Ines Johnson - La Sacrifiée Indécise стр 7.

Шрифт
Фон

Tout là-haut, Béryl vit les écailles bleues de Rhyol scintiller sous la lune. Son frère planait, en les observant. À une fenêtre, il vit Elek regarder vers le bas, ses yeux dambre rougeoyant dans la nuit. Rhyol et Elek se joindraient au combat si cétait nécessaire. Et ils périraient tous les deux.

Sil te plaît, dit Béryl.

Il était désespéré. Il avait déjà assez de mal à contenir sa bête comme cela. Celle-ci avait lintention darracher la tête de la Valkyrie, quelque chose qui scellerait à la fois le sort de lhomme et de la bête.

Morrigan fit tranquillement le tour de son dragon. Il y avait deux sacoches de taille humaine sur son dos. Béryl sentit lodeur du sang émaner du premier. Ce devait être la capture de Morrigan pour le Valhalla. Les Valkyries ne tuaient habituellement pas leurs proies avant de les amener derrière le Voile. Béryl se demanda brièvement ce qui avait suscité tant de colère quelle avait tué lhomme plus tôt.

Mais ce triste sac fut instantanément oublié en faveur du second. Le regard de Béryl se posa sur la sacoche que la Valkyrie retirait. Morrigan la souleva sans aucun effort.

Béryl sentait le parfum délectable qui sen dégageait. Cela sentait comme quelque chose de doux, mais qui ne provenait pas de la nature. Il y avait aussi une odeur acide qui lui rappela celle des potions dans le laboratoire de Corin. En dessous de tout cela, il y avait le parfum de quelque chose de léger, comme une brise au-dessus dune petite étendue deau. Il tendit la main vers le sac.

Morrigan le reprit dun coup sec.

Han han han. Paie dabord.

Béryl serra les dents.

Suis-moi, dit-il.

Il guida la Valkyrie jusquà lentrée des mines. Il longea les mines de rubis de Corin et celles de diamants de Kimber. Il entra dans ses propres mines où les émeraudes étaient enterrées sous la roche.

Prends ce que tu veux, dit-il à la Valkyrie.

Les yeux de celle-ci étincelèrent à nouveau, mais dune lueur davidité plutôt que de colère, cette fois. Elle lui tendit la sacoche et partit faire son shopping.

Pendant un instant, Béryl se contenta de tenir le sac dans ses bras. Elle ne pesait rien, mais elle était lourde dimportance. Lentement, il retira lépaisseur de tissu pour dévoiler un visage rond. De douces boucles rousses encadraient son visage. Un petit nez en bouton séparait ses traits en deux moitiés parfaitement symétriques. Ses lèvres étaient petites, pleines et en forme de cœur.

Il y a du feu de dragon dans ses veines ? demanda Béryl.

Comme si cela avait de limportance. Le colis dans ses bras était à lui, et il allait la garder, quelle puisse lui donner des dragonneaux ou pas. Si elle navait pas de feu en elle et ne pouvait pas avoir de dragonneaux, il pourrait toujours lenlacer et la protéger. Son dragon navait pas besoin du contact physique pour être rassasié. Il avait juste besoin dun but. Et elle était ce but.

Elle a du feu dans les veines.

Béryl sentit le soulagement le parcourir. Les pensées quil venait davoir un instant plus tôt senvolèrent de son esprit. Elle était belle, et il avait physiquement envie delle. Avec la confirmation de son sang de feu, les reins de Béryl brûlèrent de la prendre là, tout de suite.

Et encore mieux, dit Morrigan. Regarde de plus près, elle a des écailles.

Berçant sa récompense dans ses bras, Béryl fit glisser le tissu de ses épaules délicates. Il eut un hoquet de surprise devant ce quil avait sous les yeux. Sur sa peau pâle, il y avait des taches dorées. Elles étaient douces au toucher, mais il sut instantanément ce quelles étaient.

Comment sappelle-t-elle ? demanda-t-il.

Je nai pas demandé. Protège tes parties, cela dit. Elle allait castrer ma cible avant que je puisse le réclamer.

