Je lui demandai s'il savait où je pouvais le trouver. Il me répondit quil ne savait pas grand-chose. Il avait entendu les autres en parler, et dire quil aimait beaucoup se rendre à la pêche avec son fils, sur la jetée de Hampton State, tout près du Seabrook Bridge.
Je remerciai Jack, il hocha la tête en arrière, « Désolé de ne pas avoir pu vous aider davantage. »
« Pas de soucis », répondis-je, et je lui souhaitai une bonne journée.
Ma deuxième piste apparut alors. Je me disais que jallais avoir besoin d'un chapeau de pêche.
Aussi, je mis à la recherche dun chapeau, pour pouvoir m'équiper comme si j'étais un pêcheur.
Je maperçus en regardant ma montre, quil était seulement 10 h 45, et que je pourrais donc avoir une chance de les trouver sur la jetée.
Mes pas se transformèrent en marche rapide à travers les bâtiments de Lowe's. Une fois dehors, je me mis à faire un sprint. Je montai rapidement dans la voiture, et massurai davoir noté la bonne adresse sur le GPS depuis mon téléphone.
Le GPS indiquait State Pier Lobster Pound 1 Ocean Blvd27 km, alors j'appuyai sur le bouton. Sans prendre de risque, pendant que j'étais au volant, je sortis le journal sur lequel il y avait une photo de Brent le jour où il avait remporté la Loterie. Je me concentrais sur la photo afin de bien la mémoriser. Je crois que je conduisais à la vitesse limite. Il me fallut 25 minutes pour arriver sur place. Je mis le chapeau du rayon peinture, je sortis ma chemise du pantalon, mis un peu de sable dans mes mains, et jétais prêt à y aller, saisissant le journal pour lemporter avec moi.
Alors que je descendais le long de la jetée, je remarquai la façon dont sagençaient les choses autour de moi. Jétais déjà allé sur de nombreuses jetées. Nous en avons une ou deux à Virginia Beach. Je marchais lentement, un peu comme si j'étais perdu, mais droit, à la recherche de la même image que sur le journal. Je regardais à gauche et à droite, tandis que dautres lançaient leur hameçon dans l'océan Atlantique.
En observant les environs, je vis trois personnes au loin, presque au bout de la jetée, habillés avec des vêtements de pêche, assis sur un banc au milieu de la jetée. Je me dis que jallais peut-être tomber sur Brent Brooks et son fils. Tout comme Jack l'avait mentionné chez Lowe's. Je me disais que l'homme que je voyais vêtu d'une veste de sport noire, avait tout lair dun garde du corps. Cétait sans doute le garde du corps de Brent. Cela me paraissait tout à fait logique.
Je décidai de mavancer jusqu'à l'homme vêtu de noir, et de me présenter. « Bonjour ».
Il se leva rapidement, en se mettant en position d'alerte, alors que je répétais, « Bonjour, je mappelle Marc Dazet. Je travaille pour le journal Virginia Pilot à Norfolk, en Virginie. » Je lui montrai mon badge du journal; il le prit entre les mains, le regarda puis il dit « Attendez ici. » Jobtempérai, pendant quil prenait mon badge et savançait vers Brent et son fils. Je nentendais pas ce quils disaient, mais il lui remit mon badge. Puis Brent et le garde du corps savancèrent jusqu'à moi. « Je mappelle Brent, je peux vous aider ? »
Je fis une pause, puis je commençai mon histoire. Je lui expliquai que j'avais pris l'avion depuis la Virginie, parce que jespérais l'interviewer au sujet du fait quil avait remporté le gros lot à la Loterie, et quil avait dit vouloir donner. Il marrêta, regarda tout autour pour voir si quelquun pouvait observer. Brent dit ensuite : « Je ne peux pas parler ici, en plein air. Pouvons-nous nous retrouver chez moi, demain matin ? » Je lui dis que mon vol repartait à 18 h le lendemain soir.
Brent me remit alors un bout de papier, « Très bien, dans ce cas 10 h 30 demain matin ? » « Bien sûr. » Je sortis un bloc-notes et un stylo, que je remis à son garde du corps afin quil inscrive l'adresse.
