qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond. Votre père était un policier respecté. Quelqu’un est entré dans votre maison, lui a tiré une balle dans la nuque et est parvenu à ressortir sans que personne ne le voit. Un Beretta 92 n’est pas particulièrement bruyant mais assez pour réveiller une maisonnée. »

« Ça m’a réveillée, » dit Mackenzie. « Ma chambre se trouvait directement à côté de la sienne. J’ai entendu le coup de feu mais je ne savais pas ce que c’était. Puis j’ai entendu des bruits de pas et quelqu’un passer devant ma chambre. La porte de ma chambre était fermée, quelque chose que je ne faisais jamais enfant. Je laissais toujours une fente. Mais quelqu’un l’avait fermée. La même personne, j’imagine, qui a tué mon père. »

« C’est vrai. C’est vous qui avez découvert le corps, n’est-ce pas ? »

Elle hocha la tête. « Et c’était à peine deux ou trois minutes après le coup de feu. C’est le temps que ça m’a pris pour réaliser qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond. C’est à ce moment-là que je suis sortie de mon lit et que je suis allée dans la chambre de mes parents. »

« Comme je vous le disais… j’aurais aimé pouvoir vous en apprendre davantage. Et veuillez me pardonner de vous dire ça, mais il y a quelque chose dans la version officielle qui ne tient pas la route. Est-ce que vous avez parlé de tout ça avec votre mère ? »

« Non, pas en détails. Nous ne sommes pas vraiment les meilleures amies du monde. »

« Elle était dévastée les jours précédant l’enterrement. Personne ne pouvait lui adresser la parole. Elle passait des sanglots à une rage folle en une fraction de seconde. »

Mackenzie hocha la tête mais resta silencieuse. Elle se rappelait très bien les accès de rage de sa mère. C’était l’une des raisons principales de son admission ultérieure dans un hôpital psychiatrique.

« Est-ce qu’il y a eu une sorte de confidentialité impliquée au moment où le corps est arrivé à la morgue ? » demanda-t-elle.

« Pas que je me rappelle. Rien de louche, d’après ce que je sais. C’était juste un autre cadavre qui nous était livré. Mais vous savez… je me rappelle d’un policier qui était tout le temps présent. Il était avec eux quand le corps est arrivé et il est resté pendant tout un temps à proximité du bureau médical, comme s’il attendait quelque chose. Je suis presque certain de l’avoir également vu à l’enterrement. Benjamin White était un type respecté… particulièrement par les autres policiers. Mais celui-là… il était là tout le temps. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, il est resté un peu longtemps à l’enterrement, comme s’il avait besoin d’être seul pour assimiler l’information. Mais bon, ça date d’il y a longtemps. Dix-sept ans, ça fait un bail. Les souvenirs commencent un peu à faillir quand on arrive à mon âge. »

« Est-ce que vous vous rappelez le nom de ce policier ? » demanda-t-elle.

« Non. Mais je suis presque certain qu’il a signé quelques paperasseries à un moment donné. Peut-être que si vous parvenez à obtenir les dossiers originaux ? »

« Peut-être, » dit Mackenzie.

Il dit la vérité et il est désolé pour moi, pensa Mackenzie. Il n’y a rien de plus à apprendre ici… à moins que je veuille me mettre à la taxidermie.

« Merci pour le temps que vous m’avez consacré, monsieur Waggoner, » dit-elle.

« Pas de problèmes, » dit-il, en la raccompagnant à l’étage. « J’espère vraiment que vous parviendrez à élucider cette affaire. J’ai toujours pensé qu’il y avait quelque chose de pas net dans tout ça. Et bien que je ne connaisse pas vraiment bien votre père, je n’ai toujours entendu que de bonnes choses à son sujet. »

« Merci, » dit Mackenzie.

Elle le remercia une dernière fois et sortit de la maison. Elle fit un signe d’au revoir à Bernice qui s’occupait de nouveau des mauvaises herbes et elle entra dans sa voiture. Il était quinze heures mais elle avait l’impression qu’il était bien plus tard que ça. Elle supposa que le vol de Washington jusqu’au Nebraska, suivi par six heures de route, commençaient tout doucement à l’affecter.

Mais il était trop tôt pour finir journée. Elle se dit qu’elle pourrait terminer par une visite à l’endroit où elle avait toujours pensé qu’elle finirait, bien qu’elle n’y ait jamais mis les pieds : le commissariat de Belton.

CHAPITRE HUIT

Le commissariat de Belton lui rappelait le commissariat où elle avait passé bien trop de temps en tant que policier et détective avant d’entrer au FBI. L’endroit était plus petit mais lui donnait la même sensation de suffoquer. C’était comme si elle avait fait un énorme pas en arrière dans son passé.

Après avoir suivi la femme de la réception à travers un espace central, Mackenzie se dirigea vers une petite pièce à l’arrière de l’édifice. Une pancarte à côté de la porte indiquait qu’il s’agissait là de la salle des archives. C’était presque consternant de constater combien le processus avait été nonchalant. Elle avait montré son badge à la femme de la réception, qui avait ensuite passé un coup de fil, reçut l’autorisation et l’avait amenée jusque là.

Et c’était tout. En chemin vers la salle des archives, seulement deux policiers lui adressèrent un signe de tête et la regardèrent d’un air interrogateur, mais rien de plus. Personne ne l’arrêta ni ne lui demanda ce qu’elle faisait là. Et franchement, c’était tant mieux. Moins elle aurait de distractions, plus vite elle pourrait sortir d’ici.

La salle des archives consistait en une petite table en chêne au centre de la pièce, entourée de deux chaises. Le reste de la salle était occupé par des armoires de classement rangées contre les murs. Certains étaient anciens et abîmés, d’autres étaient plus neufs. Elle fut surprise de constater combien les dossiers étaient bien organisés. Les plus vieilles armoires contenaient des dossiers datant de 1951. Par curiosité et afin de mieux apprécier la qualité du classement, elle ouvrit l’un de ces tiroirs et jeta un coup d’œil à l’intérieur. Des documents, des dossiers usés et d’autres éléments y étaient soigneusement rangés, bien que l’odeur de vieux papier et la couche de poussière indiquent clairement qu’ils n’avaient pas été consultés depuis très longtemps.

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