La profusion détincelles lobligea à détourner la tête. Son regard se déplaça à temps pour voir le mâle séduisant sécraser contre une barrière invisible dans le ciel. Personne navait clairement expliqué à Maurelle ce qui se passerait si elle essayait de senvoler. Elle savait tout simplement quelle le regretterait.
Elle contempla laile du beau Fae qui silluminait comme si la foudre lavait frappée. En un éclair, il seffondra au sol. Elle vomit à la vue de la scène. Elle regarda, les yeux grands ouverts. Son cœur se mit à battre la chamade quand il toucha le sol.
À son atterrissage, elle aurait juré que limpact avait secoué la terre. Son aile était pliée derrière son dos et il saignait. La scène était effroyable, elle doutait que le mâle se remette un jour.
Avec deux officiers venus pour elle dans sa maison, Maurelle ne voulait pas se montrer si vulnérable. Elle força son esprit à quitter la vision et elle se concentra sur elle-même. Une pioche fendit sa tête et la bile remplit ses narines.
Elle parvenait à peine à ouvrir les yeux, comme sils restaient collés, les paupières fermées. Quand elle y parvint, le mâle aux cheveux auburn la soulevait du sol. Il la tenait par le col et par un bras.
Ses sœurs en larmes se blottissaient lune contre lautre. Maurelle bascula avec lofficier qui la tenait. Une fois sortie de ses visions, sa désorientation dura plus longtemps que la normale. Elle ne savait pas si cet égarement était provoqué par lentrave ou par sa maladie.
Elle entendait sa mère supplier les collecteurs de la laisser partir, mais lautre mâle refusait découter. « Vas-tu coopérer maintenant ? »
Maurelle essaya de se libérer de la poigne de fer de lofficier sur son bras, mais la main figée sur le côté refusa de décoller et la rappela à lordre. Après un coup dœil rapide, elle découvrit que les menottes sincrustaient pratiquement à ses poignets.
« Non. Tu ne peux pas emmener ma fille », sanglota sa mère alors quil la traînait dans la maison. Elle se précipita vers le mâle qui tenait Maurelle. Le temps ralentit encore.
À la seconde où sa mère essaya de latteindre, lautre mâle souleva un long bâton noir et lisse et frappa. Le bâton heurta son crâne avec un bruit sourd. Ses sœurs crièrent avec elle, la tête de leur mère vola sur le côté et son sang éclaboussa le mur.
« Quest-ce que tu as fait ? » aboya lofficier qui la tenait.
Ils nageaient tous en plein cauchemar, pensa Maurelle en regardant le corps meurtri de sa mère seffondrer au sol. Son crâne en partie arraché, ses yeux bruns vides regardaient le néant.
« Maman », cria-t-elle. Son estomac se révoltait devant cette vision. Le thé quelle venait de boire remonta précipitamment, puis jaillit de sa bouche et de son nez. Maurelle essaya de voir si la poitrine de sa mère montait et descendait, mais elle fut hissée vers la porte avant de pouvoir établir un diagnostic.
« Allez chercher papa », cria-t-elle à ses sœurs. Lofficier la poussait dans les escaliers. Le soleil brillant se moquait du chagrin qui crevait sa poitrine. Le Fae la conduisit vers un chariot, il la maintenait sur le ventre. Puis il pressa un disque contre le dos de sa manille et les chaînes tombèrent avec un son mat. Elle devait absolument se procurer une clé pour les menottes.
Rapidement, elle se remit debout et essaya de se précipiter pour rejoindre son père. Alors que la porte se refermait derrière elle, Maurelle regarda en arrière et vit ses sœurs blotties dans lembrasure de porte de lappartement quelles appelaient leur « maison ». Elle devait nager en plein cauchemar.
Son cœur se brisa en un million de morceaux, elle donna un coup de pied dans les barreaux qui la séparaient de ses sœurs. Elle ne pourrait pas réconforter son père ou laider à apaiser Nyx ou Erlina.
Ses doigts agrippèrent les barreaux. Elle hurlait vers qui voulait lentendre pendant que les collecteurs la transportaient. Pour la première fois depuis la manifestation de ses pouvoirs, elle ne se trouvait pas projetée dans une vision.
La réalité de la vie avait lascendant sur son âme battue et refusait de lâcher prise. Ils avaient impitoyablement tué sa mère parce quelle sopposait à envoyer Maurelle dans leur stupide académie. Comment pouvait-elle continuer quand sa douce et aimante mère était partie ? Elle navait même pas pu lui dire au revoir ni aider à envoyer son esprit vers lau-delà.
Elle ne devrait pas se montrer aussi surprise compte tenu de la torture dont elle avait été témoin dans sa dernière vision. Quiconque permettait de pareilles horreurs se moquait éperdument des blessures causées par lexercice de leur domination et de leur pouvoir.
CHAPITRE III
Linflammation à lépaule de Ryker provoqua une agonie atroce pendant quil scannait les images lumineuses sur la table devant lui. Il ne pouvait pas soulever son mauvais bras sans provoquer une douleur atroce. Depuis quil avait repris connaissance à linfirmerie de lAcadémie, il vivait bien mieux quil ne lavait espéré.
Il trouvait réconfortant de voir que les humains navaient pas commencé un procédé diabolique dès sa première seconde à lacadémie. Honnêtement, il était surpris de voir à quel point tout semblait normal. Dans leur jeune âge, tous les enfants Fae fréquentaient lécole pendant plusieurs années. Ils y apprenaient à lire, à écrire et ils découvraient tout ce quon enseigne à lécole.