Brenda Trim - Exhumation Du Roi Fae стр 4.

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Les Fae apprenaient dès leur plus jeune âge à ne pas voler loin parce quun bouclier enveloppait lEdge. Jusque-là, ce simple avertissement ne concernait que les tout-petits. Alors que ses ailes sengourdissaient et cessaient de fonctionner, Ryker réalisa la douloureuse vérité des pouvoirs qui contrôlaient leur vie.

Aidan et un autre Fae planèrent sur place et regardèrent Ryker tomber à terre dans un enchevêtrement dailes. Les bras attachés, il ne trouva aucun moyen de se protéger du danger.

Lorsque Ryker percuta le sol dur, sa vision vira au noir pendant plusieurs secondes. Son flanc heurta le sol avec une force suffisante pour faire éclater une pierre. Une de ses ailes était coincée sous son corps.

Lagonie suivit rapidement le bruit de craquement. Chaque centimètre de son corps lui infligeait une douleur terrible, il ne pourrait sûrement plus jamais utiliser son aile gauche. Heureusement, les ténèbres lenvahirent et lavalèrent.

Il entendit les officiers se plaindre de la difficulté de gérer les Fae en transition ces temps-ci, puis il perdit connaissance sur cette dernière pensée :

« Parce que nous en avons marre. Nous sommes fatigués de vivre dans lesclavage des humains. »

CHAPITRE II

Lestomac noué, Maurelle sattardait dans la salle de bain au cas où le reste du petit déjeuner quelle était parvenue à avaler ressurgirait. Elle ouvrit la fenêtre, et elle apprécia la brise dautomne qui traversait la petite pièce. Lair frais la remplissait dune énergie quelle ne saisissait pas pleinement, mais quelle aimait néanmoins.

Elle appuya ses mains sur le lavabo, et grimaça devant les cernes sombres sous ses yeux gris et le désordre dans ses cheveux roses, graisseux et emmêlés. Elle ne ressemblait en rien à la Fae vibrante quelle était dhabitude. Même les nuances rose et turquoise de ses ailes pâlissaient.

Son pouvoir sétait manifesté un an auparavant. Depuis, elle restait confinée à la maison. La couleur vive de ses ailes ne laissait pas la moindre équivoque. Même si leur illumination était ternie en ce moment, elle ne pouvait pas risquer de saventurer hors du minuscule appartement familial. Elle navait évidemment pas terminé sa transition. Elle aurait dû accomplir son devoir et se présenter à lAcadémie de Brambles Edge.

« Tu as bientôt fini là-dedans ? cria sa sœur, Nyx, à travers la porte pendant quelle tambourinait contre le bois. Je dois me coiffer pour aller déjeuner avec Alek. »

Maurelle roula des yeux en mesurant lurgence de sa sœur. Elle regretta aussitôt ce mouvement quand la douleur martela larrière de sa tête. Tout représentait une urgence pour ses sœurs cadettes, mais surtout pour Nyx. Elle avait quatre ans de moins que Maurelle. Mais, elle se rappelait de limportance dun déjeuner avec un mâle charmant à dix-huit ans.

« Jai fini, croassa Maurelle en ouvrant la porte.

Beurk. Ne tapproche pas ! On dirait que la Peridun de la dixième rue ta jeté un sort. Je ne veux pas contracter ta maladie, linforma Nyx en sautillant loin, hors datteinte.

Merci, Nyx. Moi aussi, je taime », marmonna Maurelle.

Elle descendit le couloir étroit. Pour la centième fois cette année, Maurelle se sentait reconnaissante envers son père dexercer un métier si prestigieux dans lEdge.

Techniquement, il travaillait à Furness, la zone humaine à lextérieur des bidonvilles de lEdge où vivait la classe moyenne. Même les plus pauvres de Furness menaient une vie bien meilleure que nimporte quel Fae. Ils éprouvaient une complète indifférence du destin réservé aux Fae. LEdge était séparée par des ronces si épaisses que la plupart des Fae ne pouvaient pas sy faufiler. Cette barrière naturelle favorisait leur insensibilité.

Elle aimerait tellement quune place lui soit offerte pour son talent à Furness, ou même à Dornwich. Malheureusement, jamais son père ne recevrait une boutique dans la section délite de Dornwich. Dans lopulence, les horloges et les humains affectionnaient particulièrement les montres de son père, pourtant jamais ils ne voudraient le voir travailler dans leur voisinage.

Les revenus de son père leur permettaient de vivre à proximité de Furness, où ils profitaient dune vue parfaite sur la section humaine loin derrière les ronces. Le contraste entre les niveaux de vie lui brisait le cœur. Les hommes vivaient dans des maisons bien entretenues, la majorité vivait même dans des maisons individuelles. Les Fae eux sentassaient dans des bâtiments en ruine quils ne parvenaient pas à réparer ou à conserver, même avec lutilisation de leur magie. Ils déployaient tous leurs efforts pour lEdge. Les humains aimaient leurs espaces de vie soigneusement entretenus, les Fae préféraient garder un côté sauvage. Leurs rues de pierre lisse paraissaient austères et sans attrait pour Maurelle.

Les Fae ne possédaient peut-être pas de biens matériels, mais tous ajoutaient une dose de magie pour tapisser les pierres des rues avec de lherbe et des fleurs et pour améliorer lattrait du sol. Les aînés comme sa mère, une Fae de la terre, utilisaient leurs talents pour encourager les vignes à pousser et consolider les murs des pires bâtiments.

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