Béryl sourit à cette déclaration. Son humaine avait du tempérament, tout comme Cardi et Chryssie. Elle était parfaite. Il découvrit le reste de son corps et commença le rituel du ligotage.

CHAPITRE 4

Elle était assurément morte.

Comment en était-elle certaine ? Parce quon était en train de la câliner. Les câlins ne se produisaient quavec les mamans, dans le monde réel, et sa maman était morte.

Depuis quelle était petite, Poppy avait vu beaucoup de mamans mettre des claques à leurs enfants, ou les faire aller dans la direction quelles voulaient en utilisant la force, ou les pousser ou les pincer pour les faire tenir tranquilles. Mais Poppy avait eu de la chance. Sa maman lui faisait des câlins le soir, de temps en temps. Mais seulement quand le lit de sa maman nétait pas occupé par un client.

Cétait dans ces moments-là que Poppy se sentait en sécurité. Cétait dans ces moments-là que Poppy ne désirait pas senvoler dans un monde imaginaire vu à la télévision.

Quand elle était dans les bras de sa mère, le monde cessait dêtre un endroit dangereux où la nourriture était peu abondante, où les voix hurlaient toujours, et où les hommes regardaient les petites filles comme de délicieux goûters.

Cela avait été laprès-midi, quand Poppy sétait allongée dans le lit de sa mère et avait sommeillé. Lécole avait fini plus tôt, et elle était rentrée pour trouver la caravane déserte. Quand des bras étaient venus lentourer, ils navaient pas paru chaleureux. Ils avaient été pleins de sueur et avaient pué le relent dhomme mal lavé.

Non.

Les yeux de Poppy étaient fermés, dans le présent. Elle les ferma encore plus fort. Elle refusait de penser à cela. Elle était en sécurité, morte, et enfin de retour dans les bras de sa mère.

Sa mère sétait occupée de lhomme puant qui avait mis ses mains dégueulasses dans la culotte propre de Poppy. Il y avait eu du sang sur le lit, mais ça navait pas été celui de Poppy. Et puis sa mère avait pris Poppy dans ses bras pour une étreinte chaleureuse.

Cétait la dernière quelle avait reçue.

Jusquà maintenant.

Poppy avait toujours su que la mort nétait pas quelque chose à craindre. À présent, elle était de nouveau avec sa maman. Elle recevrait de chaleureux câlins pour léternité.

Cétait juste que Est-ce que les câlins de sa mère avaient toujours été aussi serrés ? Elle avait eu lhabitude de pouvoir tourner le buste pour poser la tête contre le cœur battant de sa mère. Elle ny parvenait pas, à cet instant.

Les bras de sa maman avaient toujours été fins. Mais pas aussi fins quun morceau de corde. Et puis, sa maman avait deux bras, et ils nétaient pas si longs. Mais Dieu sait comment, ils étaient enroulés autour de ses bras, de son ventre et de ses jambes.

Quelque chose clochait. Poppy baissa la tête pour soulager la nausée qui menaçait. Elle pouvait toucher sa poitrine de son menton, mais son ventre se serra. Elle ouvrit les yeux et vit quelle était bien dans une étreinte. Des cordes lentouraient, pas les bras pâles, couverts de traces de piqûres et de bleus, de sa mère.

Pendant un instant, elle ne put que regarder et admirer lœuvre artisanale réalisée avec les cordes. Elles parcouraient tout son corps en un motif complexe. Elle avait lair davoir été emballée comme un présent. Elle attendit que la peur plante ses griffes en elle, que le besoin de séchapper la submerge.

Rien ne vint. Elle ne put empêcher un sentiment de paix de lenvahir, à être ainsi attachée. Elle se sentait en sûreté, en sécurité.

Ваша оценка очень важна

0
Шрифт
Фон

Помогите Вашим друзьям узнать о библиотеке

Скачать книгу

Если нет возможности читать онлайн, скачайте книгу файлом для электронной книжки и читайте офлайн.

fb2.zip txt txt.zip rtf.zip a4.pdf a6.pdf mobi.prc epub ios.epub fb3

Популярные книги автора