Le garde du corps remit le bloc-notes à Brent, qui nota ladresse.
Brent me rendit le bloc-notes comme s'il me faisait un tant soit peu confiance, et il dit :
« On se reparle demain matin ». Pendant ce temps, son fils, qui était à l'arrière-plan, continuait à pêcher.
Je pris le papier et lui serrai la main. « Merci ». Et je lus, « 32 Hudson Street, Seabrook, New Hampshire ».
Le garde du corps observait chacun de mes gestes, son attitude laissait clairement transparaitre le message « Essaie seulement de faire quelque chose à Brent. » Je fis en sorte que ma poignée de main soit preste et ferme. Et je partis rapidement, pour être sûr que personne n'allait changer d'avis.
Je montai dans ma voiture et rentrai à lhôtel avec un sourire, et reconnaissant pour tout le travail et la chance que javais de mon côté en ce moment.
De retour dans la chambre d'hôtel, la première chose que je fis, ce fut dappeler mon bureau pour parler avec Amelia. Je lui dis que j'avais une entrevue le lendemain matin. Elle était très contente. « C'est génial. Assurez-vous d'avoir l'article prêt demain soir en prenant l'avion. » Je promis que ce serait le cas et je raccrochai Et je marrêtai dans la chambre en pensant quelle journée !
Cétait le matin, maintenant, et je commençais à me préparer. Je descendis prendre le petit déjeuner au buffet. Je ne pouvais pas me contenter de passer simplement en regardant lenvironnement du petit déjeuner, lequel aurait pu figurer dans « Ripley's Believe It or Not ». Je pris mes deux croissants habituels, avec les papiers et un café, et me dirigeai vers la Chevrolet Malibu. Tout en me dirigeant vers la voiture, j'appelai ma femme pour vérifier.
Jentendis la sonnerie, puis la voix que je connaissais trop bien, « Bonjour, Sundara ! »
Sa voix semblait heureuse au téléphone, « Bonjour, chéri. »
« Je reviens ce soir en Virginie. Comment ça va à la maison ? »
« Ça va, ta fille est très agitée. Cest la fille de son père, cest sûr, cest dans les gènes, Marc, tu sais. »
Marc fit une pause avant de prononcer sa prochaine phrase. « Je sais. Chaque fois que je pars en voyage pour le journal, elle peut être comme ça. Je quitte rarement l'État de Virginie pour un reportage. Mais quand j'ai vu cette histoire, je me suis dit que je ne pouvais pas rater loccasion décrire à ce sujet.
J'ai plus avancé ici, quen essayant d'organiser une réunion par téléphone.
Je rencontre Brent aujourd'hui, ce matin, chez lui, pour une entrevue. »
« Vraiment » ?
« Oui. »
« Sois prudent, Marc, je veux que tu rentres à la maison en toute sécurité. »
Pendant que je discutais avec ma femme, je remarquai que quelqu'un sur le parking de l'hôtel était en train de mobserver depuis son véhicule. « Chérie, je dois y aller, je t'aime, embrasse Laura pour moi. » J'avais prévu de téléphoner à la maison avant de prendre lavion. « Daccord M. Dazet, on se reparle plus tard Honey Bunches of Oats. » Je souris, et en même temps, j'étais nerveux à cause de ce que j'avais vu dans le parking.
Lindividu dans le véhicule avait un chapeau, et sa voiture était toujours en marche. Mon esprit se mit à dériver d'un coup. Puis je secouai la tête, comme pour chasser une vision indésirable et je retournai immédiatement à ma voiture, pour my sentir un peu plus en sécurité. Puis je vis alors la voiture, et le type, faire le plein dun autre véhicule dont je navais jamais vu le modèle auparavant, et dun coup ils disparurent.
Jouvris la portière de la voiture, en sortis rapidement, et en me relevant, je me demandai ce que c'était que ça Je me ressaisis, revins à lintérieur du véhicule et retrouvai mon sang-froid. Jindiquai l'adresse pour le GPS : « 32 Hudson Street, Seabrook, New Hampshire ». Je remarquai que ce n'était pas très loin, environ 15 minutes en voiture, alors je démarrai.